Biohazard CODE: Veronica kanzenban HD (PlayStation 3, 2011)

BIOHAZARD CODE: VERONICA KANZENBAN HD
Titres alternatifs : Resident Evil : Code Veronica X HD / Biohazard Revival Selection
Année : 2000 sur Dreamcast (2001 Kanzeban, 2011 en HD)
Studio : Capcom / Nextech
Éditeur : Capcom
Genre : Biohazard 3 bis
Joué et testé sur PlayStation 3
Support : Blu-ray (avec BIOHAZARD 4 HD)


Trois mois après s’être échappée de Raccoon City avec Leon, Claire Redfield part enquêter dans un laboratoire d’Umbrella situé à Paris, dans l’espoir de retrouver son frère Chris… Hélas, elle sera capturée et envoyée manu militari sur une île pénitentiaire bien mystérieuse, au sommet de laquelle semble trôner un bien étrange manoir… à deux têtes ? Qui peut donc observer Umbrella d’un piédestal aux allures de grand malade ? Claire parvient heureusement à quitter sa cellule à la suite du raid d’un commando non identifié, qui a visiblement rasé les lieux – et propagé le T-virus un peu partout ?

Pour une raison que j’ai oubliée, je n’étais jamais allé au bout de CODE VERONICA. L’erreur est désormais réparée et ce n’est pas sans un plaisir réel que je prends le temps d’écrire ces quelques lignes sur du papier virtuel, un peu à la manière de ces parties sauvegardées sur des rouleaux de machine à écrire arrachés au prix d’intenses efforts. Pour ne pas oublier la sueur. Le sang versé.

Les mauvaises langues diront que pour un jeu sorti originellement sur Dreamcast et censé révolutionner la franchise (qui n’avait connu que la génération de consoles précédente), CODE VERONICA n’innove pas – ou si peu. Le jeu est naturellement beaucoup plus beau que sur PlayStation avec un vrai souci du détail (la poitrine de Claire qui se soulève lorsqu’elle respire, la même Claire qui suit les zombies du regard, les cafards qui grouillent…), il est possible de tirer avec une arme dans chaque main, on peut se retrouver infecté par des larves (berk) et… c’est à peu près tout. Certes, le moteur n’est plus en 3D précalculée mais… à part dans quelques situations bien précises (par exemple celles avec le fusil de sniper) ça ne change rien finalement, puisque les programmeurs ont usé et abusé des systèmes de mise en scène propres à la série. Attendez-vous donc à faire face à certains couloirs sans vraiment voir ce qui y est tapi. Moi j’aime bien. Cela donne un cachet un peu irréel à l’ensemble, et crée une certaine tension (surtout quand des bruits étranges se font entendre) qui nous rappelle que l’on joue à un survival horror « à l’ancienne ». Car la disposition des décors et des caméras ne doit rien au bio-hasard : tout a été pensé pour jouer avec les sentiments contrastés du joueur. Oui, il s’agit de véritables effets de mise en scène – les détracteurs des jeux en 3D précalculée ont parfois tendance à l’oublier.

Dans CODE VERONICA, les joueurs transis d’amour pour le survival horror très classique seront donc conquis : le jeu est un peu chaud (le premier coffre met du temps à arriver, vers la fin on a tendance à gaspiller nos munitions), assez long, découpé en deux parties avec une idée bien pensée pour revivre les choses sous un jour nouveau (et en économisant des ressources en décors !), l’action est parfois soutenue (stress durant les séquences en temps limité) mais heureusement, et comme le veut la tradition, les phases de pure exploration sont légion. Mieux, l’histoire (complètement intégrée à la saga avec de nombreux personnages connus) est relativement bonne – pour un BIOHAZARD j’entends. Une qualité narrative construite autour d’un gros clin d’œil à Hitchcock, de séquences assez glauques et de plusieurs révélations faites avec classe et talent, auxquelles vous assisterez le regard interdit et le souffle haletant. Hélas, il vous faudra aussi supporter de nombreuses séquences ridicules, et des dialogues parfois dignes d’un malheureux nanar. Ou quand « grand écart » rime avec « BIOHAZARD »…

Que dire de plus ? CODE VERONICA m’a littéralement passionné et enchanté. J’avais sans doute besoin de me replonger dans une aventure à l’ancienne, avec ses énigmes tordues, des munitions et sauvegardes limitées, ses démons ventrus aux contours un peu flous… J’avais besoin de faire un peu d’exploration, bercé par le son de quelques notes assassines. J’avais envie de flinguer du zombie, de varier les plaisirs pour économiser des munitions – ouah regardez-moi donc ces morts-vivants le corps criblé de flèches ! De plus les environnements sont assez grands, mais si la neige permet de varier un peu les plaisirs, on aurait quand même apprécié plus de nouveautés en la matière, c’est vrai – on arpente ainsi très/trop souvent les couloirs de complexes militaires lambdas ou de bâtisses rappelant certains vieux manoirs…

Alors bien évidemment, il ne faut pas être allergique à cette overdose de classicisme – une sinistrose ? Les énigmes sentent parfois la naphtaline, une certaine redondance peut se manifester dans la deuxième partie et la maniabilité est un brin rigide, aussi bien dans les déplacements que dans l’utilisation des objets (impossible de recharger à la volée, mais on peut effectuer une volte-face). Moi ça ne m’a pas trop dérangé, puisque tout le jeu a été intelligemment pensé autour de cela – difficulté, vitesse et position des ennemis. Et cet ancien manoir, qui aspecte notre passé, sera sans doute jugé trop classique par beaucoup… mais chez d’autres il pourrait bien réveiller des peurs ataviques… des souvenirs plus ou moins enfouis de vieux trésors vidéoludiques.

Note :   Nostalgie :

Originellement sorti sur Dreamcast, ce qui aurait pu (dû ?) être le troisième opus de la série BIOHAZARD est finalement devenu un épisode un peu bâtard, s’intercalant entre le 3 et le 4. Ressorti avec quelques améliorations sur PS2 et GameCube en 2003 affublé du sobriquet X, il a été remis au goût du jour dans une version prétendument HD en 2011 (vendu avec BIOHAZARD 4 HD en boîte au Japon). Je dis bien « prétendument » car le rendu n’a rien de véritablement HD, et je sais que le jeu fut critiqué pour sa technique sur PS3 et 360. Rien qui ne m’a dérangé pour ma part. J’ai pris un pied pas possible sur ce vieux survival horror, qui risque d’être trop rigide pour les jeunes joueurs, mais qui parlera encore et toujours aux vieux aventuriers du pixel perdu que nous sommes. Sans doute l’un des tout meilleurs titres de la série BIOHAZARD.

Images : Jeuxvidéo.com

Trailer de Revival Selection :

 

 

 

 

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