M.G.T. (Amstrad CPC, 1986)

M.G.T.
Titres alternatifs : MGT / MGT: MaGnetik Tank
Année : 1986
Studio : Loriciels
Éditeur : Loriciels
Genre : Tank you very much, Loriciels!
Joué et testé sur Amstrad CPC
Support : cassette ou disquette


La MégaBase, menace constante pour les forces terriennes, doit être anéantie à tout prix. Pour mener cette mission à bien, on a fait appel à vous, pilote surdoué et spécialiste du MaGnetik Tank, véhicule de combat dénué de roues mais doté d’un coussin d’air qui se révèlera bien pratique pour se déplacer dans la MégaBase, aux pièges nombreux et aux dalles verglacées. Saurez-vous retrouver le cerveau de ce centre futuriste, formé d’un dédale de salles aux relents de labyrinthe moderne, avant qu’il ne soit trop tard ?

MGT signifie MaGnetik Tank – un terme un peu étrange puisque le tank en question semble se mouvoir sur un gros coussin d’air, mais passons. C’est un jeu qui m’avait vraiment marqué à l’époque. Et pour l’avoir récemment relancé, je dois bien dire que je comprends pourquoi il m’avait à ce point subjugué en 1986. MGT est, tout d’abord, absolument magnifique. Le design futuriste aux formes géométriques se marie merveilleusement bien avec les couleurs à fortes tendances de bleu, ce qui offre une lisibilité totale de l’action – un grand bravo à Bruno Masson pour avoir su réhabiliter les termes infographiste et artiste. Pour une petite idée du talent du bonhomme, je vous conseille de jeter un œil à quelques-uns de ses autres jeux édités par Loriciels, comme TURBO CUP, SPACE RACER ou MACH 3. Une chose est sûre : MGT est un véritable plaisir pour les yeux (oui, même plus de trente ans après). Mieux, cette patte graphique qui flatte la rétine permet au jeu, et je l’ai déjà précisé plus haut, d’être d’une lisibilité sans faille. On sait où l’on va. Ce que l’on peut frôler. On peut jauger les distances en un coup d’œil. Pour faire court : cette alliance magique de graphismes merveilleusement bien taillés, de formes géométriques bien agencées et de couleurs loin d’être choisies au hasard permet de valoriser le gameplay. Un exemple ? La petite flèche jaune qui trône fièrement sur le tank n’est aucunement anecdotique. Au premier abord, elle parait juste cosmétique, mais en réalité il s’agit de l’illustration concrète de ce que je disais juste avant : graphismes, couleurs et pixels qui se mettent au diapason pour avoir une incidence directe sur la maniabilité – inconsciemment, le joueur perçoit mieux les mouvements à faire grâce à cette flèche qui pointe élégamment vers la direction à laquelle il fait face.

Bon, promis. J’arrête mon char à propos de la beauté technique du petit tank pour me pencher sérieusement sur le fond du jeu, que l’on doit à l’excellent Pascal Jarry (PANZA KICK BOXING, SPACE RACER…). Dans MGT, vous contrôlez donc un tank se mouvant sur coussin d’air – pour une banale histoire de sauvetage du monde ou quelque chose comme ça. Toutes les salles sont fixes, sans scrolling, et reliées entre elles par des portes – dans la grande tradition des jeux d’aventure en 3D isométrique de l’époque (HEAD OVER HEELS, CRAFTON & XUNK, etc.). Outre la finesse des graphismes et leur côté épuré qui confine à l’éthéré (sublimant l’expérience de jeu en la rendant lisible et agréable à l’œil, mais j’en ai déjà parlé), MGT a l’intelligence d’être un peu moins torturé que d’autres jeux en 3D iso, et notamment les deux classiques précités. Si MGT semble un peu ardu par moment, ici pas de monstres à chaque coin de l’écran ni de puzzles à s’arracher le Rubik’s Cube et encore moins de phases de plates-formes à se taper la tête contre les boobs de Maria Whittaker – remarquez je le regretterais presque… Alors certes, dans MGT vous vous retrouvez plongé dans un labyrinthe de pièces carrées dont il faudra actionner certains interrupteurs (tirer sur les symboles correspondant aux portes disséminés un peu partout) – entendez par là qu’il conviendra d’arpenter la base futuriste dans un certain ordre et de revenir parfois sur vos pas, heu, enfin vos coussins d’air. Aller au bout d’un niveau, tirer sur un symbole, revenir en arrière, vous introduire dans la porte ainsi libérée de ses barrières, choisir le bon chemin suivant, trouver d’autres symboles, libérer d’autres portes, etc. Voilà ce qui vous attend dans MGT. Sans doute que ce style de jeu ne passionne guère les foules désormais, néanmoins je tiens à préciser que le labyrinthe de MGT est à taille humaine. On est loin des casse-têtes improbables qui fleurissaient dans les années 80, pour paradoxalement voir faner les ambitions des joueurs. Pour vous en sortir sans heurts, préparez malgré tout une feuille de papier et un crayon – un bon vieux plan à l’ancienne vous évitera bien des sueurs froides…

Pour corser le tout, il y a bien évidement quelques obstacles et de rares ennemis (attention vos tirs sont limités, gardez donc un œil sur la jauge en bas à droite), un temps limité mais au chrono plutôt permissif ainsi que différentes phases d’esquive et de plates-formes. Concernant l’esquive, une précision s’impose : votre tank se déplaçant sur un coussin d’air, vous pouvez aisément deviner qu’il sera par conséquent sujet à l’inertie. Loin d’être rédhibitoire, celle-ci ajoute une petite dose d’originalité à la chose – et une fois domptée, elle devient un plaisir à manier. À propos des phases de plates-formes, ne prenez pas peur : on conduit un tank certes, mais celui-ci est très maniable, aussi ce petit aspect platformer se révèle loin d’être incongru. Ainsi, il vous faudra parfois glisser au bord du bord de quelques blocs de glace, ou encore utiliser une marque spéciale sur le sol située à certains endroits à dessein, afin de vous permettre de flotter brièvement dans les airs et par conséquent d’atteindre certaines plates-formes surélevées.

Tous ces petits détails mis bout à bout font de ce MGT un jeu au charme fou, piochant dans plusieurs genres différents pour, finalement, offrir une expérience vidéoludique très typée « années 80 », non dénuée d’originalité – l’ambiance, l’inertie, l’action remisée au second plan, etc. Bref, MGT est un jeu à l’image de son coussin : il ne manque pas d’air !

Note :   Nostalgie :

Peu d’action puisque peu d’ennemis à l’écran : MGT est avant tout un jeu d’exploration, saupoudré d’un zeste de plates-formes et d’une pincée de réflexion – voire de mémorisation. La grande force de ce jeu en 3D isométrique est sa beauté graphique, l’élégance de ses couleurs et sa grande maniabilité. Celle-ci est d’ailleurs plutôt originale puisque le petit tank se déplace sur coussin d’air, dégageant par la même occasion une certaine inertie. Autre point fort de MGT : contrairement à d’autres jeux du même genre et de la même époque, MGT n’est pas si difficile, et son labyrinthe est loin d’avoir été conçu pour dégoûter les joueurs (même si le temps limité n’est pas forcément une bonne idée). Au passage, sachez que MGT est également disponible sur Atari ST mais comme souvent à l’époque avec les jeux portés des 8 aux 16 bits, MGT est bien plus agréable et légitime sur un ordinateur 8 bits.

Images : Jeux vidéo et des bas

Vidéo :

7 réflexions au sujet de “M.G.T. (Amstrad CPC, 1986)”

  1. Excellent MGT ! Autant j’ai jamais vu le quart de la moitié d’Head over Hells ou Batman autant celui-ci était effectivement possible pour le commun des mortels !
    Cela m’a donné envie d’y rejouer tiens ! Bien vu !

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  2. Quelle piqûre de rappel !!!
    Je l’avais carrement oublié (surtout son nom) mais j’y ai passé des nuits et des nuits entières sur ce jeu ! Le fait de revoir ces images cela me rend tout nostalgique d’une epoque que je regrette deja .
    Merci pour cet article !

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