Chippoke Ralph no Daibôken: The Adventure of Little Ralph (PlayStation, 1999)

The adventure of little ralph_fronticone playstationCHIPPOKE RALPH NO DAIBÔKEN: THE ADVENTURE OF LITTLE RALPH
Année : 1999
Studio : New
Éditeur : New
Genre : petit mais costaud
Joué et testé sur PlayStation
Support : CD-ROM


Alors que la ville de Kathua est ravagée par une armée maléfique, Ralph tente de s’interposer… mais il est rapidement balayé d’un revers de la main par le terrible Valgo – un seigneur de guerre qui va prendre un malin plaisir à humilier Ralph jusqu’au bout, en emprisonnant ce dernier dans le corps du petit garçon de 8 ans qu’il fut un jour. Cela n’entamera pas pour autant la motivation du fier Ralph, prêt à renverser des montagnes pour retrouver Valgo… et Luteysia son amie d’enfance, que l’affreux seigneur a kidnappée pour profiter de ses pouvoirs magiques. Pour l’assister dans sa quête, notre jeune héros pourra compter sur l’aide de l’épée sacrée, une relique très puissante qui lui permettra de retrouver ponctuellement sa taille adulte.

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Lorsque LITTLE RALPH est sorti, en 1999, il n’a pas dû passionner les foules – à dire vrai, il n’a même pas été édité en dehors du Japon. Et ça peut se comprendre : qui avait envie de jouer à un jeu de plates-formes/action très typé 16 bits sur une PlayStation ? La majorité des joueurs de l’époque avaient envie de jeux plus adultes, aux graphismes plus réalistes, voire des softs peu avares en effets spéciaux en tous genres et en 3D (précalculée ou non). Avant LITTLE RALPH, des monstres d’ingéniosité et de gameplay renouvelé étaient déjà sortis, et pas des moindres : TOMB RAIDER, RESIDENT EVIL et tant d’autres. Moi le premier, je n’avais guère envie de me replonger dans des jeux à l’imagerie très 16 bits – j’avais déjà tant donné au genre sur Amiga, Megadrive et Super Nintendo. Aussi il n’est aucunement surprenant qu’un titre comme LITTLE RALPH, qui va moins loin qu’un SYMPHONY OF THE NIGHT (datant pourtant de 1997) en matière de technique ou de profondeur de jeu, voire qu’un ASTAL pour le côté « vitrine technologique », soit quelque peu tombé dans le cruel oubli. Mais les années ont passé. Et les joueurs ont vieilli – ont commencé à bosser –  se sont mariés – ont acheté de nombreuses consoles de plus en plus puissantes – ont contracté un crédit – se sont mis à pester contre la dématérialisation de leur média préféré – ont divorcé – ont pris du ventre – n’ont toujours pas terminé de rembourser leur crédit – et ont fini par regretter la simplicité et l’accessibilité des jeux de plates-formes de l’époque 16 bits, incontestablement l’âge d’or du genre. Du coup, LITTLE RALPH avec ses graphismes chatoyants qui respirent le pixel et l’imagerie 16 bits, mais aussi avec sa prise en main immédiate là où il faut désormais se taper de longs tutoriels imbuvables sur One ou PS4, oui ce même LITTLE RALPH qui avait été ignoré de longues années durant est devenu un jeu recherché – surtout que contrairement aux grands jeux de l’époque qui lui avaient fait de l’ombre (TOMB RAIDER ou RESIDENT EVIL pour ne pas les citer), son petit gameplay simple et bien huilé n’a, lui, aucunement vieilli. Une raison de plus pour craquer !

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Alors je vous le dis d’entrée – enfin plus ou moins, étant donné qu’on en est déjà au deuxième paragraphe : j’adore les jeux de plates-formes de l’ère 16 bits, je fais partie intégrante des joueurs ciblés par un soft tel que celui-ci, qui correspond aux canons des jeux 16 bits tout en modernisant certains de leurs détails qui auraient mal vieilli – les checkpoints, par exemple. Dans LITTLE RALPH, il est en effet possible de sauvegarder après chaque niveau, et ce sur plusieurs parties simultanées pour y revenir quand bon vous semblera. Tout un tas de statistiques est également disponible pour les accros du scoring – j’avoue qu’un tel jeu s’y prête peu, à mon sens. Mais passons. Enfin, un mode versus se débloquera petit à petit dans le menu principal du jeu lorsque vous viendrez à bout des différents boss de l’aventure – oui, certains boss se jouent à la « STREET FIGHTER 2 », avec coups spéciaux (quarts de cercle…), parades, etc. Un petit vent frais d’originalité bienvenu après de nombreux passages de plates-formes plus classiques.

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Classiques mais tellement efficaces. Beaux. Magiques. Que dis-je : stratosphériques ! Oui LITTLE RALPH est beau, magnifique ! Techniquement il s’agit d’un vrai jeu PlayStation, avec un sens accru du détail dans les graphismes, une vraie profondeur de champ, des musiques léchées et aucun ralentissement à la clé, même lorsque l’on doit se farcir des explosions à répétition. Sur le fond, c’est tout aussi démentiel – si vous aimez la plate-forme « à l’ancienne ». Des passages secrets à foison, des bonus cachés en veux-tu en voilà, certains niveaux qui proposent plusieurs manières de progresser, des patterns de boss à mémoriser et tellement de détails d’amoureux du pixel que j’aurais bien du mal à en faire une liste exhaustive ! Murailles qui s’effondrent sous vos pieds, wagonnets lancés à toute allure sur des rails à la « Indiana Jones et le temple maudit », des ennemis et des environnements qui se renouvellent sans cesse, ou encore tous ces passages obligés du genre mais qui sont ici magnifiés : la chute d’eau et les rondins qui tombent, le monde enneigé, le désert (avec de gros clins d’œil à SUPER STAR WARS), les ruines, la pyramide égyptienne, la bataille dans les nuages… Vous allez en verser des sprites de joie !

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Mais… le jeu est tellement beau et soigné que l’on aurait aimé un poil plus d’originalité. L’hommage au classicisme d’antan, c’est bien. Prendre le risque d’inclure un gameplay enrichi, c’est mieux. Dans LITTLE RALPH, vous pourrez certes renvoyer les projectiles avec le coup spécial de votre épée, déclencher une attaque en piqué, il sera également possible d’envoyer une boule de feu si vous améliorez votre lame, et vous aurez parfois l’occasion d’être accompagné par une petite bête qui lance des espèces de bombes… mais tout cela ne concerne que l’aspect « castagne ». Pour le côté platformer pur, c’est relativement simple. Trop simple ? J’aurais vraiment apprécié pouvoir réaliser quelques mouvements un brin spéciaux. Une glissade, la possibilité de s’accrocher aux parois, un dash ou je-ne-sais-quoi. Voire tout simplement la possibilité de modifier la hauteur du saut. C’est à mon sens le seul vrai défaut du jeu, d’ailleurs : dans LITTLE RALPH, impossible de régler votre saut en fonction de la pression effectuée sur le bouton X, votre personnage exécutera toujours le même mouvement avec les mêmes vitesse et amplitude – très frustrant, surtout que le jeu est assez dur par moment et que certaines phases de plates-formes risquent de vous donner des sueurs froides. Certes il est possible de changer de direction en plein saut (encore heureux !) mais ça ne suffit pas pour faire de la maniabilité de LITTLE RALPH un écrin vidéoludique dépourvu de la moindre imperfection.

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Autre léger souci : le jeu est dur, on meurt extrêmement souvent. Vous me direz que ce n’est pas un problème puisque notre progression est sauvegardée automatiquement et que les checkpoints sont nombreux. Et vous aurez raison. Néanmoins, j’aurais préféré un jeu moins punitif mais avec moins de checkpoints, plutôt que ce parcours du combattant parsemé de presque autant d’embuches que de points de sauvegardes… avec en point d’orgue (de barbarie – mais vraiment), ces derniers satanés niveaux et ces petites salles successives pleines de pièges – dans lesquelles vous mourrez des dizaines et des dizaines de fois. Il y a un checkpoint avant chacune des salles, certes. Mais je trouve le procédé peu valorisant pour le joueur. Ceci est un reproche éminemment subjectif, et le jeu est tellement généreux qu’il est relativement facile de faire fi de ces quelques menus problèmes pour profiter pleinement de cette grande et longue aventure. Surtout qu’un mode easy est sélectionnable pour les moins courageux d’entre vous : oubliez le one-shot killed du mode normal ! Attention néanmoins : ce mode easy ne vous permettra pas de profiter des derniers niveaux du jeu. La véritable conclusion de LITTLE RALPH se mérite ! Et j’espère que vous avez de l’appétit car, comme je l’ai déjà précisé, le contenu de l’aventure est assez gargantuesque. La faim justifie les moyens ?

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LITTLE RALPH n’est donc pas, à mon sens, le chef d’œuvre absolu du platformer/action. Dans des styles plus ou moins proches, je trouve d’ailleurs que certains vrais titres 16 bits lui sont supérieurs : SKYBLAZER ou ROCKET KNIGHT ADVENTURES, par exemple. Notre petit Ralph n’en demeure pas moins l’une des valeurs sûres du genre : riche, beau et généreux. Non, définitivement non : ne croyez pas les tonnes de spams que vous recevez régulièrement. Size does not matter.

Note :     Nostalgie :

La PlayStation regorge de petites pépites en 2D pas toujours très connues, et qui ont bien mieux vieilli que des titres beaucoup plus célèbres mais dont la 3D obsolète est désormais très difficile à digérer. LITTLE RALPH fait incontestablement partie du haut du panier du genre, sur la machine de Sony. Il reprend ce qui se faisait de mieux sur les consoles 16 bits tout en enrobant le tout d’un vrai confort 32 bits (sauvegardes, checkpoints, variété des environnements, profondeur de champ, fluidité…). LITTLE RALPH constitue donc un jeu d’action/plates-formes immanquable pour les fans du genre. Un très bon jeu, qui frise l’excellence.

Images : superadventuresingaming / hardcoregamer.com / obscurevideogames

Le très joli site de COLLAVIER dédié au jeu : ici.

Vidéo :

mag vintage.

 

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