RAMBO III
Année : 1989
Studio : Sega
Éditeur : Sega
Genre : Rambo joue à pierre, papier, ciseau couteau
Joué et testé sur Megadrive
Support : cartouche
Suite à une mission en Afghanistan qui a mal tourné, le colonel Trautman a été fait prisonnier par les Russes. John Rambo, qui goûtait jusque-là à une retraite bien méritée loin des turbulences de l’armée, ne peut se résoudre à abandonner son mentor aux mains des habiles tortionnaires de Moscou. Une mission officielle n’est pas envisageable : John Rambo partira donc seul. Ça tombe bien, il n’a besoin de personne.
La franchise ciné RAMBO compte deux chefs-d’œuvre incontournables (le premier et le quatrième film), et un très bon divertissement d’action très typé années 80 (RAMBO II LA MISSION – oui celui là même où Stallone tue quelques Vietnamiens et un serpent à mains nues – Rocky bat le boa). Quid de RAMBO III, alors ? Vous aussi, vous l’avez peut-être oublié ? Ce film avec un méchant débauché d’une pub pour le fromage Boursin et des punchlines tellement ridicules (du niveau d’un Chuck Norris moyen) qu’elles en sont devenues cultes ? Frappé par le virus du nanar musculeux, le spectateur adepte du petit plaisir coupable a toujours eu de l’infection pour ce film. Oui moi je l’aime quand même, surtout qu’il dépote bien niveau action, et que certaines scènes sont bien fichues et relativement bien filmées et, il faut le souligner, sans aucun CGI à l’époque (l’hélico qui s’écrase au pied de la falaise, le final tank VS hélicoptère, les scènes dans les grottes très « cinégéniques », les phases d’infiltration…).
Et pour le jeu ? C’est une autre histoire… tant le titre de Sega développé pour la Megadrive accumule les bévues techniques parfois impardonnables (que les musiques soient mauvaises passe encore, mais que dire alors de ces immondes ralentissements… ?). Les graphismes ne sont pas non plus mémorables, et l’animation est réduite à son plus simple appareil (mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : Rambo est torse nu, pas en slip).
Tank’il y a de la vie…y’a de l’espoir
Il y a quand même quelques bons petits coups, dans RAMBO III. Quelques détails à sauver. Par exemple des objectifs qui varient d’une mission à l’autre, le fait que Rambo arrose de droite à gauche (et non pas tout droit) lorsqu’il est à l’arrêt (c’est original et pratique), ou encore les phases qui ponctuent certaines fins de niveau : annoncées en 3D dans la notice du jeu (ah, ah, ah), il s’agit en fait de séquences permettant de manipuler John Rambo de dos, qui va devoir flinguer des tanks ou des hélicos lui faisant face. Bon… Je me moque, je me moque, mais ces passages sont quand même sympas et permettent de varier un peu le gameplay. Un gros point noir néanmoins : ces duels sont beaucoup trop faciles, les patterns de chaque boss étant exactement les mêmes et les plus basiques qui soient (un tir, trois secondes de latence, un tir, trois secondes de latence…). Désolant !
Des duels faciles donc, comme le reste du jeu, me direz-vous, puisque celui-ci peut carrément se boucler dès la première partie en mode normal (et en un crédit en mode hard, après un peu d’entraînement). Mais après tout, on contrôle John Rambo, l’homme (que dis-je, la machine !) capable d’anéantir des armées entières avec une main attachée dans le dos. Pourquoi un jeu Megadrive lui résisterait-il donc plus que de raison ? On avance donc à travers les niveaux en vue de dessus (dans la grande tradition d’un IKARI WARRIORS) en tirant comme un malade de la gâchette (munitions infinies), en esquivant les balles (oui Rambo court presque aussi vite que les rafales de plomb), en posant des bombes pour faire chuter des tourelles et en usant et abusant du couteau pour le combat rapproché (vos victimes peuvent alors lâcher des bonus) et de l’arc aux flèches explosives juste histoire d’augmenter un peu les dommages collatéraux (John Rambo n’est pas américain pour rien).
Le jeu est par conséquent assez moyen, en plus d’être trop facile et trop court. Il s’en dégage pourtant un petit quelque chose d’inexplicable, un petit côté nanar, un je-ne-sais-quoi d’improbable, qui fait que l’on prend malgré tout une espèce de plaisir coupable à arpenter les jungles et bases ennemies qui se ressemblent toutes, pour finalement libérer notre ami le colonel Trautman retenu prisonnier par les Russes au beau milieu de l’Afghanistan. Le jeu se conclut alors sur quelques lignes d’une justesse fulgurante, qui viendront fermer le clapet de celles et ceux qui s’étaient toujours moqué des militaires et de leur intellect : « The wounds from this conflict will not heal quickly, possibly not ever. »
Oui, John Rambo a définitivement du plomb dans la tête – qui a dit au sens propre comme au figuré ?!
Note : Nostalgie :
Mouvements limités (Rambo ne peut ni sauter, ni ramper), armes peu variées (une seule mitraillette sans amélioration possible, un arc et le mythique couteau), des niveaux courts et trop faciles à boucler, une réalisation de piètre qualité (la Megadrive n’était pas non plus très vieille) et des boss impressionnants au premier abord (avec Rambo vu de dos), mais finalement tous identiques et d’une facilité déconcertante. Ça fait beaucoup pour un seul jeu. Malgré tout et pour une raison que j’ignore (le plaisir de contrôler l’un des héros de mon enfance ?), j’aime bien rejouer de temps en temps à RAMBO III. Un peu comme on aime ressortir le DVD du film, le prétendu nanar de la célèbre franchise aux muscles saillants : un petit plaisir coupable mais savoureux, en quelque sorte…
Le jeu :
Un extrait mythique du film, en VF :
Ah la la tu me donnes envie d y rejouer…je l avais faut sur amstrad…le cote utilistaion de gadget etait pas mal a l epoque genre metal gear…