SHADOW DANCER: THE SECRET OF SHINOBI
Titre alternatif : Shadow Dancer
Année : 1990
Studio : Sega AM7
Éditeur : Sega
Genre : le ninja blanc voit rouge
Joué et testé sur Megadrive
Support : cartouche
Depuis que le gang Neo Zeed a été défait par Musashi, ce dernier a disparu laissant un monde moins dur et injuste derrière lui. Hélas… les choses ont aujourd’hui bien changé, et c’est à New York, en 1997 après l’apocalypse (mais sans Snake Plissken), que le mal a trouvé une nouvelle forme, cette fois-ci très… reptilienne.
Pour sauver les innocents encore et toujours incapables de faire le travail eux-mêmes, un nouveau Shinobi, accompagné de son chien, va se lancer tête baissée dans l’aventure. Certains l’appellent Hayate, d’autres le ninja blanc. Se pourrait-il qu’il ait un lien de parenté avec Musashi ?
Généralement, quand il est question d’un ninja blanc, le cinéphile averti pense avant tout à Michael Dudikoff dans la mythique série des AMERICAN NINJA : des combats jamais vus auparavant et des acteurs dantesques au service d’un scénario qu’on n’oublie pas. Mention spéciale aux ninjas multicolores d’AMERICAN NINJA 4 : rouges, bleus, noirs et jaunes… exactement les mêmes couleurs que vos adversaires dans le jeu vidéo SHADOW DANCER. Les grands (et simples ?) d’esprit se rencontrent toujours, comme on dit. D’ailleurs c’est quelque chose que je n’ai jamais vraiment compris, dans la série SHINOBI : un héros habillé en blanc (sans même parler des méchants qui revêtent toutes les couleurs de l’arc-en-ciel), c’est pas un peu tachant et (surtout) voyant pour un ninja ?! À la décharge de Musashi, il faut bien avouer que ce dernier n’est pas franchement discret, sur Megadrive : c’est un bourrin de première même, disons-le sans détour. Et il en va de même dans SHADOW DANCER, qui ne met pas en scène Musashi cette fois-ci, mais un personnage mystérieux (son fils ?) dans un futur proche et post-apocalyptique. Mystérieux mais toujours aussi bourrin, cela va sans dire !
SHADOW DANCER est sorti après THE SUPER SHINOBI, c’est donc le deuxième épisode sur Megadrive chronologiquement parlant, même s’il s’agit davantage d’un spin-off que d’une suite. Le fait qu’il se situe en dehors de l’intrigue générale des SHINOBI trouve une justification dans son support originel : SHADOW DANCER est un effet le remake – et non une adaptation fidèle – d’une borne d’arcade, contrairement à THE SUPER SHINOBI et THE SUPER SHINOBI 2. Pourtant, et même s’il ne s’agit pas officiellement d’un SHINOBI, SHADOW DANCER en reprend toutes les mécaniques, et il est peut-être le ninja de la Megadrive se rapprochant le plus du SHINOBI originel : action et plates-formes suivant un scrolling horizontal se jouant parfois sur deux niveaux de hauteur ou de profondeur – comme dans SHINOBI et THE SUPER SHINOBI il est possible de passer au second plan du décor à plusieurs reprises. Les attaques sont rigoureusement identiques (shurikens – infinis si vous le désirez, et coups de pied ou de katana si vous êtes proche de votre adversaire). On note également la possibilité d’actionner des magies destructrices (hélas bien moins variées que dans les autres opus) et de modifier la hauteur de ses sauts suivant la pression effectuée sur le bouton.
Mais la grande nouveauté de SHADOW DANCER, c’est bien évidemment le chien blanc. Un partenaire de choc qui vous accompagnera partout (sauf contre les boss) et qui attaquera vos adversaires si vous appuyez sur le bouton d’attaque un certain temps. Le chien immobilisera alors sa cible (il ne peut tuer personne), vous laissant ainsi de précieuses secondes pour agir. C’est là tout le génie mais aussi la faiblesse du truc : l’attaque du chien est vitale à certains moments pour passer quelques tableaux bien précis, mais elle ne sert strictement à rien tout le reste du temps, puisque ça va bien trop vite pour votre ami à quatre pattes (quelle truffe !). L’idée demeure vraiment sympa, mais j’ai l’impression qu’elle n’a pas été très approfondie. Illustration parfaite de la théorie du verre à moitié vide, ou à moitié plein…
Pour le reste, c’est du SHINOBI pur jus, avec néanmoins un écueil de poids : l’absence de double saut. Ce détail ajouté à la lourdeur du personnage principal (c’était déjà le cas dans THE SUPER SHINOBI) et à l’impossibilité de parer les coups nous donne parfois l’impression d’être complètement à la ramasse par rapport aux autres ninjas du jeu… qui sautent mieux et réagissent plus vite… Un comble : à chaque bond ridicule notre héros semble ainsi entamer un sot périlleux ! Si ça ne pose pas de problèmes dans les premiers niveaux, ça risque de vous rendre dingue lors du dernier chapitre, en particulier face au boss final (une plaie !) et dans les deux chambres qui le précèdent (dont la quatrième : un enfer). Il vous faudra donc avancer prudemment et connaître les mouvements et le style d’attaque de chaque catégorie de ninjas (reconnaissables à leur couleur) – et comme précisé plus haut, dans ces moments de stress intense le chien ne vous sera d’aucune utilité : un coup et c’est donc la mort assurée, la crise de nerf et le hurlement de colère à réveiller un sourd. Vous apprendrez alors à anticiper les sauts des ninjas suivant leur couleur, à reculer pour mieux appréhender une bataille voire même à bousculer vos ennemis pour gagner un peu d’espace (quand un ennemi vous touche sans frapper il ne vous tue pas – un principe logique, en fait, mais généralement mis à mal dans la plupart des jeux vidéo).
Si SHADOW DANCER est un jeu imparfait, il n’en demeure pas moins excellent. Mélange étrange de borne d’arcade (niveaux très courts, stages bonus) et de soft plus axé console (level design plus riche que sur arcade), SHADOW DANCER accumule les bonnes petites idées (le chien, la grotte plongée dans le noir, les décors interactifs, les magies) sans pourtant jamais les exploiter au maximum de leurs possibilités (le chien est souvent inutile, les décors interactifs – à cause des tremblements de terre par exemple – ne dépassent pas le premier niveau, les magies ne sont pas originales). Malgré tout SHADOW DANCER est un très bon jeu, plus fun et prenant que sur arcade, qui se boucle peut-être un peu vite mais qui, sur la fin, vous donnera beaucoup de fil à retordre – et pas pour vous pendre avec en raison de vos échecs répétés ! Persévérez !
Note : Nostalgie :
Un peu court, trop facile les trois quarts du temps, boss ridicules (à l’exception du dernier), le concept du chien révolutionnaire mais trop rarement mis à profit… SHADOW DANCER déçoit sur de nombreux points… mais enthousiasme sur tellement d’autres qu’au final le soft de Sega est tout simplement un incontournable de la Megadrive. Dur (sur la fin) mais pas injuste (à l’ancienne, c’est-à-dire qu’à force de refaire le jeu, vous finirez par le plier en transpirant de moins en moins), SHADOW DANCER est l’archétype même du soft sur lequel on revient souvent, l’espace d’une partie ou deux pour avoir le plaisir de le terminer une nouvelle fois.
Images : jeux vidéo et des bas
Une vidéo :
shadow dancer, un incontournable de tout romset qui se respecte …
La fortune qu’il a pu couter à mes parents, celui là, dans les bars …
Mais au vu des ports arcades=>genesis je ne l’avais jamais essayé dans sa version consoleuse, mais ton test donne envie !!