MAD STALKER: FULL METAL FORTH
Année : 2020
Studio : Opera House
Éditeur : Columbus Circle
Genre : Magnum Force
Joué et testé sur Megadrive
Support : cartouche
Artemis City, 2142. Secoué par de terribles guerres, le monde peine à se relever. Des centaines de méchas, ou SlaveGears, aujourd’hui inutilisés, sont confisqués par le gouvernement. Mais un membre des forces de police va s’emparer de l’un des méchas dans le but de faire renaitre le chaos. Un autre policier, aux commandes du mécha Hound Dog, va tout tenter pour mettre fin à cette folie. Pour cela, il lui faudra traverser des villes, parfois lumineuses, parfois plongées dans l’enfer des ruines… pénétrer dans des bases futuristes farouchement gardées pour finalement s’envoler dans un ciel rouge, bien au-dessus des nuages nucléaires de ce monde délétère… et tenter d’abattre en duel son rival de toujours.
MAD STALKER est un jeu originellement sorti en 1994 sur l’ordinateur Sharp X68000, et qui fut ensuite adapté sur plusieurs autres plateformes : FM Towns, PC Engine, PlayStation… Eh non, pas de Megadrive à l’horizon ! Pourtant, le jeu a bien été programmé pour la console de Sega, mais jamais terminé en raison de son annulation pour des raisons qui m’échappent (l’arrivée imminente de la Saturn et de la PlayStation ?). En 2020 cependant, l’éditeur japonais Columbus Circle a relancé le projet, récupéré ce qu’il existait du jeu et a fait superviser sa finalisation par une partie de l’équipe de l’époque, à savoir le studio Opera House (VERYTEX, MIDNIGHT RESISTANCE…) et en particulier Imaizumi Masatoshi (PANZER BANDIT) qui était en charge du développement au début des années 90.
Aujourd’hui, avec la cartouche que j’ai entre les mains et après avoir terminé le jeu plusieurs fois, je suis en mesure de dire que celui-ci est bel et bien complet, et parfaitement finalisé. Je n’ai pas joué aux autres conversions de MAD STALKER, mais il semblerait (si j’en crois les vidéos et les articles que j’ai défrichés) que le jeu Megadrive s’inspire de la version originelle, à savoir la X68000. D’ailleurs le titre est le même : FULL METAL FORTH, alors que sur PC Engine et PlayStation il est différent (FULL METAL FORCE). Techniquement, la version Megadrive semble être la moins impressionnante : graphismes et décors sont plus pauvres que sur X68000 par exemple, et il y a des ralentissements ponctuels. La version PlayStation enfin, parait proposer un gameplay plus riche – mais on est sur PlayStation et pas sur une console 16 bits…
Ceci étant dit, attardons sur le corps du jeu, le cœur du gameplay. MAD STALKER est un bon beat’em all en 2D, avec les limites inhérentes au genre – le jeu d’Opera House ne tente d’ailleurs jamais de s’en affranchir, au contraire de certains SHINOBI sur Megadrive où l’on pouvait, par exemple, changer de plan ce qui donnait une impression de profondeur. Ici par conséquent c’est très simple : un seul plan, et des méchas qui se rentrent dedans à grands coups de poing, de pied, de laser… Notre mécha se prend parfaitement en main : saut, double saut, et deux boutons à utiliser pour les coups de poing/pied forts ou faibles. Par le biais de manipulations assez simples (deux fois droite + A ou B, ou deux fois bas + A ou B par exemple) il sera possible d’effectuer une grosse charge, un coup de poing à la Shōryūken ou encore un tir avec un gros flingue qui ferait pâlir de jalousie Harry Callahan armé de son Magnum Smith & Wesson. Une projection est également faisable, ainsi qu’une garde (A+B) absolument vitale, en particulier contre les boss. La palette de coups est par conséquent très correcte pour un beat’em all en 2D, on la maîtrise très rapidement et on se surprend à enchaîner toutes ces manipulations dès notre première partie : on lance une charge qui fait des dégâts à plusieurs ennemis en face de nous, on enchaîne immédiatement avec le Shōryūken, on place une garde pour parer un robot qui vient d’arriver, on saute en arrière pour se donner un peu d’air, on lance un double saut pour repartir à l’assaut, coup de pied sauté qui touche suivi d’une balayette une fois à terre. Nos adversaires explosent dans un petit artifice de tôles désormais trop froissées pour se réveiller.
Les ennemis sont relativement variés. Certains volent et virevoltent dans les airs, d’autres vont sauter un peu partout, se rouler en boule et charger, quand certains, de très petite taille, risquent fort bien de vous rendre dingue : ils sont presque aussi costauds que les gros ! Les boss enfin, sont vraiment intéressants. Il s’agit de méchas qui paraissent similaires au nôtre mais dont les techniques de combat peuvent énormément varier. Suivant le mode de difficulté choisi, ceux-ci seront plus ou moins vifs – c’est également vrai pour les ennemis de base. Sans un système de continus infinis associé à des checkpoints extrêmement permissifs, le jeu aurait pu être très difficile à terminer, notamment en raison de son boss rush final – nom d’un pixel mort, que je déteste ça ! Mais non, finalement les développeurs ont fait le choix de l’accessibilité, ce qui n’est pas pour me déplaire. D’ailleurs le jeu n’est pas si simple malgré tout, même si je l’ai terminé assez vite en easy, puis en normal. Je ne me suis pas trop frotté au mode hard, par peur de pleurer lors du boss rush et donc d’oxyder mes circuits imprimés. Un mode Versus est également disponible mais, honnêtement, je ne l’ai pas trouvé particulièrement intéressant – à moins peut-être pour s’entrainer contre les boss ?
Si MAD STALKER est un bon voire un très bon jeu, il n’atteint pas le niveau des meilleurs titres du genre sur 16 bits. En vrac : NINJA WARRIORS AGAIN, THE SUPER SHINOBI II, ALIEN SOLDIER et d’autres. Mais à mon sens, ne pas parvenir à égaler l’excellence ne fait pas pour autant basculer un jeu dans les méandres obscurs des ludothèques usées, voire oubliées. Un bon petit jeu a aussi le droit d’exister, encore plus quand, à l’instar de MAD STALKER sur Megadrive, celui-ci a été rayé de la carte de l’histoire avant d’être miraculeusement ressuscité plus de vingt ans plus tard. Ah, j’entends les fans de rock me demander si ça pourrait aussi marcher avec Elvis Presley !
Note : Nostalgie :
Columbus Circle a redonné vie à un jeu qui avait été annulé en 1994 sur Megadrive. Si la cartouche avait été de meilleure qualité (packaging et notice au top cependant), je pense que j’aurais pu leur baiser les pieds. S’il n’atteint pas le niveau des meilleurs beat’em all 2D sur consoles 16 bits, MAD STALKER reste plaisant, très agréable à l’oreille et doté d’un gameplay solide, mais qu’on aurait aimé encore plus varié. Par exemple les boss ne sont jouables que durant le mode Versus, et c’est fort regrettable car ils bénéficient d’un gameplay propre, et pouvoir les incarner dans le mode Story aurait pu permettre de rejouer au jeu sous un angle différent. Un cheat code permettait de jouer avec d’autres méchas sur PlayStation et X68000 par exemple, mais je n’en ai pas trouvé pour la version Megadrive à l’heure où j’écris ces lignes – ce n’est pas faute d’avoir demandé à l’éditeur et au studio pourtant…
Images : Jeux vidéo et des bas / Opera House
Trailer :