Uncharted: Golden Abyss (PlayStation Vita, 2011)

icone playstation vitaUNCHARTED: GOLDEN ABYSS
Année : 2011
Studio : Bend Studio
Éditeur : Sony
Genre : une jolie fille, des trésors… avec Drake, c’est dans la poche
Joué et testé sur PlayStation Vita
Support : PS Vita Card


Quelques années avant les aventures qui l’ont rendu célèbre, Nathan Drake naviguait déjà en eaux troubles. On le retrouve cette fois-ci aux côtés d’un certain Dante infernal, partenaire pas très catholique, et de la pétillante Chase… qui vont l’entraîner sur les traces d’une cité oubliée en Amérique Centrale. Des traces encore tachées du sang des centaines d’Espagnols ayant perdu la vie dans cette mystérieuse entreprise, il y a plus de quatre-cents ans de cela.

À nouvelle console, nouvelle franchise. Oups, non… plutôt du réchauffé avec un énième chapitre d’UNCHARTED, la série phare de la PlayStation 3 : normal car Sony a de la suite (et surtout des suites) dans les idées. Adapter sur une console portable (aussi puissante soit-elle), par un studio extérieur à Naughty Dog, une franchise très typée « blockbuster », originellement destinée aux grands écrans et aux joueurs qui aiment exploser sur une grenade en DTS, avait tout de la mission impossible – pas grave me direz-vous, car depuis Tom Cruise on sait qu’elle n’est plus vraiment impossible, la mission.

Eh bien coupons court à tout suspense : on prend vraiment un plaisir immense à accompagner Drake au cœur de jungles denses, au bord de falaises escarpées et même dans quelques favelas improvisés… et le support complètement nouveau qu’est la Vita y est sans doute pour quelque chose. On s’arrête parfois près d’un gouffre pour observer l’horizon (qui s’étend à perte de vue, fantastique), on s’amuse à chercher les trésors, à utiliser l’écran tactile (même si c’est souvent gadget, j’en conviens)… bref, on a vraiment la sensation d’accompagner Drake dans un monde sauvage et superbement modélisé, mais aussi et surtout dans les entrailles de la PS Vita, où le héros de Naughty Dog prendrait donc un peu de son temps pour nous servir de guide de luxe. UNCHARTED GOLDEN ABYSS est par conséquent le jeu idéal pour le lancement de la machine puisqu’il se permet de jouer sur deux tableaux à la fois : on trifouille autant dans les décors du soft, que dans les tripes de la nouvelle console de Sony.

Cette double dimension explique sans doute pourquoi j’ai largement préféré GOLDEN ABYSS à DRAKE’S DECEPTION. Mais ce n’est pas la seule raison : UNCHARTED 3 était un blockbuster éhonté qui assumait ses biceps hypertrophiés. Cinématographique et scripté à outrance, il en oubliait presque les bases d’un jeu vidéo : l’immersion par le gameplay. Car à force d’assister le joueur et de tout décider pour lui, UNCHARTED 3 s’est attiré les foudres de certains fans. Au contraire GOLDEN ABYSS est un peu à prendre comme un retour aux sources : il n’y a pas plus d’action, mais c’est un peu moins tape-à-l’œil, plus simple et donc plus immersif. Un exemple : dans UNCHARTED 3 il était quasiment impossible de tomber dans le vide (Drake se rattrapait à tout comme l’aurait fait un singe savant). Au contraire dans GOLDEN ABYSS il faut rester concentré tout le temps, puisqu’au moindre faux pas c’est la chute assurée (du coup il faut faire attention même quand on regarde des fleurs au bord d’une falaise – oui j’ai aussi une âme de poète). Idem lorsque vous sautez de plate-forme en plate-forme : parfois celles-ci s’effondrent et vous emportent dans le vide, quand à d’autres moments il vous faudra rapidement faire un geste sur l’écran tactile pour vous sauver d’une chute fatale. Le résultat est probant : il faut toujours rester vigilant. De la même manière, UNCHARTED 3 était beaucoup trop facile, ainsi il était par exemple presque impossible de mourir durant les phases de course-poursuite (même en mode crushing)… tandis que dans GOLDEN ABYSS, j’ai parfois dû m’y reprendre à 10 fois avant de m’en sortir (et seulement en mode hard). Comble du vice : même vos camarades d’infortune peuvent parfois rendre l’âme, et donc vous faire perdre la partie (accrochez-vous en mode crushing !). Autre élément en faveur de GOLDEN ABYSS : la recherche de trésors et secrets. Celle-ci est beaucoup plus variée et fournie que dans les titres précédents (indices, cartes à reconstituer, photos à prendre à des endroits précis, inspection d’objets…), et ajoute un réel « plus » à la replay value puisque c’est un vrai plaisir de tout fouiller pour faire le plein de trésors – un conseil d’ami en passant : ne zappez pas toutes les cinématiques car certaines valent leur pesant d’or tactile !

Le tactile justement, parlons-en : à mon sens il ne sert parfois strictement à rien s’agissant de l’écran frontal. Appuyer sur l’écran pour frapper un ennemi, couper des bambous, monter sur des plates-formes… c’est beaucoup moins rapide et naturel que d’appuyer directement sur un bouton. Heureusement le joueur a le choix et, pour ma part, j’ai continué à utiliser les boutons classiques (croix, triangle, carré) quand c’était possible (quelques combos sont malgré tout à faire obligatoirement sur l’écran tactile). Bonne surprise quand même : les actions via les touches tactiles situées à l’arrière de la machine se font avec beaucoup de naturel. Certes il n’y a rien de révolutionnaire en matière de gameplay, mais examiner des objets, zoomer avec l’appareil photo ou grimper à une corde avec le tactile arrière laisse à penser que ce système apportera beaucoup par la suite. Surtout que d’autres éléments technologiques sont aussi mis en avant, et de manière encore plus probante : le capteur photo (il vous faudra passer un parchemin sous une source de lumière pour faire apparaître un message caché – idée géniale déjà vue dans l’inénarrable TAKESHI NO CHÔSENJÔ en 1986 sur Famicom !) – ou encore le motion sensor (dans une scène dantesque et surprenante, donc je n’en parlerai pas pour vous laisser la joie de la découverte – Drake n’en ressortira pas sans bosses).

Au final, UNCHARTED GOLDEN ABYSS n’est absolument pas un épisode au rabais. Extrêmement jouable (avec l’assistance à la visée), fun et rythmé, doté d’une très bonne durée de vie (bonne rejouabilité en mode crushing), sympa à explorer et techniquement réussi (pas parfait, on note par exemple un aliasing parfois prononcé, mais c’est un nouveau jeu sur une nouvelle machine), le titre développé par Bend Studio pèche quand même sacrément du côté de l’histoire, puisqu’à moins d’être super attentif, on ne sait pas trop où l’on est ni où l’on va durant les trois quarts du jeu. De la même manière, pour une préquelle ça manque clairement de clins d’œil et de piquant. Mis à part ce gros point noir, l’absence incompréhensible des stats et le combat final au tactile (mais c’est toujours mieux que du tout QTE), UNCHARTED GOLDEN ABYSS est un petit bijou de technicité et d’aventure avec un grand A.
Alors toi aussi, cher ami gamer, vita vie dans la peau de Nathan Drake : un héros petit… mais très costaud.

Note :

Bien évidemment, les allergiques au dernier degré à la franchise UNCHARTED peuvent passer leur chemin : mécaniques déjà vues, grands environnements en trompe l’œil (même s’ils sont parfois si bien fichus que l’on s’y perd presque en cherchant des trésors), histoire décevante et une difficulté revue à la hausse par rapport à UNCHARTED 2 et 3, certes, mais correspondant encore et toujours aux tristes canons du gaming moderne (qui tire trop souvent des balles à blanc). Mais si vous avez l’esprit suffisamment ouvert pour accorder une dernière chance à Drake (après un UNCHARTED 3 critiqué et critiquable), vous risquez bien d’être enchanté par GOLDEN ABYSS : techniquement monstrueux, utilisant intelligemment toutes les nouvelles capacités de la console (parfois c’est gadget, parfois c’est génial), délaissant un peu l’action au profit d’une plus grande variété dans l’exploration et mettant en scène deux nouveaux personnages réussis, ce quatrième chapitre d’UNCHARTED tient toutes ses promesses en étant parfaitement adapté au support portable. Mieux : il se permet même d’être plus amusant que DRAKE’S DECEPTION puisque plus immersif – on est moins assisté, on peut facilement tomber, les courses-poursuites ne sont plus téléguidées et le mode crushing propose un vrai bon petit challenge (vous risquez de pleurer du sang lors des chapitres 11 et 26).
UNCHARTED GOLDEN ABYSS est donc un excellent jeu, très fun à parcourir mais également parfait pour étalonner les nouvelles capacités de la portable de Sony. Un coup gagnant, comme on dit.

 

Uncharted: Golden Abyss (PlayStation Vita, 2011)
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3 réflexions au sujet de “Uncharted: Golden Abyss (PlayStation Vita, 2011)”

    • Je vais te dire une chose : ça fait des années que j’ai pas eu ce choc avec une nouvelle console « en main ». La Xbox, la PS3, la Wii, la 3DS…je ne dis pas que ces machines sont mauvaises, mais à mon sens c’est du réchauffé. Là, avec la Vita, j’ai vraiment la sensation d’avoir ENFIN quelque chose de nouveau, quelque chose qui fait avancer le schmilblick. On verra à terme, car ça dépend aussi des développeurs, mais cette machine est la console la plus prometteuse que j’ai pu voir depuis des années et des années. Pour l’instant j’ai pu tester GOLDEN ABYSS (super, voir le test ci-dessus), SHIN KAMAITACHI NO YORU (la démo : super; le jeu a l’air d’être bien adapté à la Vita notamment la fonction gyroscopique – mais je prendrai sans doute le jeu sur PS3 pour jouer avec ma femme sur un grand écran), GRAVITY DAZE (la démo : il s’annonce énorme). Par contre j’ai aussi testé d’autres démo et c’était pas terrible. Heureusement la semaine prochaine il y aura WIPEOUT 2048 (démo le 17 janvier, sortie du jeu le 19 je crois) puis GRAVITY DAZE et SUMIONI (à la OKAMI ?) pour le mois de février – donc pas mal de nouvelles licences.
      Alors bien évidemment il y a des bouses, c’est inévitable, mais pour une machine qui vient de sortir, y’a quand même de très bons, voire d’excellents jeux. Voilà moi j’y crois !

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