Tora e no michi (PC Engine, 1990)

tiger road_fronticone PC-Engine_CoreGrafxTORA E NO MICHI
Titre alternatif : Tiger Road
Année : 1990
Studio : Advance Communication Company
Éditeur : Victor Interactive Software
Genre : la voix du tigre fait « aaaargh ! »
Joué et testé sur PC Engine
Support : HuCard


L’école de Oh-Lin, dépositaire de la technique du Tigre, a été attaquée par sa grande rivale dévouée au Dieu Dragon. Les malandrins ont dérobé des parchemins sacrés et, plus grave, ont aussi kidnappé les enfants présents sur les lieux. En tant que disciple de cette école, Lee Wong décide de partir à la rescousse des pauvres innocents même si pour cela il lui faudra se mesurer au terrible Ryuken.
En chemin, Lee Wong pourra compter sur son grand maître, puisqu’en cas de réussite à certaines épreuves organisées par ce dernier, il lui sera possible d’apprendre la redoutable double attaque du Tigre : une technique absolument vitale pour envisager une fin heureuse à cette terrible histoire entre hommes libres et démons… entre tigres et dragons.

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Il y a certaines vieilleries dont on garde des souvenirs flous – mais transis. TIGER ROAD en fait partie. Une jaquette mythique avec son moine guerrier à la hache fièrement dressée, et des parties endiablées à une époque où l’on découvrait les jeux vidéo et que ceux-ci entraient lentement mais sûrement dans l’âge adulte – finies les parties de PONG et de SPACE INVADERS : place aux jeux de combat, à la plate-forme nerveuse et à l’arcade à la maison. Enfin presque, car pour moi c’était sur Amstrad que ça se passait, et quand je regarde aujourd’hui des vidéos Youtube de TIGER ROAD sur le petit CPC, je me demande si j’avais bien les yeux en face des trous à l’époque ! Ou peut-être étais-je simplement aveuglé par les couleurs criardes des pixels ?

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Le chauve sourit ? Pas si sûr…

En me procurant TIGER ROAD sur PC Engine, j’entrouvrais donc la boîte de Pandore… hélas pas pour y trouver le précieux métal jaune, ni même de l’argent. Dans le cas de TIGER ROAD il s’agirait plutôt de plomb ! Quelle désillusion… Tout commence pourtant bien : les graphismes sont sympas, et l’ambiance de la Chine antique est parfaitement bien retranscrite (sans parler des grands sauts du héros qui rappellent les combats câblés des films martiaux de Hong Kong). Las… ce ne sont généralement pas les critères techniques d’un jeu qui font que celui-ci vieillit bien. Mais son gameplay. Et celui de TIGER ROAD est tout simplement irritant au possible. Outre le fait qu’il est uniquement possible de frapper à droite ou à gauche (super pratique quand on a des ennemis au-dessus de la tête) et que les différentes armes ne sont pas fun à manier, l’allonge de notre bonze est tout simplement ridicule ! Certes il est possible de récupérer des Power Up, mais cela ne suffit pas toujours, loin de là. Ajoutez à cela une hitbox mal fichue (parfois on croit toucher mais en fait non, souvent il est impossible de toucher son adversaire si on est trop proche de lui) et vous obtenez au final un jeu aux doux relents de cauchemar éveillé. Imposer au joueur de prendre en compte son allonge et le positionnement de chaque ennemi passe encore dans un jeu bien réalisé et parfaitement jouable, mais pas dans TIGER ROAD, qui devrait privilégier la castagne pas prise de tête !

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Et ce n’est pas fini, il y a bien d’autres détails frustrants. Préparez-vous donc à boire le calice jusqu’à la litanie (de reproches). TIGER ROAD contient en effet quelques-uns des défauts qui m’irritent le plus dans les vieux jeux d’action/plates-formes. Ainsi lorsqu’un ennemi vous touche, cela provoque un léger recul de votre personnage – comme par hasard quand il y a un trou sans fond à côté tout est calculé pour que vous tombiez dedans automatiquement. Et alors quand vous tombez pour la dixième fois de suite dans le même trou, croyez-moi vous commencez à avoir des envies de pixel mort. Dans le genre « je suis développeur de jeux vidéo et j’ai envie de pousser les joueurs à la dépression nerveuse », les potions régénératrices qui font perdre plein de barres de vie, c’est pas mal non plus ! On pourrait également citer les monstres planqués un étage au-dessus ou au-dessous de vous et que vous ne pouvez donc pas voir avant de vous encastrer dedans, ou encore ces chauves-souris qui respawnent à l’infini et parfois juste sur vous mais je vais m’arrêter là car le plus gros défaut du jeu a déjà été cité. Il s’agit de la difficulté à toucher facilement les ennemis et de la hitbox peu avenante pour un jeu de ce type.

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D’une difficulté malhonnête compte-tenu de ce qui a été exposé plus haut mais aussi atroce en raison des continus limités, le jeu devient heureusement faisable grâce à la fonction backup d’une PC Engine Duo. Cela vous permettra de reprendre votre partie directement au dernier tableau visité (et tapissé des restes de votre cadavre démembré). Une bien maigre consolation tant le jeu en devient inintéressant à mourir (c’est le cas de le dire) : on tente tant bien que mal de franchir chaque niveau (très court) mais le plaisir étant une notion totalement absente de TIGER ROAD, cette voie du tigre ressemble davantage à un chemin de croix. Finissons malgré tout sur une note positive : outre les bonus stages très sympas (et vitaux puisqu’ils renforcent votre force d’attaque ou votre énergie), les boss sont particulièrement réussis. Ils sont généralement assez petits mais très vifs, et proposent des joutes nerveuses et souvent très intéressantes. Allez, même le méchant final, qu’il faut vaincre trois fois de suite et qui lance de magnifiques attaques en forme de dragon, il vaut le détour. Mais préparez-vous à souffrir nerveusement avant d’arriver jusqu’à lui et de lui faire mordre la poussière – poussière qui devrait d’ailleurs rapidement s’accumuler sur la boîte de votre jeu par la suite, car vous n’allez pas la ressortir tous les jours…

TIGER ROAD aka la voie du tigre… peut-être. L’œil du tigre, certainement pas : notre moine héros claque tellement souvent qu’il n’a rien d’un Survivor !

Note :  Nostalgie : 

Le gameplay de TIGER ROAD a-t-il mal vieilli ? On serait tout d’abord tenté de répondre par l’affirmative. Mais à bien y réfléchir, on se dit que le gameplay en question était déjà hautement critiquable à la sortie du jeu, soit en 1990 sur la PC Engine japonaise. Des titres comme NINJA SPIRIT, LEGEND OF HERO TONMA, SHADOW OF THE NINJA, MEGA MAN ou même NINJA GAIDEN (pourtant lui aussi perfectible), qui datent à peu près de la même époque, proposaient un gameplay autrement plus précis. Peut-être était-on plus indulgent aussi, quand on avait 11, 12, 13 ou 15 ans… Difficile, donc, de se replonger maintenant dans TIGER ROAD avec le même entrain que durant notre enfance ou adolescence. Difficile également de lui octroyer plusieurs bâton de joie – même s’il faut reconnaître que les jolis graphismes (personnages et décors) alliés aux boss plutôt sympathiques sauvent le soft de Victor Interactive (Capcom c’était sur arcade) de la misère absolue.

Images : Jeux vidéo et des bas

Présentation du jeu dans l’émission Gros Plan sur la Souris (1990) :

 

 

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3 réflexions au sujet de “Tora e no michi (PC Engine, 1990)”

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