COSMOS AND PIXEL INVADERS
Année : 2011
Studio : Gamopat Studio
Éditeur : Gamopat Studio
Genre : il était une fois les spasmes
Joué et testé sur iPhone 4S
Support : App Store
Dans ce shoot réalisé en hommage à ASTROMASH (sur Intellivision), les terribles pixel invaders vous attaquent depuis le haut de l’écran par vagues plus ou moins rapprochées. Chaque pixel invader possède une couleur, en shootant plusieurs invaders de même couleur vous réaliserez donc une chaîne de combos : précieux, très précieux, puisque sauver l’univers du méchant monolithe noir extraterrestre (une PS3 ?!) n’est qu’une mission secondaire. Votre vrai but de vieux joueur barbu, c’est le scoring. La veuve et l’orphelin attendront.
COSMOS AND PIXEL INVADERS est le deuxième petit jeu de Gamopat Studio, après le génial BOMB ON PIXEL CITY (meilleur jeu iPhone à ce jour – si vous aimez le scoring). Hélas, trois fois hélas, COSMOS n’arrive pas à la cheville du premier jeu de l’équipe des vieux gamers barbus. La faute au concept, qui prend le joueur à l’ancienne à rebrousse-poil : une négation totale du principe fondateur de BOMB ON PIXEL CITY, d’ailleurs. En effet, là où les développeurs avaient su créer un gameplay original et exclusivement pensé pour pouvoir être joué au support tactile avec BOMB ON PIXEL CITY, COSMOS AND PIXEL INVADERS se contente de reprendre un concept déjà existant (le GALAGA-like ou ASTROMASH-like) pour le reproduire sur iPhone. On doit alors appuyer sur la droite et sur la gauche de l’écran pour bouger son vaisseau, et sur le milieu pour tirer. Un calvaire, un vrai de vrai. Aussi, dès les premières secondes de jeu, on en vient à damner l’écran tactile (pas adapté à ce type de jeux) et à rêver d’un stick amoureusement coincé entre nos petits doigts musclés. Et puis même en persévérant, on n’y arrive pas : parfois notre doigt cache un vaisseau ennemi, parfois (dans la panique car ça peut aller très vite !) on tire au lieu d’aller à droite (c’est la bouillie de pixels assurée)… et on finit par avoir envie de lancer notre iPhone à travers la pièce comme à la bonne vieille époque des joypads que l’on envoyait voler (connaissant la résistance des produits de la marque à la pomme, je vous conseille de maîtriser vos nerfs).
Tout cela est vraiment dommage, car il y a aussi beaucoup de bonnes petites choses, dans ce COSMOS AND PIXEL INVADERS. Tout d’abord on sent que le jeu a été fait avec passion. Ensuite, la musique est absolument fantastique (composée sur Atari ST par StaxX). Enfin, il y a quelques passages grisants qui prouvent que les développeurs de Gamopat Studio ont cette fois-ci mis les petits plats dans les grands : les niveaux dans lesquels il faut slalomer entre les comètes ou les météorites, par exemple. C’est bien vu, jouable (contrairement aux phases de scoring), oui ça ferait presque passer COSMOS pour un blockbuster et BOMB ON PIXEL CITY pour un petit film indépendant ! Aussi et quand on voit tous ces jolis pixels et ces météorites, on serait presque amené à penser que les développeurs ont pris une ceinture de stéroïdes pour arriver à un résultat aussi impressionnant (dans le style pixel-art, j’entends).
Mais bon… Comme je l’ai déjà précisé en ouverture de cette chronique, les phases de scoring ne sont pas très jouables et nécessitent l’usage d’un stick pour procurer du plaisir au joueur : en effet la difficulté de COSMOS ne vient pas des patterns des ennemis ou même de la vitesse de ces derniers, mais du gameplay tactile inadapté qui va vous envoyer plus d’une fois dans le décor via un joli dérapage incontrôlé. Pourtant… j’attends malgré tout avec impatience le prochain jeu de Gamopat Studio, car leurs développeurs ont quand même du goût. J’en veux pour preuve ce final en forme de clin d’œil au film 2001 de Stanley Kubrick. Un clin d’œil prémonitoire ? 2012, l’odyssée de l’espèce en voie de disparition ? La disparition de nos vrais bons jeux, au profit des softs pour smartphones qui se vendent par palettes virtuelles entières, quand bien même leur profondeur et leur gameplay se situent à cent lieues de leurs homologues sur consoles portables ? Quand on analyse un peu la situation, une conclusion s’impose : l’achat d’une 3DS ou d’une PlayStation Vita deviendrait presque un acte de résistance vidéoludique !
Note :
Plutôt que d’imaginer un concept entièrement dédié au tactile, Gamopat Studio a repris un principe déjà existant pour le porter sur iPhone… mais sans joystick ni joypad. Du coup, ça fait mal. Un public friand de ce genre de gameplay (avec lequel il faut frénétiquement tapoter son écran) devrait pouvoir aimer COSMOS AND PIXEL INVADERS, qui fourmille de petits détails d’amoureux du pixel (niveaux bonus, boss, etc.). Les autres joueurs allergiques aux écrans tactiles, aka les « heureux sceptiques » (à la mode depuis la crise Grecque, n’est-ce pas) vont au contraire avoir toutes les peines du monde à prendre du plaisir sur COSMOS AND PIXEL INVADERS.
Le trailer :
Le thème du jeu, par le génial StaxX :