Operation Thunderbolt (Amiga, 1989)

OPERATION THUNDERBOLT
Année : 1989
Studio : Ocean
Éditeur : Ocean
Genre : un jeu canon (scié)
Joué et testé sur Amiga
Support : disquettes


Un avion de ligne a été détourné entre Paris et Boston. Les terroristes menacent d’exécuter les otages si leurs camarades ne sont pas libérés. Afin de gagner du temps, l’avion s’est posé en Afrique du Nord, et les otages disséminés dans plusieurs endroits férocement gardés. Pour secourir ces pauvres innocents, l’armée fait appel à Roy Adams, dont le succès tonitruant lors d’une précédente mission (connue sous le nom de code Operation Wolf) a impressionné plus d’un haut-gradé. Épaulé par son ami Hardy Jones, lui aussi Béret Vert, Adams se lance à l’assaut de terroristes armés jusqu’aux dents.

« Operation initiated, rescue all ostages! »

J’ai tellement entendu cette phrase d’intro du jeu OPERATION THUNDERBOLT durant ma jeunesse, que je ne l’oublierai jamais. J’en ferai sans doute mon épitaphe de gamer lorsque je raccrocherai les joysticks. Mais si j’ai beaucoup entendu cette phrase, c’est à la fois parce que j’aimais énormément ce rail shooter… mais aussi et surtout parce que je mourais si souvent que je devais me retaper le premier écran du jeu en boucle ! Une boucle suffisamment bien nouée pour pouvoir se pendre avec ? Réponse en fin d’article !

OPERATION THUNDERBOLT succède au célèbre rail shooter OPERATION WOLF, qui n’était hélas pas très bon sur Amiga – je préfère encore les versions PC Engine et… Amstrad ! Avec OPERATION THUNDERBOLT, Ocean remet donc les pendules à l’heure en livrant un portage absolument splendide qui se permet même, sur certains points, de rivaliser avec la borne d’arcade. Certes les phases en 3D sont légèrement hachées (un détail, quand on est plongé dans l’action), mais pour le reste, c’est dantesque : graphismes, bruitages, voix, rythme, maniabilité (souris ou joystick)… OPERATION THUNDERBOLT en 1989, c’était vraiment un avant-goût de l’arcade à la maison !

Le jeu est simple, direct. Frontal. Du rail shooter pur et dur, qui alterne les niveaux en 3D (enfin, disons avec un effet de profondeur), et les niveaux en 2D. C’est assez impressionnant, et on n’a pas le temps de souffler. Les ennemis sont magnifiques, l’action frénétique, il faut parfois libérer des otages, savoir à quel moment utiliser les missiles (qui nettoient une partie de l’écran)… et savoir aussi quand courber l’échine. Le jeu est en effet tellement difficile que l’on n’a pas le choix : on doit accepter de se prendre quelques rafales provenant d’une jeep, parfois, pour privilégier une autre cible, susceptible de nous faire davantage de dégâts. Vous allez croire qu’en jouant seul, le jeu est plus simple. Que nenni ! Certes, lorsque l’on est seul, il suffit de protéger la partie gauche de l’écran – les balles ennemies fracassant la droite du moniteur ne vous feront aucun mal. Mais même ainsi… c’est beaucoup, beaucoup trop dur, d’innombrables soldats ennemis apparaissant sur la droite prenant un malin plaisir à traverser tout l’écran pour envahir votre zone. En réalité, on se retrouve vite submergé. OPERATION THUNDERBOLT semble avoir été conçu pour le jeu à deux joueurs, en coopération. Seul, et ce à partir du troisième niveau, progresser dans le jeu devient une gageure.

Ennemis qui arrivent de partout, munitions limitées, notre énergie qui ne se remplit pas quand on termine un niveau, pas de viseur quand on joue à la souris (qui est plus rapide que le joystick) puisqu’il faut le récupérer via un bonus, peu de continus et pas de respawn immédiat – on reprend au tout début du niveau. Et pourquoi pas nous forcer à jouer avec un bandeau sur les yeux, tant qu’on y est ?! Avec une difficulté tellement atroce, le moindre bonus devient presque vital – il faut détruire des caisses, tirer sur des animaux, parfois libérer des otages. Comme si le jeu n’était déjà pas assez difficile comme ça… Je vous assure que même si les munitions avaient été illimitées, ça n’aurait pas suffi. Avec le viseur de base, un respawn immédiat ou des continus infinis en sus, on aurait peut-être pu commencer à voir le jour. Je dis bien « peut-être ». Alors imaginez sans tout cela… OPERATION THUNDERBOLT, pourtant exceptionnel à bien des égards, se transforme en douce opération de self control, comme en rencontraient souvent les joueurs kamikazes des années 80 qui courbaient parfois l’échine, sans rompre pour autant, face à ces défis inhumains faits de pixels ensanglantés et de litres de sueur versés. Si à force de mourir truffé de plombs vous n’êtes pas saisi de l’envie d’envoyer voler votre souris ou d’utiliser son câble pour vous pendre avec, c’est que vous avez du sang de paresseux dans les veines. Respect éternel.

Note :    Nostalgie :

Difficile de noter un jeu tel que celui-ci. OPERATION THUNDERBOLT est à la fois formidable à deux, et formidablement décevant seul… la difficulté semblant avoir été pensée uniquement pour le mode deux joueurs. Seul, ce n’est même plus un parcours du combattant : c’est un aller simple pour l’Enfer sans aucun espoir de réserver un vol retour ! C’est vraiment dommage car OPERATION THUNDERBOLT est absolument magnifique, son rythme est frénétique et la maniabilité est excellente. Curieusement, je suis presque certain de l’avoir terminé à l’époque. Mais depuis que j’y ai rejoué via mon émulateur, j’ai un doute… L’aurais-je terminé en coop avec mon frère, uniquement ? Ou avais-je déjà utilisé le cheat code à ce moment-là ? Nom d’un pixel mort. Ça y est. Il va falloir que je fasse une sauvegarde de mon disque dur cérébral. Je perds la mémoire !

Images : Jeux vidéo et des bas

Pub Micromania (1989) :

 


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