Advanced Busterhawk Gley Lancer (Megadrive, 1992)

ADVANCED BUSTERHAWK GLEY LANCER
Titres alternatifs : Gley Lancer / Gleylancer
Année : 1992
Studio : Masaya Games
Éditeur : NCS
Genre : un tlès bon jeu
Joué et testé sur Megadrive
Support : cartouche


La Force de Défense Terrestre envoie une première flotte de combat pour faire face à une invasion extraterrestre aussi violente que soudaine. Hélas, les pertes sont très vite énormes et les Terriens tentent un replis stratégique… lorsque sous leurs yeux ébahis, le vaisseau de commandement Oberon disparaît purement et simplement, victime d’une warp zone ennemie ! Où a-t-il bien pu être téléporté ? Les membres d’équipage sont-ils seulement encore en vie ? Loin du front, dans la deuxième flotte, la jeune Lucia Cabrock apprend la terrible nouvelle, doublement dévastatrice pour elle : son père était en effet l’amiral de l’Oberon ! Contre l’avis de ses supérieurs, la jeune femme décide de prendre les commandes d’un vaisseau prototype armé de modules de combat révolutionnaires, afin de retrouver son père. La warp zone a en effet laissé un écho dans l’espace, et il semble possible de remonter sa trace. Mais pour cela, il faudra affronter d’innombrables périls.

On ne reviendra pas sur le titre pour le moins étrange de ce shoot’em up : GLEY LANCER… Un exemple parmi d’autres du bad Engrish de l’époque – je ne me moque pas trop des Japonais en la matière, tant les confusions dans l’utilisation des kanjis ou des caractères chinois furent (sont ?) aussi légion, en Occident (tee-shirts, tatouages, jaquettes de DVD…). Derrière ce jeu au titre désormais célèbre se cache un studio moins clinquant que Treasure ou Irem, mais qui n’en dispose pas moins de plusieurs excellents titres sur son CV à scrolling multidirectionnel – rapport à sa variété : CHÔ ANIKI, GYNOUG, VALKEN, ASSAULT SUIT LEYNOS II… en matière de balles qui fusent et d’idées qui amusent, le studio Masaya se pose donc en candidat sérieux.

Du point de vue technique, ce shoot’em up à scrolling horizontal envoie directement du lourd : longue intro façon japanime, et un premier niveau qui donne le ton. Séquence spatiale avec une planète rappelant Saturne en toile de fond, les débris des anneaux à éviter, ses scrollings parallax démentiels à dévorer. Ébouriffant. On se frotte alors aux premiers ennemis, finement dessinés. Épique. La prise en main est immédiate – oui, malgré ce gameplay tout entier centré sur deux modules, et non sur d’éventuelles améliorations à dénicher (le tir principal n’évolue pas) ou sur des smart-bombs à empiler, le joueur n’est pas perdu. Tout est parfaitement expliqué, et simple à appréhender.

Tout d’abord, sachez qu’il est possible de paramétrer le tir principal en mode auto – votre vaisseau tirera donc toujours, sans qu’il soit nécessaire d’appuyer sur le bouton. Une option agréable voire indispensable si vous optez pour le contrôle total de vos modules – libre à vous de diriger leurs tirs dans une direction ou une autre (à 360 degrés) en bloquant ladite direction en maintenant le bouton C appuyé. Un gameplay qui nécessite une certain maîtrise, pour ne pas dire du skill, tant les patterns des ennemis et le level design de GLEY LANCER ont été prévus pour mettre en valeur les mouvements des modules – le danger arrive de partout, tout le temps, et les boss sont généralement très mobiles ! Si je suis parvenu à terminer le jeu en easy avec ce paramétrage, je me suis aussi rendu compte que l’option search, pour les modules, facilitait quand même pas mal la vie dans les difficultés supérieures. En mode search, les tirs des modules se dirigent automatiquement vers les ennemis – pratique, et même si on ne peut pas s’y fier à 100% (il est parfois plus pertinent de choisir les cibles prioritaires soi-même), je trouve ce malus bien maigre face au gain de temps de réaction avec les modules en mode search, permettant notamment de terrasser certains boss en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « mais pourquoi diable n’y a-t-il pas de bouton eject sur la Megadrive ?! ». Il existe beaucoup de catégories de modules différentes, à récupérer au cours des niveaux. Ils sont tous jouables, assez différents les uns des autres (bombes lentes, balles qui rebondissent, flammes plus courtes, tirs éparpillés…), et plusieurs d’entre eux seront à privilégier dans certaines situations. Chacun choisira selon ses envies, son style. Son petit grain de folie. De la même manière, il est également possible de sélectionner la vitesse du vaisseau – de 1 à 4, et d’en changer à la volée par une simple pression sur le bouton A. Généralement, je joue en vitesse 3, et bascule en 4 uniquement contre certains boss. Je trouve en effet que la vitesse 4 rend le vaisseau trop vif, et donc moins maniable – ce qui pose à mon sens un problème en mode hard, où les tirs ennemis sont plus rapides (malgré des ralentissements ponctuels propres à ce mode), ce qui nous pousse souvent à opter pour cette vitesse assassine…

Les niveaux sont nombreux (11 !), parfois assez courts mais heureusement presque toujours très rythmés. Ils sont également assez variés, avec pas mal de bonnes petites idées à la clé – qui, si elles ne révolutionnent pas le genre, permettent au joueur d’avoir le sentiment de voyager. Dans un monde 16 bits pixelisé et plein d’ennemis, certes, mais c’est un voyage quand même ! Dans l’espace, entre des débris multiples, plus près du sol avec la carlingue parfois à moitié dans l’eau… au plus profond de tunnels lancé à toute allure avec le scrolling qui accélère, dans des galeries aux relents organiques au sein desquelles il vous faudra littéralement creuser votre chemin… jusqu’à un retour dans le vide sidéral et la protection d’un vaisseau allié sur le point de se faire désintégrer !

GLEY LANCER est un excellent shoot’em up, pas trop difficile malgré le seul point d’énergie qui nous est attribué – on dispose en effet de plusieurs vies, de checkpoints et de continus. Surtout, le jeu propose un gameplay intéressant – mais que l’on aurait aimé encore plus fouillé, avec pourquoi pas un tir principal évolutif. Ses boss sont magnifiques et leurs patterns mettent bien en valeur la mobilité des modules – sont-ils trop faciles à occire ? Techniquement enfin, le jeu de Masaya est un régal pour les yeux, même si certains scrollings couplés à des arrière-plans fouillés pourraient vous faire perdre de vue des projectiles adverses, l’espace d’un ou deux dixièmes de seconde. C’est un coup à prendre. Des textures à apprivoiser. Des patterns à mémoriser. Le petit prix à payer pour pouvoir s’envoyer en l’air dans le ciel pas si gris de GLEY LANCER.

Note :    Nostalgie :

GLEY LANCER est un excellent shoot’em up, dont le gameplay est entièrement basé sur la gestion de deux modules. On s’y fait rapidement, et on finit même par s’habituer à jouer en mode full auto – modules en mode search (ils visent tout seuls) et tir automatique : vous n’aurez alors besoin que d’appuyer sur la croix directionnelle pour bouger votre vaisseau ! Vous ne vous endormirez pas pour autant, puisque les niveaux sont généralement construits pour tester vos réflexes – certains projectiles ennemis arrivent vite, quand parfois il faut purement et simplement slalomer dans des dédales assassins ! Pas très dur (en mode normal), en raison notamment de boss un peu faibles, mais une ambiance du tonnerre, de jolis graphismes et des niveaux nombreux et rythmés : GLEY LANCER est définitivement une valeur sûre de la Megadrive.

Images : Hardcoregaming101 / Sega16

 

 

 

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