Odallus: The Dark Call (PlayStation 4, 2020)

ODALLUS: THE DARK CALL
Année : 2020
Studio : JoyMasher
Éditeur : EastAsiaSoft / Digerati Distribution
Genre : Castlemania
Joué et testé sur PlayStation 4
Support : Blu-ray

Les anciens dieux ont quitté ces terres depuis longtemps, les abandonnant aux mains et griffes de démons assoiffés de pouvoir et de sang. Après la destruction de son village et l’enlèvement de son fils par les forces du Mal, le guerrier Haggis erre comme une âme en rage, et en peine. Il se décide finalement à braver les pires dangers, afin de secourir son enfant. Mais est-il encore temps ? En chemin, Haggis sera plus d’une fois pris de doute… Un culte bien étrange semble en effet être derrière ces crimes odieux, et un destin funeste semble être promis à l’héritier du fier aventurier.

Quand le petit studio brésilien JoyMasher prend le volant, il garde clairement un œil dans le rétro. Son premier jeu, datant originellement de 2012, rendait un hommage appuyé à grands coups de poing et de pixels aux jeux d’action/plateforme de la Famicom, quand le plus récent, BLAZING CHROME, penchait lui ostensiblement vers les consoles 16 bits, et en particulier les CONTRA de la Megadrive et de la Super Famicom. Entre ces deux titres, JoyMasher a pris le temps de développer ODALLUS. Encore un hommage, mais cette fois tout entier destiné à ces vieux CASTLEVANIA tant aimés – avec néanmoins une grosse louche de SUPER METROID pour la progression. On dit metroidvania je crois, à présent.

ODALLUS est vraiment un très bon jeu. Une aventure de haut vol. Une épopée pixelisée aux confins des rêves embués des joueurs nostalgiques d’une certaine époque – aujourd’hui révolue ? Rien n’est moins sûr, tant les jeux de type metroidvania pullulent, de nos jours. C’est là, je crois, l’une des faiblesses d’ODALLUS : il n’est « qu’un » CASTLEVANIA-like parmi d’autres, et sans doute beaucoup moins novateur que les meilleurs titres du genre. ODALLUS peine d’ailleurs à marquer le genre de son empreinte, à imposer sa patte. Sa frappe. À force de trop bien réciter ses gammes, d’aucuns pourraient même dire qu’il lui manque un semblant d’âme.

Avec sa maniabilité un brin rigide, ses pièges vicieux, ses secrets, ses graphismes et ses musiques en simili-8 bits, ODALLUS est bien un jeu à l’ancienne. Avec sa progression par paliers qui invite à revisiter certains lieux (après avoir débloqué certaines compétences) et sa carte claire et souple (on peut s’y téléporter en un clic, pour ensuite y mourir en une claque), ODALLUS se révèle aussi être un apôtre de la modernité. JoyMasher trouve ici, à mon sens, le parfait équilibre entre le passé et le présent vidéoludiques. Je sais que plus d’un joueur regrettera la relative rigidité du héros, certains pics de difficulté obligeant finalement à récupérer toutes les améliorations et quelques clins d’œil dont on aurait peut-être pu se passer – par exemple qui regrette ces vieux niveaux sur la glace ou sous le vent, avec de l’inertie ? Mais ça fait aussi partie du trip. Au risque de souvent passer à la trappe.

J’ai adoré l’ambiance rétro d’ODALLUS. Son aventure à l’ancienne mais avec ce soupçon de modernité qui arrondit les angles de plus d’un pixel carré. Ses monstres hauts en couleur. Ses boss retors – certains peut-être trop ? Sa progression finement pensée, ses niveaux joliment ciselés, et ce sentiment de toute puissance qui se dégage de notre héros lorsque l’on revisite certains niveaux, gonflé à bloc et débordant de compétences diverses et variées glanées çà et là, à la recherche des derniers trésors et secrets disséminés un peu partout… à l’abri des regards indiscrets. Derrière un mur, parfois dans un trou. Autant de pixels fantasmés, moteur de notre imaginaire. Essence de nos rêves les plus flous.

Note :

JoyMasher réussit avec ODALLUS un joli mariage entre hommage rétro et modernité. Quitte à se mettre une partie des joueurs à dos. En effet, ODALLUS pousse le clin d’œil CASTEVANIA 8 bits jusque dans sa relative rigidité, sa difficulté ponctuelle, ses graphismes (plusieurs types d’affichage disponibles) et ses musiques. Pour la modernité, signalons une progression de type metroidvania parfaitement maîtrisée, une carte extrêmement claire et très pratique, ainsi qu’un système de sauvegarde bien rodé. S’il n’est pas vraiment original, ODALLUS propose malgré tout une belle aventure pixelisée.

Images : PlayStation

Trailer :

2 réflexions au sujet de “Odallus: The Dark Call (PlayStation 4, 2020)”

  1. Il m’a l’air très sympa ! Merci pour cette découverte. Perso, dans un style pas si éloigné, je viens de finir Volgarr et je suis pas peu fier de moi !

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