THE KING OF DRAGONS
Titre alternatif : King of Dragons
Année : 1994
Studio : Capcom
Éditeur : Capcom
Genre : fantaisie héroïque !
Joué et testé sur Super Famicom
Support : cartouche
Un royaume autrefois paisible est régulièrement dévasté par un gigantesque dragon rouge : Gildiss. Ravagées, les défenses du pays peinent à repousser les monstres et autres créatures maléfiques qui en profitent pour attaquer les villages, exterminer les paysans… Un puissant magicien parvient malgré tout à plonger Gildiss dans un profond sommeil… supposé durer une année entière. Tandis que les armées du royaume cèdent régulièrement du terrain face aux forces démoniaques, cinq héros (un archer issu du peuple elfique, un Nain, un guerrier, un magicien et un prêtre) se lancent à l’assaut de la montagne où réside Gildiss… qui est sur le point de se réveiller.
THE KING OF DRAGONS ne fut pas très bien accueilli par la critique lors de sa sortie sur Super Famicom en 1994. Certains lui reprochaient (à raison) une sortie quasi simultanée avec KNIGHTS OF THE ROUND, déjà signé par Capcom et saigné par les joueurs amateurs de beat’em all de qualité. Et ce n’est pas anodin quand on se souvient du prix des jeux à cette époque. D’autres y sont allés encore plus fort (à tort) en fustigeant son gameplay il est vrai un brin désuet, mais toujours efficace selon moi. Player One en avait même rajouté une couche en critiquant sa simplicité avec des mots très durs (disons même vulgaires), sous-entendant notamment que l’on ne pouvait jouer qu’avec l’archer…
Bref. THE KING OF DRAGONS est certes relativement désuet, avec des sprites beaucoup plus petits que sur arcade (et plus petits que ceux de KNIGHTS OF THE ROUND) et des graphismes globalement moins bons également. Le gameplay se révèle aussi relativement simpliste, malgré la parade (mieux gérée que sur arcade mais moins fine que dans KNIGHTS OF THE ROUND) et la présence de cinq personnages différents dont deux qui se battent plus ou moins à distance – l’archer et le magicien. On se retrouve souvent à faire et refaire la même chose : éviter de se faire prendre à revers (en sautant par exemple), taper, taper et encore taper, et se jouer de la profondeur pour frapper sans se faire toucher. Aucun coup spécial ou de charge pour varier les plaisirs – juste une attaque sauvage commune à tous les beat’em all de Capcom (celle qui fait perdre de l’énergie et qui nettoie l’écran).
La présence de cinq personnages assez différents n’est pas anodine mais elle me semble surtout profiter au jeu en coopération (deux au maximum sur Super Famicom). Seul, je trouve les parties assez difficiles avec le nain (grosse frappe mais faible allonge) ou avec le magicien (qui met du temps à devenir vraiment efficace). Avec l’archer Elfe, ça passe mieux : ses tirs permettent de régulièrement souffler, mais il demeure extrêmement fragile… Le guerrier reste efficace en toutes circonstances, et il frappe vite. Quant au prêtre il est certes lent, mais il est aussi le plus puissant, et ses capacités progressent rapidement – oui les personnages évoluent au fil du jeu : énergie, défense, attaque… Les flammes du magicien sont vraiment impressionnantes vers la fin de l’aventure, l’épée du guerrier gagne en allonge quand le prêtre se transforme petit à petit en véritable tank. En bref : la variété des personnages apporte incontestablement un plus au gameplay, mais elle nous laisse également un peu sur notre faim. Ça aurait pu être plus poussé en fait – disons plus équilibré et mieux pensé pour le jeu solo.
Outre la présence de ces cinq personnages assez différents, THE KING OF DRAGONS a plusieurs autres atouts à faire valoir : ses boss, déjà, sont assez jolis. Beaucoup moins impressionnants que sur arcade cela va sans dire, mais l’hydre à trois têtes, les wyverns qui attaquent depuis les airs, l’arbre à araignées, le Great Dragonian issu du jeu BLACK TIGER ou encore le fabuleux dragon final ne sont pas loin d’être mémorables – parer un jet de flammes destructeur avec son bouclier et voir le héros reculer en raison du souffle, c’est absolument épique ! Concernant la magie, certains sorts peuvent être récupérés dans des coffres – mais il y a une feinte, délicieuse. Ces sorts (correspondant vulgairement à des smart-bombs médiévales) se présentent sous la forme d’un globe flottant, qu’il est possible de déplacer ! Libre à vous de ne pas l’utiliser tout de suite et de l’activer plus tard – en le détruisant. Des Yashichi sont également disséminés dans le jeu, octroyant à chaque fois un crédit supplémentaire – extrêmement précieux, voire vitaux à partir du mode hard. Ils sont donc assez bien cachés…
Des sprites assez petits, moins de coups que dans d’autres beat’em all de la même époque… mais aussi des musiques fabuleuses, des sons magnifiques (le cri des monstres presque godzillesque)… et une aventure assez longue découpée en niveaux plutôt courts et graphiquement variés : comme l’hydre à trois têtes qu’il met en scène, THE KING OF DRAGONS souffle donc le chaud et le froid. Pas de quoi glacer le sang des rétrogamers endurcis cependant : le jeu a pour lui un charme suranné qui devrait les faire fondre. Les autres joueurs devraient hélas avoir un peu plus de mal à revenir régulièrement sur ce soft, Capcom ayant peut-être abusé de sa recette magique en concoctant des beat’em all de qualité à la chaîne…
Personnellement j’adore THE KING OF DRAGONS. Je ne m’en lasse pas. Certes il est moins beau que sur arcade, certes Capcom abuse un peu en répétant plus ou moins la même recette à chaque fois (l’éditeur japonais s’en inspirera encore mais pour la sublimer avec ses superbes jeux DUNGEONS & DRAGONS en 1994 et 1996)… et oui : THE KING OF DRAGONS aurait été encore meilleur avec une palette de coups plus large. Mais diantre ! Que ce jeu est simple, et fun. Les musiques sont sublimes, le rythme soutenu, quatre difficultés bien équilibrées, les monstres et les boss variés… Et la présence de cinq personnages jouables assez différents devrait pousser le retrogamer qui sommeille/rêve/somnole en vous à recommencer plusieurs fois l’aventure afin d’en goûter les quelques subtilités.
Images : Jeuxvideo.com / abandonware-magazines / retrogameman.com
Vidéo :
Ah ben le test de player one, c’est du crevette / cyril drevet dans toute sa splendeur 😀 je souffrai de sa haine envers la master system!