Super Formation Soccer (Super Famicom, 1991)

SUPER FORMATION SOCCER
Titre alternatif : Super Soccer
Année : 1991
Studio : Human Entertainment
Éditeur : Nintendo
Genre : mode 7, étoiles 2
Joué et testé sur Super Famicom
Support : cartouche


Seize équipes parmi les plus redoutables formations de la planète foot : l’Argentine, l’Allemagne, le Brésil, les Pays-Bas, l’Angleterre, l’Italie le Cameroun, la France… Seize équipes, et huit tactiques à disposition : de la plus offensive à la plus défensive. Courez, passez, marquez… mais prenez garde à l’excès d’agressivité, l’arbitre n’hésitant pas à brandir régulièrement le carton rouge ! Avec des nerfs d’acier, vous remporterez peut-être tous les matchs de la Human Cup, sortirez sans doute indemne des éventuelles séances de tirs au but pour, au final, faire face à un dernier adversaire improbable !

La France est championne du monde depuis quelques jours seulement, et j’ai du mal à toucher terre… Des étoiles plein les yeux… Enfin surtout deux ! Pas envie de lâcher prise avec la pelouse, le rêve de cuir, les frappes de bâtard à la Benjamin Pavard ! Je décide alors de ressortir un jeu auquel je n’avais plus joué depuis près de 26 ans : SUPER FORMATION SOCCER. Je me souviens avoir acheté ce jeu très tôt avec ma Super Nintendo, en 1992, avec F-ZERO et SUPER TENNIS. Je crois aussi savoir que je l’avais adoré, à l’époque – surtout pour ses parties endiablées à deux joueurs (l’un contre l’autre ou ensemble). Si des titres comme F-ZERO et SUPER TENNIS ont merveilleusement bien vieilli, il en va hélas autrement pour SUPER FORMATION SOCCER. Malgré tout, le fun demeure bien présent.

Tout entier pensé en mode 7, SUPER FORMATION SOCCER dégage une impression bizarre, au départ. Mais c’est aussi ce qui frappe, quand on est un jeune joueur peu habitué à des prouesses de ce genre, en 1992. J’avais beau vouer un culte à des jeux comme SENSIBLE SOCCER et KICK OFF 2, j’avais malgré tout fini par m’incliner devant le sentiment de « nouveauté » et de « réalisme » (notez les guillemets) qui se dégageait du jeu de Human Entertainment. Bien évidemment, c’était avant tout de l’esbroufe car sans ce fameux mode 7, le jeu originel, dont SUPER FORMATION SOCCER est une simple adaptation, fonctionnait déjà bien sur PC Engine. De plus sur le fond, SUPER FORMATION SOCCER n’avait rien d’une simulation, et encore moins d’un jeu d’arcade aux possibilités infinies.

17 juillet 2018. J’insère la cartouche dans ma Super Famicom, paré pour des retrouvailles teintées de nostalgie. La petite musique d’intro fait son effet : petite chair de poule qui se dessine sur mes bras. L’impression d’y être, là. En 1992. Quasiment aucun option, ah bon ? J’avais oublié ce détail. Je sélectionne la Human Cup, avec dans l’idée de me refaire un semblant de Coupe du monde avec la France. Comme premier adversaire, la console me désigne… la Belgique ! Drôle de (Eden) hasard… qui n’en est pas un, puisque je crois me souvenir que les adversaires sortent toujours dans le même ordre. Je retrouve rapidement mes marques, puisque je mate les Diables Rouges 6 buts à 5, un score presque digne d’une finale de Coupe du monde en 2018 ! SUPER FORMATION SOCCER est toujours bien fun, aujourd’hui encore. Un tir fort et en l’air, un tir plus bas, une passe automatique ou moins directe, un tacle, un coup d’épaule, les gâchettes permettant de sélectionner le joueur auquel on souhaite passer la balle. Simple, mais très efficace. Surtout, la possibilité de donner un effet très marqué à la fois à nos tirs et à nos passes permet de varier les plaisirs, de tenter des centres improbables par exemple – et de les reprendre de volée, ou d’une tête lobée.

Je poursuis mon épopée : cette fois-ci, la console sort l’Uruguay de son chapeau ! Incroyable mais vrai, je suis donc parti pour refaire le parcours des Bleus de 2018… même si j’imagine que l’impression de déjà-vu s’arrêtera là, puisque je ne risque pas de rencontrer la Croatie – et pour cause, ce petit pays n’existait pas à l’époque ! Je parviens à franchir l’obstacle sud-américain, non sans mal. Si j’ai vite repris le coup pour mettre des buts, il m’a fallu un peu plus de temps pour me réhabituer aux prises de vue. Eh oui, la vision que vous avez du terrain diffère en première et en deuxième période. En première, vos joueurs vont vers le haut du terrain, alors qu’en deuxième ils courent vers le bas – on voit un peu moins bien les choses, en particulier les cages et les défenseurs adverses, qu’il faut alors sentir venir, deviner la présence… Mais ça revient vite, et même la prise de vue plutôt bizarre, d’aucuns diront maladroite, que Nintendo nous impose en deuxième période, finit par s’apprivoiser. Il est finalement assez facile de s’y retrouver.

Troisième match. Contre toute attente, la console me propose quelque chose que je n’avais pas vu venir : la Croatie en 1992… soit la Yougoslavie ! Ma Super Famicom est définitivement joueuse… et blagueuse ! Je réussis à vaincre ce grand pays de football non sans mal – j’ai l’impression que le niveau des équipes augmente rapidement. Je dois aussi avouer que je joue avec mon gardien en mode automatique, et non manuel – par peur d’être trop rouillé, après 25 années d’abstinence… Et en mode automatique, mon pauvre gardien n’a rien d’un Hugo Lloris ou d’un Thibaut (pas) Courtois ! Un tir avec effet et une grosse frappe au ras du poteau suffisent généralement à lui faire mordre la poussière le gazon. Pour la petite histoire, j’ai ensuite vaincu la Colombie, puis ai perdu face au Japon aux tirs au but. Oui, j’ai le samouraï blues… Heureusement, le jeu propose un habile système de mots de passe permettant de recommencer notre partie juste avant la défaite. Je reprendrai mon ascension vers le Graal plus tard – avec dans un coin de la tête, le souvenir de cette équipe secrète en cas de victoire finale ! Mais chuuut…

Que reste-t-il donc de SUPER FORMATION SOCCER plusieurs décennies après sa sortie ? Eh bien tout d’abord de nombreuses suites, même si les mauvaises langues parlent plutôt de simples « versions améliorées » – auxquelles je n’ai pas encore joué, je ne me prononcerai donc pas dessus. SUPER FORMATION SOCCER, le premier, le plus marquant pour toute une génération de joueurs, demeure une valeur sûre du football pixelisé. Le mode 7 propose un gameplay assez plaisant, les joueurs poussent quelques jurons, les tirs manquent de patate mais les effets sont remarquables et remarqués… bref on s’y amuse et c’est bien là l’essentiel. Bien évidemment, sorti du prisme du retrogaming nimbé de nostalgie, SUPER FORMATION SOCCER ne présente que peu d’intérêt aujourd’hui, tout le contraire d’un KICK OFF 2 par exemple, disposant lui d’un gameplay riche et éternel. En gros, pour un défilé sur les Deschamps-Élysées, on repassera. Mais pour quelques parties seul ou avec un ami pour revivre quelques émotions des années 90, le jeu de Human Entertainment est toujours hautement recommandable.

Note :       Nostalgie :

SUPER FORMATION SOCCER faisait partie des jeux sortis avec la console Super Nintendo en 1992, en France, aux côtés de SUPER MARIO WORLD, SUPER R-TYPE, SUPER TENNIS et F-ZERO. Avec le recul, on pourrait dire qu’il ne faisait pas partie des meilleurs titres du lineup… Mais ce serait vite oublier qu’à l’époque, le jeu de Human Entertainment avait su marquer les esprits – simple, fun, maniable, usant et abusant du mode 7 alors totalement nouveau (et donc impressionnant), SUPER FORMATION SOCCER avait finalement conquis la plupart des joueurs, et notamment votre serviteur. S’il n’a pas nécessairement très bien vieilli, ce jeu de foot procure toujours autant de plaisir, en particulier si vous y rejouez dans le cadre d’un petit trip retrogaming et nostalgie.

Images : sirohebi

Vidéo :

 

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