Caladrius Blaze (PlayStation 4, 2016)

CALADRIUS BLAZE
Année : 2016
Studio : Moss
Éditeur : H2 Interactive Co., Ltd.
Genre : strip’em up
Joué et testé sur PlayStation 4
Support : Blu-ray


Il fut un temps où les différents royaumes vivaient dans la paix. La science de l’alchimiste Paracelsus avait permis à tous de contrôler les éléments de la nature : eau, feu, bois, etc. De nouvelles technologies avaient alors fait leur apparition, comme ces vaisseaux permettant de voler haut dans le ciel. Les progrès en médecine et en agriculture furent également prodigieux. Aujourd’hui, la plupart des habitants ont oublié cette histoire – cette légende ? L’alchimie est désormais une source d’horreur, de tyrannie. De mort. Graham, roi ténébreux de Baladin dans la République de Saraza, s’est en effet réapproprié les pouvoirs de l’alchimie pour faire le mal. Dévorer des âmes. Heureusement, tous les habitants du royaume n’ont pas abdiqué. Alex, malheureuse capitaine de la garde, fut la première à se rebeller. Bientôt rejointe par Kei, unique descendant de Paracelsus encore en vie – les autres furent massacrés. L’Église décida également de se joindre au combat, en envoyant l’une de ses représentantes : sœur Maria, servante de la déesse Lydia… Une divinité qui ne restera pas longtemps les bras croisés : Lydia décidera en effet d’envoyer Caladrius, son messager de plumes et de feu, combattre aux côtés des hommes et des femmes de Saraza.

Moss, qui a déjà bien roulé sa bosse sur la franchise RAIDEN, était de retour avec une nouvelle saga en 2013 sur Xbox 360 et sur bornes d’arcade, intitulée CALADRIUS. Des versions légèrement différentes me semble-t-il (notamment au niveau du système de scoring, de la jauge de combo…), pour finalement aboutir à une nouvelle itération en 2014 sur PlayStation 3 – je précise que je n’ai joué à aucun de ces titres. Ai-je bien fait d’attendre ? Sans doute, puisque le shoot’em up à tendance manic de Moss a également connu les joies d’un portage sur PlayStation 4, en 2016. J’ignore les différences (sans doute subtiles) entre toutes ces versions – une chose est sûre : le jeu sorti sur PlayStation 4 semble être le plus complet, avec ses trois modes disponibles – Original Mode, qui est la première version du jeu. Evolution Mode, qui propose une super attaque différente – surtout, il y a un stage secret avec un nouveau boss. Enfin l’Arcade Mode, tiré directement des bornes – et expurgé des saynètes avec les gros nibards (voir ici), ainsi que du niveau dans la forêt. Le meilleur mode, l’ultime, c’est bel et bien l’Evolution Mode (présent depuis l’opus PS3), avec son niveau secret (quelle surprise lorsque je l’ai débloqué !), les deux bonus stages tirés de l’Arcade Mode et sa pléthore de personnages jouables. De plus, sachez qu’un Score Attack et qu’un Boss Rush (à débloquer) sont également au programme. En gros, oui : c’est l’orgie ! Mieux : huit personnages sont sélectionnables, et ce dès la première partie – chacun d’entre eux dispose d’un vaisseau particulier, et de trois attaques spéciales. Comptez bien : ça fait vingt-quatre attaques différentes ! Et c’est loin d’être anecdotique puisque, au bout d’un certain temps, vous débloquerez une compétence ultime et jouissive : la possibilité de customiser le vaisseau de votre choix avec vos trois armes favorites, assignées selon votre bon vouloir aux boutons carré, triangle et rond. En gros, vous pouvez construire un build offensif, ou au contraire purement défensif si vous le souhaitez… ou encore rester dans la moyenne avec un build équilibré. Tout dépendra de votre skill – personnellement, dans les difficultés les plus élevées, je me vois mal naviguer sans build défensif… À vous de voir… ou de choir.

La possibilité de construire son arsenal, mais aussi la présence d’un vaisseau un peu cheaté accessible dès le départ (Caladrius, l’espèce de phénix) font de CALADRIUS BLAZE un shoot’em up résolument user friendly. Facile à prendre en main, le bougre sait se montrer efficace dès ses premières parties : on s’amuse à changer d’arme à la volée, on explose du méchant à volonté et on prend un réel plaisir à découvrir chacun des boss du jeu, assez imposants, charismatiques et bien pensés. Surtout, l’ambiance change des sempiternelles joutes spatiales et autres sauvetages de planètes en détresse des griffes d’extraterrestres belliqueux. L’action de CALADRIUS BLAZE prend place dans une espèce de monde futuriste à la sauce médiéval-fantastique : les ennemis sont principalement constitués de vaisseaux spatiaux, certes, mais le reste respire le Moyen-âge à plein nez, avec ses châteaux forts, ses chevaliers, ses magiciens et ses dragons. Le jeu a d’ailleurs été pensé de manière très terre à terre : notre navette ne vole ainsi jamais très haut – la plus haute altitude que vous atteindrez, ce sera durant le niveau 4, dans les nuages. Le reste du temps, vous naviguerez au plus près du plancher des vaches – en survolant des forêts, des vallées ou des lacs façonnés de manière à nous rappeler notre bonne vieille Europe. Les musiques, composées notamment par Namiki Manabu, se mettent au diapason et finissent d’immerger le joueur dans cet univers médiéval fantasmé.

Dans les modes de difficulté les plus bas, CALADRIUS BLAZE est donc, comme je l’ai déjà précisé, particulièrement user friendly. Tout d’abord, les Smart-Bombs sont très puissantes (même contre les boss) et à l’instar des vies, il n’est pas extrêmement difficile d’en récupérer de nouvelles. Ensuite, les trois attaques magiques font souvent des dégâts considérables (vous pouvez les améliorer avec des points entre chaque niveau), et en easy ou very easy, leurs jauges descendent lentement – et se remplissent assez rapidement. Ça se corse un peu en normal, et surtout en hard : les différents niveaux ne sont pas nécessairement plus difficiles (même si les ennemis tirent plus vite et que leurs bullets ne peuvent généralement plus être cancellées), mais surtout les jauges de magie se vident beaucoup plus vite, pour se recharger… plus lentement, bien évidemment ! L’art du pilote de l’impossible que vous êtes sera donc de choisir vos trois magies avec discernement – sachez que certaines sont à la fois offensives et défensives, ce qui les rendrait presque indispensables en hard ou en very hard… Il conviendra alors de garder un œil sur lesdites jauges, afin de ne pas les épuiser trop vite, et d’alterner les magies au moment le plus opportun, en attendant que l’une d’elles se remplisse à nouveau. Vous apprendrez également suffisamment vite que certains boucliers ne bloquent pas tous les types de tirs ennemis… quand d’autres le font. À moins d’être un pilote hors pair capable de réaliser le raid de Kessel en 12 parsecs, vous devriez donc opter pour des magies ultra défensives comme Acid Reaction (élément de l’eau) ou Thorn Buckler (élément du bois), et à la fois offensives et défensives comme Parasitic Gemini (élément dark) et Tempest Willow (élément du vent). Pour scorer, votre choix sera différent, mais je vous laisse la surprise de la découverte de chaque élément… CALADRIUS BLAZE est par conséquent un manic shooter assez étrange : il y pleut des balles (surtout contre les boss, la vraie difficulté du jeu), mais plus que de vos talents de pilote équilibriste, c’est de vos connaissances d’alchimiste dont dépendra le plus souvent la réussite de vos missions. L’association de trois armes parmi les vingt-quatre disponibles est en effet une science !

Une science sans conscience ? Non, CALADRIUS BLAZE échappe même à la ruine de l’âme, puisque le jeu de Moss possède une identité forte, de nombreux personnages hauts en couleur (souvent dénudés après avoir été défaits – système de shame breaks) et une histoire propre à chacun – avec la fin correspondante qui en découle. Parfois loué pour être (aussi) un shoot’em up « à histoire(s) », CALADRIUS BLAZE m’a cependant déçu sur ce point. Les dialogues sont assez niais, les rebondissements inintéressants… au point que le prétendu scénario devient rapidement aussi lourd qu’un vaisseau cargo. Je vais vous avouer une chose : j’ai dû terminer CALADRIUS BLAZE plus de cent fois (tous modes cumulés) et dès ma première partie, j’ai rapidement zappé les phases de dialogues et d’exposition – à dire vrai, j’ai commencé à m’intéresser à l’histoire il y a quelques jours uniquement, dans l’unique but d’écrire un pitch à cet article ! Honnêtement, qui se préoccupe du scénario dans un shoot’em up ?

Simple et rapide à prendre en main, jouable à deux, rigolo avec ses nymphettes qui se dénudent régulièrement (on se demande quand même ce que ça vient faire là), original grâce à son univers qui change radicalement des joutes spatiales habituelles, CALADRIUS BLAZE est à mon sens un bon shoot’em up qui, sans pour autant mettre la main au culte des danmaku, devrait notamment plaire aux débutants ou aux joueurs du dimanche (et à ceux du lundi aussi), tant les parties sont simples et efficaces, notamment dans les difficultés les plus basses – le jeu de Moss y revêt alors les atours d’un bon défouloir, où l’on s’amuse à innover en testant les armes trois par trois parmi un catalogue de vingt-quatre. Les pros, quant à eux, ne devraient pas avoir trop de mal à retourner CALADRIUS BLAZE, même dans les difficultés les plus relevées – une fois les patterns des boss sus et maîtrisés, et les meilleures armes domptées.

Note :  

Pas indispensable, mais fichtrement sympa : CALADRIUS BLAZE est un beau shoot’em up à l’univers assez original et au gameplay qui se révèle être un bon défouloir, notamment dans ses difficultés les plus basses – trois armes différentes à choisir dans un catalogue de vingt-quatre, c’est orgiaque ! Le principal intérêt est là : pouvoir construire soi-même son build, et opter pour un équipement offensif, défensif ou au contraire bien équilibré. Tout dépendra de votre skill et de votre manière de jouer.

Images : PlayStation et Jeux vidéo et des bas                                                                        .

Trailer :


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