Guacamelee! Super Turbo Championship Edition (PlayStation 4, 2014)

GUACAMELEE! SUPER TURBO CHAMPIONSHIP EDITION
Année : 2014 (2017 au format physique)
Studio : DrinkBox Studios
Éditeur : DrinkBox Studios
Genre : du luchador en barre
Joué et testé sur PlayStation 4
Support : Blu-ray


Juan Aguacate est un simple fermier d’un petit village reculé du Mexique, amoureux de la fille du Président. Sa vie bascule le jour où… on lui donne la mort. Assassiné par Carlos Calaca, un squelette charro, il n’a pas d’autre choix que de mordre la poussière et d’abandonner sa promise, désormais retenue prisonnière par des démons mexicains… soucieux de sacrifier cette dernière afin de faire main basse sur le monde des vivants. Mais fort heureusement, Juan n’a pas dit son dernier mot : grâce au masque d’un luchador légendaire, le paisible fermier revient à la vie, plus fort que jamais.

À première vue, GUACAMELEE! est juste un titre parmi d’autres – un soldat anonyme dans cette armée de metroidvania ayant envahi le haut comme le fond du panier de nos ludothèques indé adorées. Mais à première vue seulement… Car dès lors que l’on se plonge sérieusement dans l’aventure, il faut se rendre à l’évidence : GUACAMELEE! frappe au moins aussi fort ses adversaires que le joueur transi, assis confortablement, manette en main face à lui. Tout d’abord, le jeu de DrinkBox Studios n’est pas « si » classique. Certes, sur le fond il reprend à la lettre la recette du metroidvania, sauce Nintendo – exploration, capacités à débloquer pour pouvoir accéder à de nouvelles zones, secrets à gogo, un peu d’action… Il y a un côté déjà-vu dans la progression, c’est évident. Mais culture mexicaine oblige, le tout est pimenté… d’un côté beat’em all survolté, fait de combos, de super pouvoirs et de coups relativement variés – ça respire le SUPER METROID, oui, mais aussi la sueur des rings de catch ! Le héros de GUACAMELEE! enchaîne ainsi les adversaires, les cogne, les projette, les malmène, les écrase, les enchilada, les humilie sous des tonnes de combos… Oui, coups de pied, de poing, de tête… il leur répond du tac aux tacos !

Conséquence : le jeu a une âme, et les nombreux clins d’œil à d’anciennes – ou plus récentes – gloires du jeu vidéo qui le parsèment ne prennent jamais le pas sur l’identité de GUACAMELEE!, faite d’humour simple mais bien senti et de folklore mexicain à tous les étages. Mieux : la direction artistique du jeu se met au diapason en offrant des graphismes de toute beauté – dans un genre un brin rétro qui ne plaira peut-être pas à tout le monde. Les musiques finissent d’emballer élégamment le tout pour offrir au joueur une expérience immanquable de l’action/plates-formes/exploration. Expérience inoubliable, ce GUACAMELEE! ? On n’en est pas loin, tant les niveaux sont bien construits, magnifiquement agencés, les secrets nombreux (mais peut-être pas suffisamment bien cachés ?), la difficulté bien dosée, les boss hauts en couleur, et les clins d’œil jamais envahissants et au contraire débordant d’amour – que dis-je : de passion ! Le gameplay pur n’est pas en reste, puisque outre les aspects platformer (double saut, roulade, prise aux murs…) et action (pas mal de coups à améliorer petit à petit, esquive…), GUACAMELEE! saupoudre le tout d’une gestion de deux mondes en simultané : il vous sera ainsi possible, assez tôt dans l’aventure, de basculer du monde des vivants à celui des morts en un clic – pour une belle claque et de nombreuses astuces de level design ! Chic !

Seul petit bémol : au début, j’ai trouvé que le jeu était un peu mou. Les premières parties sont en effet guaca-molles, avec notamment beaucoup trop de blabla à mon goût – j’en ai d’ailleurs zappé une si grande partie que j’ai parfois légèrement perdu le fil de l’histoire. Heureusement, celle-ci est simplissime et le joueur est constamment guidé sur la carte du monde. Libre à lui d’emprunter des chemins de traverse pour parer au plus pressé, ou au contraire de prendre son temps en arpentant des traboules et autres passages improbables afin de chercher des secrets, de défricher des lieux difficilement accessibles (bonne chance avec Tree Tops !) ou encore de s’attarder sur les nombreuses salles de défi que compte le jeu – pas si hardcore, dans l’ensemble. En fidèle adepte du 100% que je suis, il m’a fallu environ 15 heures pour voir le bout de l’aventure – complète. En ligne droite, c’est bien évidemment beaucoup plus rapide. Vous pourrez d’ailleurs vous amuser à refaire GUACAMELEE! en hard, même si je n’ai pas trouvé l’expérience très enrichissante – les phases de beat’em all y sont beaucoup moins fun, et leur petit manque de visibilité (ponctuel, certes) devient carrément assassin dans les arènes avancées – parfois franchement abusées. La substantifique moelle de GUACAMELEE! se goûte et se déguste donc avant tout dans son tout premier niveau de difficulté.

Un dernier mot à propos de la version la plus récente du jeu (GUACAMELEE! SUPER TURBO CHAMPIONSHIP EDITION – vous pouvez reprendre votre souffle) : deux niveaux (excellents), un pouvoir et un boss ont été ajoutés. Le jeu est également un peu plus beau (effets de particules, éléments ajoutés aux décors, etc.) et la maniabilité réaménagée (notamment quand on s’agrippe aux murs). Les joueurs ayant acquis le jeu à l’origine sur PlayStation 3 et/ou Vita peuvent se sentir lésés : leurs versions n’ont en effet jamais été mises à jour… Pour profiter de GUACAMELEE! dans son plus bel écrin, il vous faudra donc y jouer sur PC, 360, One, Wii U ou PlayStation 4 – qui peut s’enorgueillir d’être la seule plate-forme à proposer le jeu au format physique.

Guacamelee, ça vous titille ? Moi, ça Mexique !

Note :

Jouable jusqu’à quatre (je n’ai pas pu essayer), bourré de secrets, de clins d’œil et surtout de références amoureuses au folklore mexicain, GUACAMELEE! réussit le tour de force d’être bien plus qu’un metroidvania parmi d’autres : le jeu de DrinkBox Studios a une âme, une dégaine inimitable. Mieux : son côté beat’em all fonctionne du tonnerre, et enchaîner les combos devient vite jouissif au possible. La SUPER TURBO CHAMPIONSHIP EDITION est bien évidemment la version à posséder : elle ne se contente pas d’ajouter un contenu conséquent, mais peaufine aussi un gameplay qui frise désormais la perfection.

Trailer :

 

 

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