Kick Off 2 (Amiga, 1990)

kick off 2 AMIGA_fronticone amiga_500KICK OFF 2
Année : 1990
Studio : Anco
Éditeur : Anco
Genre : devine qui vient dini ce soir ?
Joué et testé sur Amiga 500
Support : disquette


Des joueurs rapides, des biscottes rouges et jaunes, des scrollings fluides dans tous les sens et un magnifique petit ballon pixélisé : préparez-vous pour quelques-unes des parties de foot les plus mémorables de l’histoire vidéoludique, concoctées par Dino Dini – qui mériterait sans nul doute sa place au panthéon des légendes du football.

Replongez-vous aujourd’hui dans KICK OFF 2 : un jeu qui n’a rien perdu de sa superbe, à la fois technique et stratégique, fun et stressant car les retournements de situation les plus improbables sont toujours envisageables.

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Deux Zipsticks (modèles noir et jaune), un Amiga 500, un joli tube cathodique, un canapé confortable, mon frère, quelques amis et (presque) aucune bière pour accompagner la soirée : KICK OFF 2 est un art qui ne doit pas être souillé par l’alcool. Pour les soirées bières-pizzas il y a toujours nos bons vieux nanars (Chuck Norris en VF, film d’aventure tamoul avec des crocos en plastique…) ou l’Amstrad GX4000. Car KICK OFF 2, c’est différent. On se penche sur ce phénomène avec respect et quand on insère la disquette dans les entrailles de l’Amiga, c’est presque comme un recueillement, une petite sensation d’ailleurs, un peu l’impression d’entrer dans une église. Voire plutôt dans un temple. Le temple du football.

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Les choses sérieuses avaient commencé à la fin des années 80, avec l’inénarrable KICK OFF – remarquable, même si les lobs étaient beaucoup trop efficaces pour tromper le gardien. Puis vint PLAYER MANAGER et ses émotions jamais entrevues auparavant ; jouer, coacher, acheter, vendre… un soft mythique, dont chaque joueur garde des souvenirs différents, suivant ses habitudes de l’époque – moi c’était avant tout le samedi soir en écoutant les matchs de division 1 à la radio. Enfin, en 1990, ce fut le retour du roi, aka le seigneur des anneaux olympiques, le maître des deux tours de reins que provoquaient ses dribbles vertigineux : KICK OFF 2, le merveilleux.

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Si, en soi, le gameplay de KICK OFF 2 n’est pas des plus réalistes, certains détails d’une importance cruciale viennent pourtant le rapprocher du football, le vrai avec un grand S pour Simulation. Trois détails qui font de KICK OFF 2 un chef d’œuvre intemporel : le radar permettant de jouer collectif, les parties qui ne se ressemblent jamais tant les possibilités sont immenses, et la conduite de balle qui demande une concentration de tous les instants puisque le ballon ne reste pas dans les pieds – ce qui influe aussi directement sur le gameplay puisque là où d’autres jeux simulent les dribbles par des interactions physiques avec des boutons, KICK OFF 2 vous demandera de réellement dribbler en jouant avec la position de votre joueur par rapport à la balle. Un principe élitiste tant il ferme la porte aux joueurs du dimanche (les animateurs de Télé Foot), mais qui a fait entrer KICK OFF 2 dans la légende. Et si la conduite de balle est fabuleuse et technique, les tirs le sont tout autant : il y a tellement de manières de marquer des buts, que l’on pourrait écrire une encyclopédie sur le sujet – si possible non signée par Thierry Roland, merci. Dans KICK OFF 2, vous pouvez ainsi mettre de nombreux effets à vos frappes (et accessoirement à vos passes), plus ou moins appuyés, tout en jouant aussi sur la puissance et/ou la hauteur de balle. Tout, absolument tout est possible dans KICK OFF 2 – à l’exception de quelques gestes techniques, comme la tête plongeante à la Stéphane Paille, le retourné acrobatique à la Amara Simba ou encore la langue qui fourche à la Christian Jeanpierre. Une envie de dribbler le gardien pour pousser le ballon dans le but vide ? C’est possible. Une tentative de mine depuis le milieu de terrain ? C’est possible et les pros de KICK OFF 2 sont souvent capables de marquer dans cette position-là. Une tête à bout portant sur un corner ? Préparez-vous à entrer dans les filets avec le cuir ! Un tir sec à effet sur la droite du gardien ? Pas de problème, ce dernier risque de ne pas bouger ! Une frappe avec un effet beaucoup plus fort et sortant ? Il y a des chances que ça rentre si vous vous y prenez correctement. Frapper avec le ballon dans les pieds, ou au contraire laisser filer la balle devant pour l’attaquer sèchement ? Si vous faites partie de la race des seigneurs, les deux options sont possibles, pour des résultats un peu différents suivant le positionnement du gardien : à vous d’avoir l’œil, car la position du ballon par rapport au sol (plus ou moins proche) influera également sur vos tirs – par exemple, il est possible de glisser la balle sous le gardien. En un mot : génial ! KICK OFF 2 est tellement immense que les joueurs ont, au fil des ans, découvert des coups de vice que n’avait sans doute pas prévu Dino Dini, le créateur du jeu. Par exemple, vous voulez plonger un peu à l’italienne ? Profitez d’un tacle adverse dans la surface de réparation, et jetez-vous dessus, même si celui-ci n’avait aucune chance de vous toucher au départ de l’action : vous aurez énormément de chances de bénéficier d’un pénalty !

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Oui, dans KICK OFF 2 les possibilités sont quasiment infinies. On se rend particulièrement compte de la richesse du jeu lorsque l’on joue à deux, l’un contre l’autre. Les parties sont géniales, et parfois mythiques ! Aussi, si vous tentez de vous replonger dans ce soft aujourd’hui, vous serez surpris d’une chose : il n’a absolument pas vieilli. La reprise du joystick en main demande un petit temps d’adaptation, mais vous devriez reprendre vos repères à vitesse grand V. Pour moi (et pas mal d’autres joueurs), il s’agit clairement de l’un des plus grands jeux de foot de tous les temps – avec la série PRO EVOLUTION SOCCER sur PlayStation 2. L’absence de véritables licences, puisque l’on a droit à des joueurs et à des compétitions aux noms fantaisistes, ne nuit absolument pas au plaisir, qui passe avant tout par le gameplay. D’ailleurs pour l’époque, notons que quelques efforts avaient quand même été faits pour enrichir les parties, comme plusieurs textures de terrain différentes, de nombreux arbitres ayant chacun leur style propre, ainsi que la possibilité de jouer avec plus ou moins de vent. Enfin, plusieurs versions « upgradées » ont vu le jour par la suite (RETURN TO EUROPE, FINAL WHISTLE), avec par exemple l’ajout des retournés acrobatiques, et un officieux KICK OFF 3 a même débarqué en 1993 sous le titre GOAL!, toujours signé par Dino Dini. C’est néanmoins sur le premier KICK OFF 2, épuré et si technique, que je me souviens avoir pris le plus de plaisir.

Incontournable – non je ne parle pas de Christian Jeanpierre tournant sur lui-même !

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SENSIBLE SOCCER, GOAL!, PRO EVOLUTION SOCCER, EXCITE STAGE, INTERNATIONAL SUPER STAR SOCCER… non, tous les jeux de foot n’ont pas mal vieilli, et certains d’entre eux demeurent encore et toujours des références en la matière. L’un des plus célèbres, l’indémodable KICK OFF 2, figure même souvent en tête de liste des meilleurs jeux de football de tous les temps. Rapide, technique (conduite de balle, possibilités presque infinies), stratégique (présence d’un radar encourageant le jeu collectif) et surtout fun : KICK OFF 2 est un mélange incroyable de simulation (la prise en main est difficile au départ) et d’arcade (quelques détails sont peu réalistes : on joue avec des petits amas de pixels vus de haut, après tout…). Un jeu mythique, en particulier à plusieurs, et qui ne se démode pas. La preuve : des coupes du monde sont régulièrement organisées. KICK OFF 2 apporte une nouvelle fois la confirmation que le plus important, dans un jeu, c’est son gameplay (et le cas échéant son level design), et pas ses graphismes – qui, eux, vieilliront, inexorablement.
KICK OFF 2 : sans doute le jeu auquel j’ai le plus joué, dans ma vie. Merci à Steve Screech et à Dino Dini !

Images : jeuxvideo.fr

Retour sur le jeu avec Génération 4 en vidéo (1992) :

 

Un match de la coupe du monde KICK OFF 2, en 2011 :

mag vintage

7 réflexions au sujet de “Kick Off 2 (Amiga, 1990)”

  1. Kick Off 2, un nom qui claque aux oreilles de ceux qui ont connu cet époque, tel un « jalon » dans l’histoire du jeu vidéo. Pourtant au niveau graphique il n’y avait rien déblouissant (les menus était même franchement bâclés). Mais la substance du jeu était dans son gameplay. Une animation très fluide, une dynamique de la balle incomparable … je me souvient que le jeu intégré différents terrains comme la neige, la boue, humide ainsi que la notion de vent (qui n’existe dans aucun jeu de foot actuel il me semble). Tout ses paramètres influaient sur le comportement de la balle et des joueurs. Même si la prise en main n’était pas évidente au début, ce jeu avait une véritable durée de vie, surtout en mutli joueur.
    Perso, en solo, j’ai passé des heures sur Player Manager qui était un Kick-Off avec une grosse partie management (transfert, compo d’équipe, différentes divisions…)
    La suite, qui s’appelait Goal!!!, était mieux soigné au niveau de sa réalisation mais il a moins marqué que Kick-Off. La concurrence de Sensible Soccer étant passé par là…

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  2. Quel superbe article ! Vous faites honneur au plus grand de football de tous les temps (ex aequo avec, comme vous l’avez si justement précisé, quelques bons vieux PES d’antan, si l’on peut comparer un jeu 2D et un jeu 3D). D’ailleurs, quand on y pense, cette perspective du ballon avec les passes en hauteur donnaient un côté 3D au jeu. Mais franchement, si j’avais un mot pour le qualifier, outre le mot simulation, outre le mot chef d’oeuvre, je dirais : aléa (mais finalement ça rejoint quand même le mot simulation). C’est ça qui rendait ce jeu si unique, si palpitant, l’aléa durant les parties comme durant les vrais matchs de foot. Un seul regret (mais vraiment c’est pour chipoter, mais un perfectionniste ne se corrige pas) : c’est que sur Atari ST il n’y avait pas de filets dans les buts (quel dommage) et les pelouses étaient ultra basiques, quant à l’Amiga, certes il y avait des filets, ils étaient même très beaux, mais cela aurait été parfait s’ils avaient pu trembler un peu quand on marquait un but. Grâce à votre article, vous m’avez redonnez envie de redécouvrir ce jeu. Je vous remercie.

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    • Un grand merci pour ce commentaire, qui enrichit considérablement mon article. Je suis d’accord pour l’aléa, chaque partie était sensiblement différente. Ce jeu est un classique indémodable. Je le ressors de temps à autres. Quel bonheur d’avoir connu cette époque !

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