Assassin’s Creed 3 (Xbox 360, 2012)

icone xbox_360_arcadeASSASSIN’S CREED 3
Année : 2012
Studio : Ubisoft Montréal
Éditeur : Ubisoft
Genre : Action/Aventure plein de bugs
Joué et testé sur Xbox 360
Support : DVD-ROM

La fin du monde prévue le 21 décembre 2012 approche inexorablement, Desmond notre sauveur doit donc se dépêcher pour éviter que la planète ne soit détruite par des éruptions solaires. Malheureusement il lui manque des artefacts pour pénétrer dans le temple de la première civilisation. Afin de les trouver, Desmond devra se replonger dans la mémoire d’un autre de ses ancêtres : Connor, un Amérindien né au 18ème siècle, qui prendra part à la Révolution Américaine.


Le prologue est surprenant car on ne joue pas d’emblée avec Connor mais avec un certain Haytam et, bien qu’un peu longue, cette partie est intéressante. L’histoire s’imbrique ensuite avec l’enfance de Connor et c’est là que les choses se gâtent : c’est looooooooong, on doit faire des missions inutiles (apprendre à chasser, jouer à cache-cache…) et d’un coup Connor apprend par un raccourci scénaristique digne d’un nanar qu’il doit devenir un Assassin. Il va voir un gars qui va lui apprendre l’histoire de la Confrérie et l’entraîner pendant plusieurs années, le tout en quelques secondes. Car oui, on passe d’un Connor gamin à un Connor presque adulte grâce à une belle ellipse, on n’a même pas le droit de voir un petit montage style « voilà comment il devient un Assassin ». Non, ça se fait d’un simple claquement de doigts.

Et malheureusement tout le jeu est comme ça, on a droit à des raccourcis sans raison particulière, comme si les développeurs voulaient vite en finir. Le traitement réservé à Connor ne met pas notre héros en valeur; à cause de ces raccourcis dans l’histoire on n’a pas le temps de s’attacher au personnage, d’établir ses liens avec les autres protagonistes du jeu. Où est passée la relation entre Altair et son mentor? Et les liens de la famille Auditore ? C’est d’autant plus dommage qu’il aurait certainement été possible de construire quelque chose de fort entre les différents peuples et cultures présents que sont les Américains, les Amérindiens et les Anglais.

Je ne parlerai même pas de l’histoire du présent avec le transparent Desmond et la clique de bras cassés, c’est ennuyeux, bâclé, balancé à la va-vite. Enfin comme d’habitude pour la partie se déroulant dans le monde actuel. Et cette fameuse première civilisation…soit Ubisoft se moque de nous, soit ils ne savent pas comment finir leur histoire proprement, au choix (ceux qui finiront le soft comprendront).


Mais qu’est-ce qu’on fout là ?!

Maintenant parlons du jeu lui-même. Techniquement c’est très joli, les personnages ne sont pas mieux modélisés que dans le Révelations mais leur nombre à l’écran est impressionnant et les décors sont gigantesques et remplis de détails, mention spéciale à l’eau qui est superbe. Il est dommage que cela entraîne parfois une chute de frame rate. L’alternance jour/nuit et les différentes conditions climatiques (pluie, lever de soleil) sont très bien rendues. Le jeu propose 4 grandes aires : Boston, New York, le domaine de Connor et la frontière qui est en quelque sorte une immense forêt avec plein de relief. Ça fourmille de vie, aussi bien dans les villes que dans les espaces verts remplis d’animaux. Il est possible de se balader dans ces aires aussi bien à pied qu’à cheval et il nous est proposé le trajet rapide entre les zones éloignées, ce qui évite de passer des heures à courir pour pas grand-chose.

C’est bien que le jeu soit joli et vaste mais c’était trop beau pour que ça se passe sans accrocs. C’est quoi tous ces bugs de fous ? Je rêve ou quoi ? 3 ans de développement pour ça ??? Sérieux, vous vous foutez de notre gueule Ubisoft ? Je ne pourrais pas faire la liste complète, entre les cadavres qui disparaissent comme par magie, les personnages qui se traversent ou qui se coincent dans le décor, Connor qui se bloque contre des murs invisibles ou qui ne peut pas s’accrocher à certaines parois mais qui peut le faire 2 minutes après.

On trouve aussi des bugs dans le déroulement de certaines missions où si on ne fait pas exactement comme le jeu nous a demandé, on est désynchronisé et on recommence la mission ou bien ça plante et il faut relancer le précédent checkpoint, des petites choses comme ça, énervantes et frustrantes à la fois. Oui, par moments il prend plaisir à nous taper sur les nerfs ce cher Assassin 3, en voilà quelques exemples : j’ai fait 4 fois le tour de la même grande salle (qui prend 5 minutes) avant que le jeu daigne envoyer la suite. Pas que je me sois trompé d’endroit, je suivais bien ce qui m’était indiqué, c’est juste que ça ne voulait pas. Un autre coup, pendant une poursuite, j’ai voulu emprunter un trajet différent de celui du personnage à rattraper, j’ai été désynchronisé car interdiction de prendre un autre chemin que celui montré. Le pompon a été quand, après avoir tué des loups qui m’attaquaient dans la forêt, j’ai été désynchronisé parce que je ne le les avais pas dépecés… Le genre de problèmes trop fréquents pour que je passe à côté. J’ai cru devenir fou et ma pauvre manette était à deux doigts d’aller faire un câlin au mur ou au plancher.

Reviens pour débugger ce jeu !

Pour ne pas arranger les choses, ni la jouabilité, ni l’IA pathétique n’aident à garder son équilibre psychique.

Je passe vite sur l’IA qui est encore plus stupide qu’avant : nous avons en gros les ennemis qui ne voient rien et ceux qui voient tout. Pour les premiers, on peut être recherché et se trouver dans leur champ de vision… ben ils nous voient pas. Les seconds c’est le contraire : on est incognito, on marche tranquille et soudain un super soldat découvre grâce à son sixième sens qu’on n’est pas dans le même camp que lui et nous attaque ; ça peut même arriver alors que le gars est de l’autre côté d’un mur, c’est tout simplement magique.

La jouabilité a été assouplie, pas vraiment pour le meilleur à cause encore une fois des bugs. Pour les combats, c’est (trop ?) facile et on ne rencontre pas de difficultés pour se défaire de ses adversaires, ça devient limite trop facile. On massacre les ennemis faibles en mitraillant la touche d’attaque et pour les costauds, on attend qu’ils lancent un coup afin de contrer et on riposte. Certes, c’était ni plus ni moins comme ça dans les anciens opus mais là c’est porté au paroxysme de la simplicité. Les mouvements sont tout de même variés, l’animation ne peut pas être critiquée au contraire de la caméra qui aime bien se placer de sorte qu’un arbre soit plus visible que notre Assassin.

Les phases de bataille navale, contrairement à ce que je m’étais imaginé, sont réussies. Ce n’est pas dur à diriger : un bouton pour hisser la voile, un pour la baisser, un bouton pour les petits canons et un pour les gros. Probablement la partie du jeu qui m’a le plus amusé.


Pour les phases de parkour, il suffit désormais de maintenir la gâchette de course pour monter et sauter partout. Le problème est qu’une fois encore les bugs viennent tout plomber, entre les moments où le perso ne veut pas grimper un mur ou sauter alors que rien ne l’en empêche. Pour la peine tout devient assez lourd et mou. Il est aussi dommage que les passages dans les arbres soient aussi scriptés, on ne navigue pas du tout naturellement dans les branchages, ce qui casse l’ambiance.

Pourtant elle est bonne cette ambiance générale dans un pays en construction où le manichéisme est très peu perceptible, on ne sait plus trop qui est gentil et qui est méchant, et Connor qui affiche une amusante naïveté d’Assassin débutant qui idéalise sa tâche.


Pour finir, un petit mot sur la carte qui est brouillonne et pas du tout ergonomique. Avec toutes les icônes de missions, il faut zoomer pour bien définir là où il faut aller sinon on ne voit presque rien. Le stick de gauche sert à voir les différents sous-menus avec tous les objectifs par catégorie et le stick de droite sert à bouger la carte. C’est lourd et contraire à toutes les autres cartes que j’ai pu voir jusqu’à aujourd’hui.

Moi qui adore la saga, je n’ai pas pris de plaisir sur ce jeu, je n’ai pas non plus réussi à m’impliquer dans les missions secondaires qui sont pourtant très nombreuses et sympathiques pour certaines. Autant faire évoluer le domaine de Connor en faisant venir des artisans est marrant, autant recruter de nouveaux Assassins demande d’accomplir énormément de petites tâches, vite rébarbatives.

Note :

Assassin’s Creed 3 est une grosse déception. Malgré des qualités fortes sur le fond (histoire, graphismes, environnement, prise en main), le jeu n’a pas réussi à concrétiser ses ambitions sur la forme à cause principalement d’un manque de soin flagrant dans la finition, ce qui pose beaucoup trop de problèmes pour un titre de ce calibre. On est loin du hit extraordinaire encensé par la presse.
Je n’ai quasiment jamais eu ce sentiment d’émerveillement, de plaisir et de force que j’avais pu connaître dans les précédents opus, c’est plat, mou, triste, un gros gâchis. Je croise les doigts pour que la suite redresse la barre…

Assassin’s Creed 3 (Xbox 360, 2012)
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