Aliens: Infestation (Nintendo DS, 2011)

ALIENS: INFESTATION
Année : 2011
Studio : WayForward / Gearbox Software
Éditeur : Sega
Genre : l’USS Sephora se met au parfum
Joué et testé sur Nintendo DS
Support : cartouche DS


Le vaisseau USS Sephora découvre l’USS Sulaco dérivant dans l’espace… Une escouade de marines est envoyée dans les entrailles rouillées de la navette pour enquêter et retrouver la forme de vie qui y a été détectée. Sur place, les quatre soldats feront d’étranges découvertes… qui les entraineront toujours plus loin dans l’horreur… pour finalement prendre les risques les plus fous afin de protéger les colonies martiennes d’une invasion certaine.

ALIENS: INFESTATION est un jeu intéressant à plus d’un titre. Tout d’abord il s’agit d’un produit à licence. Entendez par là qu’il appartient officiellement à l’univers de la saga ALIEN, ce qui lui permet de faire preuve d’un fan-service intelligent. Ensuite, les développeurs ont eu la bonne idée de se réapproprier des détails issus d’un script du pape du cyberpunk William Gibson abandonné avant le tournage (chaotique) du film ALIEN³ : l’UPP par exemple. Union of Progressive People, des résistants luttant contre ces corporations tentaculaires qui ont depuis longtemps vendu leur âme au diable acide. D’un point de vue strictement vidéoludique enfin, ALIENS: INFESTATION rend un hommage appuyé (mais pas trop sinon ça gicle) à l’excellent ALIEN³ sorti sur Super Famicom. Le gameplay et la progression sont très similaires. Mais le titre du jeu développé par WayForward n’a pas été choisi au hasard : ALIENS, avec un S. C’est donc bien du fabuleux film de James Cameron dont il s’agit ici. En gros ALIENS: INFESTATION, c’est un peu le jeu ALIEN³ plongé dans le bain d’acide et de plombs du film ALIENS.

À l’instar du jeu ALIEN³, ALIENS: INFESTATION propose donc une aventure assez longue, une plongée dans des couloirs en 2D infestés de xénomorphes et d’androïdes, de passages obstrués qu’il conviendra de forcer une fois le bon objet en notre possession, et d’allers-retours un brin fastidieux pour le non-initié mais qui ne rebutera pas un retrogamer endurci ayant déjà survécu aux joutes pixelisées de jeux tels que ALIEN³ ou FLASHBACK. ALIENS: INFESTATION demande donc au joueur d’avancer avec prudence : la menace est tenace et la mort précoce. La disparition (permanente !) de l’un des quatre membres de votre escouade vous compliquera la tâche dans les niveaux suivants – même s’il est heureusement possible de recruter de nouveaux marines (attention ceux-ci sont parfois bien cachés sur la carte). Dans ALIENS: INFESTATION, il est donc impossible de foncer tête baissée : étudiez la carte, regardez bien votre radar, tirez même parfois une demi-seconde avant que le xénomorphe ne surgisse d’un couloir. Et choisissez bien vos armes… Certaines pourraient bien faire tellement de dégâts que vous risqueriez d’être aspergé de viscères acides ! Ma préférée reste le lance-flammes amélioré (jusqu’à trois fois grâce à des bonus à dénicher dans les niveaux), puis la sulfateuse façon « old painless » (M56 Smart Gun) suivants les ennemis auxquels on est confronté.

La maniabilité est bonne, sans être parfaite, et propose assez de mouvements et de finesses pour varier les plaisirs : avancer accroupi, faire des roulades, courir, se rattraper à une corniche pour grimper, tirer dans toutes les directions, lancer des grenades ou poser des explosifs, etc. Une barre d’endurance est d’ailleurs visible sous la barre d’énergie : courir ou faire des roulades avec une arme très lourde fatiguera le marine beaucoup plus rapidement – mais la barre en question remonte très vite. Le jeu se permet même d’implanter quelques phases originales, et très courtes, qui changent le gameplay du tout au tout : à bord du véhicule blindé ou de l’exosquelette immortalisés dans le film ALIENS, voire même en apesanteur, dans l’espace – ou, je vous le rappelle, personne ne vous entendra crier. Alors faites gaffe !

ALIENS: INFESTATION demande donc un certain investissement de la part du joueur – exactement comme le jeu ALIEN³ en 1993, lui aussi particulièrement exigeant. Il faudra avancer avec prudence, se souvenir de certains endroits importants pour y revenir plus tard (possibilité de les marquer sur la carte), apprendre à bien gérer les mécaniques des différentes créatures pour s’en tirer avec le moins de blessures possible, ne pas hésiter à revenir régulièrement sur ses pas (pour sauvegarder, changer d’arme, recharger, chercher des objets, etc.), consulter attentivement la carte voire le radar qui, d’ailleurs, exploitent fort bien l’écran tactile de la console… Bref en plus de jouer au jeu, il conviendra de jouer le jeu.

ALIENS: INFESTATION n’est pas parfait pour autant. On aurait aimé plus de variété dans les décors, davantage de surprises ou de secrets (je ne dis pas easter egg car j’ai peur qu’il explose pour me lancer un facehugger en plein visage), une fin et des combats de boss mieux ficelés. Mais le jeu de WayForward propose malgré tout une aventure de haut vol, à la fois en hommage aux titres d’antan (ALIEN³) et aux films de la franchise ALIEN – ALIENS en tête de liste. L’ambiance est ainsi très réussie, les musiques et les sons restent toujours dans le ton, et le fait de pouvoir perdre définitivement des membres de notre escouade renforce nos liens avec eux – surtout qu’ils ont tous des dialogues, et donc des caractères, différents. J’ai ainsi mis un point et un doigt d’honneur à terminer le jeu avec Johnston, personnage s’inspirant clairement de l’inoubliable Vasquez.

Let’s rock !

Note :   Nostalgie :

Qui a dit que les jeux à licence étaient toujours mauvais ? En 2011, WayForward a prouvé par deux fois que l’on pouvait livrer de bonnes adaptations de films et de leurs univers sur consoles, avec le très sympathique THOR, et l’excellent ALIENS: INFESTATION, tous deux sur DS. À la fois hommage au jeu ALIEN³ (Super Famicom), et au film ALIENS de James Cameron, ALIENS: INFESTATION propose une aventure exigeante (les marines meurent définitivement) et particulièrement immersive. Certains défauts sont à noter, mais finalement ce sont bien les nombreuses qualités du jeu qui nous restent en mémoire.

Images : Jeuxvidéo.com

Trailer :

 

 

 

Laisser un commentaire