HOSHI WO MIRU HITO
Année : 1987
Studio : Another
Éditeur : Hot-B
Genre : jeu sur ca-cartouche
Joué et testé sur Famicom
Support : cartouche
Des hommes et des femmes ayant développé des pouvoirs psychiques ont longtemps vécu parmi les humains, en dissimulant leurs extraordinaires facultés – ou Extra Sensory Power (ESP). Mais la troisième guerre mondiale eut malheureusement lieu, et les mutants furent traqués comme des bêtes. À la fin du XXIème siècle, il ne reste que des cendres de notre civilisation. Minami, lui aussi doté de pouvoirs psychiques, tente de survivre tant bien que mal… Il se rendra rapidement compte qu’un super ordinateur, Crew-III, manipule les esprits des habitants des dernières grandes villes du monde.
Quelle différence y a-t-il entre le bon et le mauvais jeu de merde ? Un peu comme pour les chasseurs, il n’est pas aisé de faire le tri… Au Japon malgré tout, il existe une catégorie (presque) officielle pour différencier tous ces titres : les « kusoge » (ou jeux de merde). Avec le temps, le terme « kusoge » s’est même coloré d’une connotation affectueuse – on regarde un peu ces titres comme des curiosités, et certains sont même recherchés ! Mais… il existe également une autre catégorie. Top secrète. Improbable. Mythique. Les « densetsu no kusoge », ou jeux de merde légendaires… tellement moisis qu’ils sont entrés au panthéon… Au panthéon des jeux pourris, certes, mais au panthéon quand même ! On pourrait s’amuser à en faire une liste écrite sur un rouleau de papier toilette… Liste qui serait d’ailleurs constituée de nombreux titres Famicom, mais pas uniquement : DEATH CRIMSON, sur Sega Saturn, caracole souvent en tête des charts de la honte ultime – la honte certes, mais toujours avec cette petite pointe d’amour en sus, le but étant aussi d’essayer de profiter de ces jeux en se focalisant sur leurs écueils les plus digestes, tout en s’amusant de leurs défauts les plus criants.
L’un des titres qui revient le plus souvent parmi les plus mémorables densetsu no kusoge, est un certain HOSHI WO MIRU HITO, un RPG sorti en 1987 sur Famicom, et qui serait le remake (notez bien l’emploi du conditionnel) de PSYCHIC CITY, un jeu PC. Surprenant au premier abord, car la médiocrité de HOSHI WO MIRU HITO est amoureusement camouflée : sa boîte est magnifique, et son titre invite au rêve – « celui qui regardait les étoiles ». Enfin bon, ne les regardez pas trop longtemps, baissez les yeux autrement vous risqueriez de marcher dans une crotte… Argh ! Trop tard ! Vous venez d’acheter HOSHI WO MIRU HITO !
Quand on lance le jeu, la chute est rude, et immédiate : les graphismes sont laids, votre personnage met trois plombes pour se mouvoir (se traîner ?) sur la carte du monde. La première ville que vous rencontrez est invisible – ce n’est pas un bug, aussi étrange que cela puisse paraître, c’est voulu. Et il y a pas mal d’autres trucs invisibles, disséminés çà et là sur la carte – j’espère qu’il n’y a pas de crottes dans le lot, ce serait vil quand même. En gros, la progression est illogique, illisible. Impossible ? Parfois on parvient à passer quelque part, et lors de la partie suivante, ce n’est plus possible… Mieux : même les menus sont foirés. Votre nombre de points de vie n’apparaît pas en entier dans l’écran : vous pensiez n’avoir que cinq points de vie pour commencer ? En fait non, c’est sans doute plus proche de 45 ou de 55, mais la case est trop petite pour contenir deux chiffres – par conséquent, après avoir pris quelques coups, on ne sait plus où on en est… Et vous pensiez que HOSHI WO MIRU HITO ne pouvait pas faire pire ? Vous vous trompiez ! En plus de défier les règles du bon sens et du bon goût, en plus d’être piteusement pensé et programmé, ce jeu est également sadique au possible : n’achetez pas l’onéreux pistolet laser, la première arme dont vous croiserez le chemin… il fait moins de dégâts que vos mains nues !
Autant vous dire que je ne suis pas allé beaucoup plus loin… J’ai rapidement rapporté le jeu au magasin. Sachez toutefois que HOSHI WO MIRU HITO jouit d’une solide réputation de densetsu no kusoge au Japon, et qu’il existe une petite communauté de fans qui se bat pour le réhabiliter – le jeu a ainsi été patché, et même refait sur PC. Bientôt le remake HD ?
Note : Nostalgie :
HOSHI WO MIRU HITO est aujourd’hui considéré comme l’un des pires jeux de l’histoire vidéoludique japonaise. Quasiment injouable, illogique, très mal finalisé, les écueils de ce RPG de science-fiction sont si nombreux que, pour certains, ils ont fini par rendre le jeu attachant. HOSHI WO MIRU HITO est par conséquent devenu un densetsu no kusoge, inégalable dans la médiocrité, mais qui dégage malgré tout une espèce de charme improbable. Pour preuve : une petite communauté de fans japonais essaie continuellement de maintenir le malheureux mythe en vie…
Mais débranchez-le nom de dieu !
Images : Youtube / Jeux vidéo et des bas
Petite vidéo :
La vidéo aide bien à comprendre l’horreur qui attend le joueur : hallucinant !
Du jamais vu ! Et je n’ai pas encore tout dit : c’est ma femme, pour me faire une blague, qui m’avait offert ce jeu pour mon anniversaire ! La sadique !