Runark (Megadrive, 1991)

RUNARK
Titre alternatif : Growl
Année : 1991
Studio : Taito
Éditeur : Taito
Genre : The Beastmaster
Joué et testé sur Megadrive
Support : cartouche


Un syndicat crapuleux semble avoir réuni de nombreux braconniers dans le but d’enlever, voire d’exterminer la plupart des espèces animales en voie de disparition. Pour quelle mystérieuse raison : simple cruauté humaine, ou complot encore plus vicieux ourdi dans les ombres… ? Un ranger aux muscles saillants et le chapeau toujours fièrement vissé sur la tête est envoyé au combat. Sa mission : sauver tous les animaux sauvages emprisonnés et martyrisés, et faire passer de vie à trépas les chasseurs sanguinaires qui oseront se dresser en travers de sa route. Dans les bas-fonds de villages désolés, sur le toit d’un train lancé à toute allure, sur un pont suspendu brinquebalant ou dans des grottes plongées dans une obscurité dévorante, le ranger ne reculera devant aucun danger pour sauver tous ces animaux maltraités… qui pourraient bien, d’ailleurs, revenir pour le remercier d’une bien étrange manière !

RUNARK est l’adaptation sur Megadrive d’un beat’em all arcade de Taito, datant de 1990. Une borne qui n’est pas rentrée dans les annales, je crois. Eh bien le portage de 1991 sur la console de Sega non plus, voyez-vous. Car il s’agit d’un drôle de zèbre… RUNARK n’est pas joli, ses musiques sont sympas mais peu nombreuses, les animations hachées (le saut est affreux on retombe comme une brique), l’IA beaucoup trop simpliste et le gameplay ultra rigide, pas très précis et aux coups peu variés – on appréciera néanmoins les prises au corps et la possibilité de se saisir d’armes assez différentes (mitraillette, dynamite, rocher, fouet, sabre, etc.). Ces armes sont d’ailleurs capitales car, et c’est assez paradoxal pour un beat’em all, le combat à mains nues se révèle ici bien peu convaincant…

Malgré tout, RUNARK a du charme. Du chien. Du lion. De l’éléphant. Bref, ajoutez n’importe quel autre animal présent sur l’Arche de Noé ! L’histoire de RUNARK fait en effet la part belle à la protection animale, puisque notre héros aux faux airs d’Indiana Jones du pauvre va s’en aller combattre des braconniers et autres cruels profiteurs du monde animal – on croirait même assister, parfois, à une condamnation des cirques avant l’heure. Là où RUNARK confine au sublime improbable, c’est dans sa propension à oser l’impensable : certains animaux, une fois délivrés, viendront en effet vous prêter main patte forte ! Les aigles, les gazelles… ou encore et surtout les éléphants, notamment dans une scène cu-culte lors d’un tête-à-tête avec un tank !

Outre les différences techniques et cosmétiques, qui jouent énormément en sa défaveur, RUNARK sur Megadrive s’éloigne aussi de la version arcade sur d’autres points : jeu solo imposé, boss de fin radicalement différent et surtout un niveau complètement repensé. Il s’agit de la grotte. Pure (et seule) séquence de plateforme du jeu sur arcade, RUNARK sur Megadrive sacrifie ce passage dédié aux sauts de cabri un brin maladroits pour privilégier la tatane, avec une feinte, cependant : il vous faudra évoluer dans l’obscurité, tout juste éclairé par la faible lueur d’une torche vacillante (en espérant ne pas marcher sur des gâteaux secs…). Comme tout le reste du jeu, cette idée n’est pas forcément très bien exécutée mais elle a le mérite d’apporter un peu de fraicheur à l’aventure.

Alors certes, ce n’est pas le jeu du siècle, ni celui de l’année 1991… et sans doute même pas celui du mois de novembre 91, hum… Peut-être le jeu de la semaine, alors ? Malgré tous ses défauts, je dois quand même vous avouer avoir de l’affection pour RUNARK. Raté dans les grandes largeurs, adaptant un jeu d’arcade qui n’était déjà pas vraiment mémorable, RUNARK dégage quelque chose d’improbable, de presque unique. Lorsque j’y joue, je parviens à prendre un plaisir similaire à celui ressenti lorsque je regarde un bon nanar… Une sorte de plaisir coupable, pour un jeu growl-tesque ?

Note :      Nostalgie :

RUNARK n’est pas un bon jeu, c’est une évidence. Et il est encore moins un beat’em all efficace. La maniabilité est trop rigide, les coups peu nombreux, les graphismes sont globalement ratés et les animations semblent issues d’une autre génération de consoles… Mais… j’ai malgré tout de l’affection pour ce jeu à l’ambiance improbable, qui propose d’ailleurs une histoire extrêmement originale pour le genre : sauver des animaux maltraités… qui viendront à leur tour vous aider ! RUNARK est donc une drôle de bête. Une espèce en voie de disparition ?

Images :  johnny-retro

Vidéo :

3 réflexions au sujet de “Runark (Megadrive, 1991)”

  1. Totalement inconnu et pourtant jeu megadrive … et édité par Taito !
    Après c’est sûr , il a pas l’air terrible mais il s’en dégage un charme nanar qui me le rend sympathique.
    En loose à 100 ¥ je dis pas non ! 😀

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  2. Ah quand même … bon ….pas grave , les gentils animaux de la jungle feront appel à Bilijité Barudo !! (Ouais ouais c’est la prononciation japonaise de Brigitte Bardot)

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