KILLZONE : MERCENARY
Année : 2013
Studio : Guerilla Cambridge
Éditeur : Sony
Genre : autant en emporte le VAN-Guard
Joué et testé sur PlayStation Vita
Support : PS Vita Card
La guerre fait rage, mais Arran Danner a décidé de ne plus prendre parti : il vend ses services au plus offrant. Cet homme sans foi ni loi va, au hasard de ses missions grassement rémunérées, se retrouver au beau milieu d’un complot impliquant un virus susceptible de débarrasser une planète entière de toute forme de vie. L’ISA et les Helghasts vont âprement se disputer ce terrible sésame… mais c’est peut-être bien vous, simple mercenaire, qui aurez le dernier mot !
Si je ne suis pas un gros consommateur de FPS, je dois néanmoins avouer n’avoir jamais vraiment boudé le genre, depuis ma découverte de titres aussi variés que DOOM sur PlayStation (et les versus via câble link !), UNREAL TOURNAMENT, MEDAL OF HONOR et autres ALIENS VS PREDATOR 2 sur PC. De la série KILLZONE, je connais le premier titre et sa suite (dont la lourdeur des déplacements faisait tout le charme), mais je n’ai pas encore eu la chance (disons surtout l’envie) de toucher à KILLZONE 3. Le plongeon dans KILLZONE: MERCENARY fait donc office de glorieuses retrouvailles.
La première chose qui frappe (au sens propre comme au figuré), c’est la beauté de l’engin : on n’a sans doute pas vu aussi beau sur Vita depuis UNCHARTED: GOLDEN ABYSS – qui commence à dater, on en viendrait presque à se demander si les développeurs redoublent vraiment d’efforts pour que la belle sorte ses tripes. Beau à en verser des larmes de plomb, fluide et convaincant d’un point de vue sonore, KILLZONE: MERCENARY épate dès les premières minutes de jeu. On pourra malgré tout regretter le fait que cette baffe technique ne se double pas d’un uppercut épique – oui le jeu est jouissif, mais non : les scènes épiques ne répondent pas à l’appel (ou si peu). C’est peut-être ce qui fait encore la différence entre un FPS de salon et un FPS portable.
Mais il serait injuste de comparer KILLZONE: MERCENARY aux meilleurs FPS de salon : les missions courtes sont là pour justifier le jeu nomade, et l’histoire qui ne prend pas de gants pour aller directement au but fait tout pour immerger immédiatement le joueur dans l’action. On n’est pas là pour perdre du temps – mais pour défourailler du méchant. Et que dire sinon que la mécanique de KILLZONE est désormais bien huilée – au moins autant qu’une mitraillette légère STA-3 à visée optique et réducteur de recul. Oui KILLZONE: MERCENARY c’est de la boucherie futuriste, couplée à la précision chirurgicale d’un médecin surdouée et psychopathe. La boucherie c’est pour la jouissance des batailles rangées qui finissent très souvent au corps à corps, dans un ballet de sang qui gicle ou de vertèbre brisée – via une manipulation sur l’écran tactile plutôt bien vue puisqu’elle nous donne l’impression de plonger littéralement dans l’action. La précision chirurgicale est quant à elle illustrée par les nombreuses manières d’appréhender les missions, puisque les dizaines d’armes et armures (qui peuvent impacter vos déplacements et le bruit de vos pas), couplées à la technologie VAN-Guard, permettent d’adapter vos stratégies à l’envie du moment.
La technologie VAN-Guard, parlons-en, c’est la grosse nouveauté du jeu : ces machines (ou drones ?) extrêmement variées (bouclier, lance-missiles surpuissant, assassin volant, frappes aériennes…) apportent un vent de fraicheur quasi inespéré à la franchise KILLZONE. Tandis qu’il casse la baraque, Obama, avec ses drones, KILLZONE: MERCENARY semble donc s’inspirer de cette triste actualité du prix Nobel de la paix (interdiction de rire) pour considérablement enrichir le gameplay de sa franchise. Honnêtement c’est un véritable festival : si on tâtonne au début, on finit vite par maîtriser le système et à varier les plaisirs – du coup, si on refait parfois les mêmes missions (pour venir à bout des contrats), le jeu n’en est pas redondant pour autant. Revers de la médaille : votre première partie en difficulté normale vous semblera peut-être plus dure que votre deuxième parcours en vétéran. Paradoxal, mais hélas logique puisque vous maîtriserez davantage votre armement destructeur, sans pour autant que la difficulté de ce newgame+ soit suffisamment relevée pour compenser vos progrès. Pour vous dire la vérité, le mode vétéran de KILLZONE MERCENARY est sans doute le plus facile de l’histoire de la série. C’est quelque peu regrettable, surtout que le mode histoire se boucle rapidement (en cinq heures, environ). Mais au final, ne vaut-il pas mieux avoir entre les mains un jeu court mais dense, plutôt que long et parfois ennuyeux ?
Pour pallier la courte durée de vie du mode histoire, les développeurs ont pensé à tout : si on n’échappe pas au mode multi très réussi pour une console portable (chacun pour soi, par faction, ou avec objectifs bien précis), que dire des contrats ? Exigeants, amusants voire parfois stressants, ces défis à relever dans les missions du mode solo vont vous obliger à sortir presque tout votre arsenal, et vous devriez finir par maîtriser toutes vos armes, même celles que vous rechigniez à utiliser jusque-là. Avec des exigences de temps, de précision, de discrétion ou de destruction, ces contrats risquent de vous scotcher un bon moment sur le bel écran de votre Vita – désormais régulièrement taché du sang de vos victimes. Bien évidemment et comme je l’ai déjà dit, le mode multijoueur devrait ravir les aficionados avec ses trois modes certes un peu basiques, mais diablement efficaces et techniquement sans faille (mais avec FAI, bien évidemment !). Honnêtement, une fois dans l’arène, il est difficile d’éteindre la console : les 6 maps sont plutôt variées (exiguës ou ouvertes) et permettent de diversifier les plaisirs dans des joutes pouvant opposer 8 joueurs en ligne. La graine de merce-nerd que vous êtes devrait apprécier !
Mais un joli FPS ne serait rien sans une jouabilité au top. KILLZONE: MERCENARY rend ici hommage à la Vita, avec une réponse parfaite des sticks et des commandes tactiles très bien intégrées au gameplay, que ce soit avec le corps à corps pour achever les ennemis (faites glisser votre doigt sur la plaie… euh la PlayStation Vita), changer d’arme ou zoomer grâce à l’écran tactile arrière, ou contrer une attaque au corps en mode multijoueur. La dose de tactile est donc bien pensée, rien n’est inutile et l’ensemble se révèle plutôt bien calibré. Aussi et bien que le jeu se termine en cinq heures, on a souvent envie d’y revenir pour repartir à l’assaut, tant on y prend du plaisir – sans parler de tous les bonus à débloquer : médailles et secrets à découvrir au fil des niveaux, parfois en hackant des terminaux (c’est bien fichu) ou en torturant certains individus (il faut les surprendre et s’acharner un peu dessus, Jack Bauer n’aurait pas dit non).
Bien que le mode histoire se finisse rapidement, KILLZONE: MERCENARY n’est donc aucunement un FPS dont on a envie de se débarrasser dans la foulée, la durée de vie effective d’un jeu n’étant, à mon sens, pas directement liée au visionnage de sa cinématique de fin. Si le gameplay répond présent, si l’on y prend toujours du plaisir, on recommencera le jeu à l’envi et on s’amusera à en défricher ses différents défis et missions bonus. Non, le défaut de KILLZONE: MERCENARY est ailleurs : dans sa trame générique au possible (même s’il est amusant de changer de bord au milieu du récit), son absence de scènes véritablement épiques et son manque certain de difficulté – même si l’IA ennemie, assez agressive, demeure correcte pour un jeu de ce genre. Mais ne vous y trompez pas : KILLZONE: MERCENARY est particulièrement jouissif, et un FPS sur portable est loin d’être anecdotique. Que ce soit durant un vol de plus de douze heures entre Paris et Osaka, sous un kotatsu ou encore parfois au bureau, ce KILLZONE petit mais costaud m’a rendu de grands sévices services !
La PlayStation Vita est une console exceptionnelle, qui pâtit hélas d’un manque de titres marquants susceptibles de lui donner une véritable identité. Si je n’ai rien contre des portages magiques de la trempe de MURAMASA REBIRTH ou NINJA GAIDEN SIGMA PLUS, si je ne dis pas non à des titres multi-supports ponctuels comme RAYMAN LEGENDS/ORIGINS ou DRAGON’S CROWN, la PlayStation Vita a indéniablement besoin d’exclus réussies pour tirer son image vers le haut. Des jeux comme UNCHARTED: GOLDEN ABYSS, TEARAWAY, SOUL SACRIFICE, GRAVITY RUSH et KILLZONE MERCENARY sont de ceux-là. Ils contribuent à donner une âme à la Vita.
Note :
Techniquement magnifique, super fun, hyper maniable avec une intégration intelligente des commandes tactiles, KILLZONE: MERCENARY est un FPS de haut vol pour une portable. On pourrait certes regretter son mode histoire qui se termine en un peu plus de cinq heures, mais ce serait vite oublier ses différents modes et missions bonus, vraiment intéressants et très valorisants – ils vous obligent aussi à maîtriser toutes vos armes et différents drones (grosse nouveauté du jeu), ce qui vous permettra ainsi de varier les approches (bourrin ou infiltration) ou de plus simplement vous amuser à changer votre manière d’éradiquer des hordes d’ennemis. Arcs électriques, grenades, gaz, mines, mitraillettes, silencieux, snipers, bazookas, carapaces, invisibilité, bombardements aériens, couteaux de boucher, drones furtifs et assassins et tant d’autres encore… les possibilités sont immenses ! Et je ne m’étendrai pas sur le mode multijoueur, particulièrement fun et réussi et sur lequel j’ai passé, et passe encore, des dizaines d’heures. Même s’il manque clairement de personnalité et de profondeur, KILLZONE: MERCENARY est un jeu à posséder absolument sur Vita – si vous n’êtes pas allergique aux FPS, j’entends.
Images : jeuxvideo.com
La technologie VAN-Guard en vidéo :
Je l’ai testé très rapidement chez un ami. autant j’ai été assez impressionné par la beauté du machin pour une machine portable, autant un FPS avec autre chose qu’un clavier / souris dans les mains, j’ai vraiment beaucoup, mais alors beaucoup de mal. Au bout de 20 minutes j’en avais déjà assez. Mais vraiment très très beau
Je peux jouer et prendre du plaisir à la fois sur les FPS avec sticks et sur les FPS clavier/souris, ça ne me pose absolument aucun problème – mais ça vient peut-être du fait que je ne suis absolument pas un « élitiste » du genre. Attention je dis ça sans aucune connotation péjorative, puisque je suis moi même peut-être un joueur « élitiste » dans certains cas (beat’em all, etc.). Je comprends parfaitement que certains ne puissent pas adhérer aux FPS sans clavier ni souris.
Disons que je trouve ca plus agréable à jouer, peut-être aussi parce que j’en ai pas fait depuis longtemps sur console car mes premières expériences m’avaient refroidies. Autant sur N64, j’avais aucun soucis, j’adorais cette manette, mais les manettes play ou xbox, jamais été fan, je ne sais pas pourquoi, j’ai du mal à jouer à des FPS là dessus.
Nouvelle MAJ du jeu : ajout de deux maps gratuites issues de KILLZONE 2. Sympa !