SUPER STAR WARS: THE EMPIRE STRIKES BACK
Année : 1993 (1994 en Europe)
Studio : Sculptured Software
Éditeur : Victor Interactive Software / LucasArts
Genre : Han n’est pas à la fett…
Joué et testé sur Super Famicom
Support : cartouche
Après avoir survécu à de terribles Wampas cracheurs de glace dans les grottes de la planète Hoth, Luke va devoir lutter dans son Snowspeeder afin de ralentir l’arrivée des troupes impériales. De son côté, Han tente de se frayer un chemin jusqu’à la Princesse pour fuir à bord du Millenium Falcon. À partir de là, Han et Luke ne se reverront plus. Luke prendra la direction de la planète Dagobah pour y retrouver un grand maître Jedi du nom de Yoda, tandis que Han, Leia et Chewbacca s’envoleront vers la Cloud City – où les attendent, caché dans les ombres, un certain… Bobba Fett !
On prend les mêmes et on recommence. Après un SUPER STAR WARS globalement magnifique, prenant mais parfois assez injuste, LucasArts était de retour, en 1993, avec SUPER STAR WARS: THE EMPIRE STRIKES BACK. Toujours aussi beau et mêlant à la fois intelligemment et maladroitement (ça dépend des niveaux) l’action et la plate-forme, ce deuxième épisode de SUPER STAR WARS ne dépaysera pas les fans. On retrouve tous les décors du film, les musiques magiques, des bruitages très crédibles et exactement le même système que dans le premier jeu, jusque dans la possibilité d’incarner trois personnages : Luke, Han Solo et Chewbacca. Les sauts sont toujours diablement importants et assez déconcertants au début (le double saut est légèrement plus ample, plus maniable dorénavant) et les boss encore une fois horriblement imposants, voire clairement abusés.
Au rayon laser des nouveautés, revenons quelques instants sur les personnages. Comme dans SUPER STAR WARS, SUPER STAR WARS: THE EMPIRE STRIKES BACK (oui les titres sont SUPER longs), nos trois gentlemen sont tous capables d’effectuer des doubles sauts et des roulades (ou glissades). Si Luke, Han et Chewie sont de constitution un peu différente (comme dans le premier jeu, c’est le Wookie qui est le plus costaud et Luke le plus maniable mais aussi le plus « fragile »), cette fois-ci les développeurs sont allés un peu plus loin dans la personnalisation de ces héros pixelisés. Luke pourra ainsi, en plus de son blaster, utiliser son sabre laser (une parade est désormais possible et susceptible de renvoyer les tirs ennemis !) mais il pourra aussi, après être passé par Dagobah, faire appel à la Force. Une idée aussi lumineuse que le sabre de notre cher blondinet et qui fonctionne à merveille. Bien évidemment, il vous faudra garder un œil avisé sur la jauge de Force située en haut à droite de l’écran – mais si celle-ci est bien remplie, vous pourrez, à loisir, sélectionner l’un de vos nombreux pouvoirs afin de vous faciliter ponctuellement l’aventure. Hélas… THE EMPIRE STRIKES BACK est globalement trop dur et ne permet pas vraiment au joueur de s’amuser avec toutes ses nouvelles capacités – celui-ci, s’il est avisé, se limitera le plus souvent à la seule élévation (très utile à la fin) et au soin (indispensable aussi, en particulier contre Darth Vader). Un nouvel exemple de bonne idée, dont le jeu fourmille, mais qui pâtit d’un game et level designs pas toujours bien équilibrés – une habitude, dans cette franchise sur Super Famicom ?
Luke roule donc pour la Force, et Han roule des mécaniques… Contrairement au premier jeu, Han et Chewbacca peuvent désormais jeter des grenades (encore faut-il les trouver). Pas forcément indispensable pour progresser dans les niveaux, mais parfois fort utile contre certains boss. Chewbacca possède aussi son attaque personnelle spéciale – il tourne sur lui-même pour infliger des dégâts à la volée. Sympa et loin d’être purement cosmétique. Nos trois personnages, enfin, sont maintenant capables de tirer en courant – ça n’a l’air de rien mais cela rend les joutes plus fluides. Tous ces petits changements mis bout à bout confèrent donc à cette suite une aura certaine. Plus qu’un simple SUPER STAR WARS 2.0, cette suite est un véritable nouvel épisode à part entière qui se permet même de modifier quelque peu la progression de l’aventure. En effet, cette fois-ci de nombreux mots de passe vous permettront de reprendre votre partie où bon vous semblera. Une bonne idée ? Bien évidemment ! Mais prudent tu resteras, ou mort tu finiras…
Le joueur averti, fatigué de ses joutes interminables sur SUPER STAR WARS (qu’il a dû terminer d’une traite !), pense tout de suite qu’un système de mots de passe lui rendra la vie plus douce. Aussi douce que les fesses d’un Wookie, alors, car la franchise SUPER STAR WARS n’a aucunement gagné en facilité, bien au contraire : elle est beaucoup plus retorse ! Mais le général Ackbar vous avait prévenu, n’est-ce pas ? Déjà l’aventure est presque deux fois plus longue (comptez quasiment deux heures si vous ne mourez jamais – ce qui est… impossible ?). Ensuite, le jeu est vraiment, vraiment vicieux. Entre ces sauts au-dessus du vide que l’on manque en raison d’un stormtrooper volant qui vient nous heurter juste au mauvais moment, les boss super bourrins, Darth Vader qui est vraiment un sale fils de Sith, une séquence de vol en mode 7 autour de la Cloud City pas très maniable ni très lisible, les premiers niveaux dans les grottes de Hoth ponctuellement insupportables (les Ice-breathing Wampas qui peuvent vous paralyser dans la glace vont vous faire cauchemarder, c’est pas humain un truc pareil dans un jeu vidéo) et tous ces autres moments un peu injustes que je vous laisse découvrir par vous-même… Oui, avec tout ça vous risquez bien de stresser plus que de raison. De quoi faire perdre son flegme légendaire à Yoda himself ! Au final, le premier SUPER STAR WARS était moins ambitieux, certes, mais aussi sans doute mieux équilibré.
THE EMPIRE STRIKES BACK n’est pas un mauvais jeu pour autant, surtout que son système de mots de passe vous permettra de souffler entre deux crises de nerf. Et puis il y a des choses vraiment réussies. Outre la technique (graphismes, musiques, bruitages), les nouveaux mouvements et capacités des trois personnages sont une très bonne idée. Les différents niveaux sont également extrêmement variés, truffés de petits secrets et quelques passages qui proposent un gameplay original apportent une vraie bouffée d’air frais à l’aventure (damned… maintenant quand je parle d’air frais, je pense aux Ice-breathing Wampas !). Luke qui chevauche un Speeder Bike vu de profil, une jolie séquence à bord du Millenium Falcon dans la ceinture d’astéroïdes, le passage en Snowspeeder, la base rebelle sur Hoth avec ses longs couloirs et ses nombreux ascenseurs (ne vous perdez pas !) et enfin le sabre laser de Luke que vous finirez par adopter au détriment du blaster – oui, cette fois-ci le sabre laser est vraiment sympa à utiliser (voire vital, à certains moments).
Par rapport au premier SUPER STAR WARS, les développeurs ont donc fait le choix d’un jeu plus difficile (jusqu’à en devenir parfois frustrant) mais en l’équilibrant plus ou moins avec un système de mots de passe plutôt permissif – un choix pour le meilleur et pour l’empire…
Note : Nostalgie :
Plus beau, plus maniable, plus varié, plus long. THE EMPIRE STRIKES BACK semble avoir tout pour lui, surtout qu’il propose enfin un système de mots de passe qui vous permettra de reprendre votre partie au dernier niveau visité. Le jeu, même en easy, est hélas beaucoup trop dur – pas tout le temps, heureusement. Oui, THE EMPIRE STRIKES BACK connaît aussi de jolis moments et quelques passages ou duels inoubliables. Mais dans l’ensemble, c’est surtout la frustration et le stress qui risquent de vous rester en mémoire. Mourir dix, quinze, vingt fois à cause des Wampas qui vous paralysent, pour enfin réussir à passer l’une des grottes de l’un des premiers niveaux du jeu, ça a de quoi faire basculer du côté obscur n’importe quel joueur normalement constitué !
Images : Youtube
Une vidéo :
Cet Empire Strikes Back est celui des trois qui me laisse le souvenir le plus confus; une impression de vaste fouilli… Ça n’empêche pas certaines séquences d’être vraiment sympathique pour autant.
Fouillis, oui… Une gameuse me le faisait justement remarquer, il y a quelques jours. Parfois on ne sait plus comment faire, ça vient de partout (les premiers niveaux sur Hoth). Faut-il bourriner, la jouer plus fine et être patient ? On ne sait plus comment prendre certains passages…et parfois c’est l’exaspération qui prévaut.