BUBSY IN: CLAWS ENCOUNTERS OF THE FURRED KIND
Titre alternatif : Yamaneko Bubsy no Daibouken
Année : 1993
Studio : Solid Software
Éditeur : Accolade
Genre : le Pierre Richard du jeu vidéo
Joué et testé sur Super Famicom
Support : cartouche
Bubsy est un lynx un peu particulier… Déjà, c’est une vraie pipelette. Ensuite, il possède des capacités hors du commun : piquer un sprint, franchir des hauteurs vertigineuses et planer dans le ciel comme un oiseau de proie. Sa mission : sauver le monde des Woolies, des extraterrestres ressemblant trait pour trait à des pelotes de laine… vivantes ! Pour cela, Bubsy devra traverser plusieurs mondes hauts en couleur, et truffés de pièges plus retors les uns que les autres !
Face aux mastodontes du genre, SONIC et SUPER MARIO, il n’était pas facile d’exister sur les plates-formes 16 bits de l’époque. Certes, RAYMAN et CRASH BANDICOOT remirent quelque peu les pendules à l’heure, sur PlayStation… Mais sur Super Famicom et Megadrive, il était bien difficile d’exister quand on tentait de percer dans le milieu de la plate-forme. COOL SPOT, BUBSY et MR. NUTZ parvinrent, néanmoins, à tirer leur épingle du jeu vidéo. Beaucoup de quarantenaires en gardent encore des souvenirs émus. Ont-ils bien vieilli ? Pas nécessairement – en particulier BUBSY qui, il faut bien le reconnaître, n’était sans doute même pas un vrai bon jeu, à l’époque de sa sortie.
Mais BUBSY avait plusieurs choses pour lui : sa mascotte avait de la gueule et ses mimiques étaient craquantes et nombreuses. Sur la forme, Accolade avait rendu une copie soignée. Tellement soignée que les programmeurs du jeu avaient décidé d’immortaliser les morts de leur petit lynx avec des animations variées – il y avait une centaine de manières différentes de mourir ! Génial ! Euh… génial, vraiment ? En fait non. Passées les premières réactions teintées de surprise, voire de profond respect pour un tel tour de force, on se rend vite compte qu’il s’agissait en fait d’un tour de… farce ! Cent façons de donner la mort à votre petit personnage dans un jeu de plates-formes, il y a un truc qui cloche, non ?
Oui ! Le premier gros pépin de BUBSY, c’est sa fragilité ! Il s’agit de l’un des héros les plus faibles de l’histoire des jeux vidéo ! Il faut le voir pour le croire… En gros, dans BUBSY, vous mourrez immédiatement si vous frôlez un adversaire, si vous tombez dans un centimètre d’eau, si vous chutez de trop haut, si vous touchez un œuf, j’en passe et des meilleures. On finit par avoir peur de se déplacer… de bouger le moindre doigt de pied. Un comble quand on sait que les mécaniques de BUBSY reposent, en partie, sur la vitesse et les vols planés ! Il s’agit du plus gros paradoxe du jeu : dans BUBSY, votre lynx peut en effet courir à toute allure – et c’est fun. Il peut également sauter dans les airs pour planer durant de loooongues secondes, et ainsi éviter bien des pièges – et c’est cool. Ça fonctionne d’ailleurs particulièrement bien durant les tout premiers niveaux, où le joueur a l’impression d’avoir le choix. D’être maître de son destin. Vous souhaitez parer au plus pressé et sortir le plus vite possible du niveau ? Pas de souci, lancez-vous dans une course effrénée, sautez et planez dans les airs pour narguer vos adversaires. Au contraire, vous avez envie de profiter un peu des paysages et du level design, et de récupérer des pelotes de laine pour gagner des vies supplémentaires ? Avancez prudemment, et sautez sur les ennemis pour les annihiler. En bref : prenez votre temps !
Hélas, BUBSY, le jeu, retourne rapidement son originalité contre le joueur conquis. Vous pensiez pouvoir vous amuser à sauter un peu partout, à planer entre les nuages pour trouver des passages secrets et des raccourcis ? Que nenni ! Très vite, le jeu devient en effet sadique. Impossible de courir puis de sauter au loin sans risquer de tomber sur l’un des nombreux innombrables pièges que compte le jeu ! Impossible de planer et de profiter des courants d’air sans avoir une chance sur deux de se ramasser dans un trou fatal, ou un point d’eau de quelques pixels de haut – fatal, lui aussi ! En réalité, on se rend vite compte qu’à moins de connaître chaque millimètre carré de chaque niveau par cœur, il est impossible de profiter des capacités de Bubsy – la course, le saut, le vol plané. On se retrouve alors à errer comme une âme en peine dans des niveaux trop vastes pour un lynx aussi fragile, et malheureusement condamné à rester dans les starting-blocks jusqu’à la fin du jeu. Pourquoi diable ne sort-il jamais ses griffes ?!? Frustrant au possible. Et finalement particulièrement ennuyeux. Surtout que même ainsi, c’est-à-dire en marchant lentement, il n’est pas rare de mourir à cause d’un petit saut sur un adversaire mal placé, d’un trou ou de tout autre pixel susceptible de vous tuer – ce lynx pourrait mourir noyé dans ses propres larmes, ou s’étouffer avec une banane ! Du jamais vu…
Je ne déteste pas BUBSY pour autant. J’en garde de bons petits souvenirs, en particulier grâce à ses premiers niveaux particulièrement ouverts et accessibles, mais aussi grâce à ses animations mignonnes et bien fichues. Mais BUBSY aurait dû rester en l’état… c’est-à-dire sous la forme d’un souvenir béat. Pour avoir retenté l’aventure récemment, je dois vous avouer être tombé de haut… Et comme le petit lynx roux, je me suis rompu le cou.
Note : Nostalgie :
Dans un jeu de mots rigolo, le titre original du soft fait référence aux griffes du lynx – claws. Hélas, de griffes, il ne sera jamais question dans BUBSY. Les développeurs ont en effet pris la lourde décision de faire de leur mascotte l’un des héros les plus fragiles de l’histoire des jeux vidéo ! Comble du level design moisi : les capacités surpuissantes de Bubsy finiront par, presque toujours, se retourner contre lui. Courez pour, une fois sur deux, finir encastré dans un ennemi. Volez pour, la plupart du temps, atterrir dans un trou fatal ou dans l’un des innombrables pièges que compte le jeu. Joli et fort élégamment animé, BUBSY est hélas aujourd’hui un jeu au charme totalement suranné.
Images : Gamefaqs
Vidéo : les 100 morts de Bubsy
Je confirme c’est vraiment pas un super jeu…Par contre j’ai pris beaucoup de plaisir à refaire récemment James Pond 2 codename Robocod (période de Noël oblige).
Je me tâte pour refaire Aéro the acrobat dont je garde un très bon souvenir (à tord ?)…
AERO j’en garde un souvenir flou… JAMES POND par contre, j’avais beaucoup aimé cette série sur Amiga – jamais touché sur Super Nintendo. Il faudrait que je relance ça un de ces jours !