GRAND MONSTER SLAM
Année : 1989
Studio : Golden Goblins
Éditeur : Rainbow Arts
Genre : le nain a les boules
Joué et testé sur Amiga 500
Support : disquette
Dans un royaume aujourd’hui oublié, de nombreuses races envoient leur champion participer au grand tournoi de Grand Monster Slam. Si le football et le rugby sont des sports inconnus en ces temps immémoriaux et dans ces régions reculées, nos amis les orcs, elfes, ogres et autres créatures bizarres n’en demeurent pas moins de grands amateurs de ballon rond. Sauf qu’ici, il est vivant.
Un jeu improbable méritait sans nul doute des héros improbables. Aussi et bien que l’univers de GRAND MONSTER SLAM baigne dans l’Heroic Fantasy à la sauce « Tolkien », ne soyez pas surpris de découvrir, auprès des classiques gobelins, elfes, orcs et nains, quelques minotaures, des amazones, voire même des… pieuvres et encore et surtout des beloms !
Des beloms ?! WTF ?! What The Fur ?!!
Les beloms sont en fait des petites boules de poils vivantes, qu’on utilise ici comme des balles. Que diable fait donc la SPA, la Société Protectrice des Affreuses boules de poils ? Pour une fois elle a fermé les yeux, et ce ne sont pas les joueurs micro des années 90 qui vont s’en plaindre, tant GRAND MONSTER SLAM est un jeu simple et fun à la fois. Le principe est élémentaire : vous contrôlez un nain avec le joystick, vous vous déplacez sur la gauche ou sur la droite, et avec le bouton fire vous pouvez donner un coup de pied dans un belom afin de l’envoyer dans la moitié de terrain adverse – le terrain en question ressemble à un tout petit stade de football américain. Lorsque vous avez envoyé tous vos beloms chez l’adversaire, il vous faut rapidement courir jusqu’à lui afin de le narguer et donc gagner la partie. Bien évidemment votre rival envoie lui aussi des beloms dans votre moitié de terrain et il convient donc de les renvoyer tout en prenant soin de bien les éviter quand ils vous arrivent dessus – car si un belom vous touche, vous tombez et perdez de précieuses secondes par la même occasion (on pense alors un peu à une partie de balle au prisonnier). Par conséquent, si votre opposant tire bien, il peut vous faire crouler sous les combos (deux, trois, quatre beloms qui vous tombent dessus à la suite !).
Décrites ainsi, les parties de GRAND MONSTER SLAM ont sans doute l’air un peu bébêtes, j’en conviens. Mais la maniabilité est tellement précise qu’elle galvanise le joueur en lui permettant d’envoyer ses beloms exactement où il le souhaite : dans des diagonales plus ou moins marquées suivant les angles trouvés, plus ou moins haut dans les airs selon la pression exercée sur le bouton fire, ou bien encore en jouant avec les rebonds, c’est à dire en utilisant les parois de bois délimitant le bord du terrain. Quel fun, mes amis-gaïstes, quel fun ! On retrouve en effet dans GRAND MONSTER SLAM toute la simplicité géniale qui avait fait la renommée de PENGUIN-KUN WARS dans les années 80 – avant qu’il ne tombe injustement dans l’oubli. D’ailleurs, lorsque l’on connait ce petit jeu d’arcade japonais, on se dit que GRAND MONSTER SLAM n’a, en réalité, rien inventé. Ce n’est pas faux, même s’il faut aussi reconnaître que le soft du studio Golden Goblins (tiens, tiens, comme par hasard le boss final de GRAND MONSTER SLAM est un gobelin doré…) est particulièrement bien finalisé.
D’un point de vue technique, tout d’abord, GRAND MONSTER SLAM rend hommage à l’Amiga : les musiques sont superbes, les graphismes chauds et colorés, et les animations très réussies. C’est particulièrement flagrant lorsque l’on s’attarde sur les détails : tous les beloms sont animés (certains frissonnent, d’autres roulent des yeux…) et même le public bouge et réagit aux différentes actions menées sur le terrain ! Souvenez-vous que dans une époque pas si lointaine, certains jeux de foot ayant pignon sur rue se contentaient de proposer des spectateurs amorphes – remarquez, peut-être qu’ils étaient élevés à la Ligue 1… Pour un jeu du début des années 90, GRAND MONSTER SLAM fait donc particulièrement fort.
Sur le fond enfin, difficile de passer sous silence l’humour omniprésent de GRAND MONSTER SLAM : les adversaires hauts en couleur – et en divins pixels, les fiches de présentation des personnages parfois très drôles (qu’il s’agisse de leur profession ou de leurs sponsors !), les mimiques des nombreux participants (qui peuvent haranguer la foule ou vous narguer), ou encore et surtout la mise en place des parties sous la forme de tournois à élimination directe, dans plusieurs catégories, le tout entrecoupé par des mini jeux pas vraiment mémorables mais qui ont le mérite de faire varier les plaisirs. À noter qu’à mesure que vous progresserez dans les tournois, ceux-ci deviendront de plus en plus fourbes. Une barrière vous forcera ainsi rapidement à lever chacune de vos frappes, quand ce ne sont pas certains concurrents qui vous pourriront la vie grâce à quelques capacités spéciales – et retorses !
Hélas, si GRAND MONSTER SLAM est une indéniable réussite pour l’époque, il faut bien avouer qu’il se révèle un brin rigide quand on le reprend en main aujourd’hui : votre personnage (impossible d’en changer, c’est un nain) est par exemple incapable de sauter pour esquiver les beloms qui lui arrivent dessus. Autre regret : votre nain ne dispose d’aucune attaque spéciale, ce qui a pour conséquence de rendre les parties particulièrement redondantes. Dernier souci, presque rédhibitoire : il est impossible de jouer à deux… Quel gâchis, surtout pour un jeu de cette trempe. Mais c’était déjà le cas avec un autre soft micro du même genre : le mythique SHUFFLEPUCK CAFE. Rassurez-vous néanmoins : GRAND MONSTER SLAM demeure le jeu parfait pour se faire quelques parties – de franches rigolades !
Note : Nostalgie :
Certes ce jeu de foot (voire même plutôt de balle au prisonnier) est simplissime. On aurait aimé avoir des capacités spéciales, plus de mouvements possibles, quelques coups particuliers pour chaque race de compétiteurs… Mais cette simplicité, si elle est regrettable, est aussi la grande force de GRAND MONSTER SLAM, ce qui fait qu’on aime s’y replonger de temps à autres, sans jamais tergiverser pour se remémorer le gameplay puisque celui-ci est facile d’accès, précis et instinctif. Êtes-vous prêt à kicker dans des centaines de petites boules de poils ?
Images : jeux vidéo et des bas
Une vidéo commentée :
Juste jamais entendu parler de ce jeu O_o