Ring (Dreamcast, 2000)

RING
Titre alternatif : The Ring: Terror’s Realm
Année : 2000
Studio : Asmik Ace Entertainment
Éditeur : Asmik Ace Entertainment
Genre : Bouh!
Joué et testé sur : Dreamcast
Support : GD-ROM


Meg Rainman vient d’être embauchée comme chercheuse au centre de contrôle des maladies (CDC) aux États-Unis. Son petit ami Robert fait partie des quatre victimes du labo, mortes le même jour dans des circonstances étranges. Le seul point commun entre ces décès semble être un programme informatique… nommé RING. Une infection ? Sept jours à vivre ? Prenez garde, le cauchemar ne fait que commencer…

En général lorsqu’un jeu adapte un film, il faut que les deux sortent à la même période… à moins que le film en question ait une renommée énorme. Sauf qu’en 2000, le film Ring n’est pas encore le phénomène que l’on connait, du moins, hors du Japon. Alors certes, le jeu a été développé par un studio japonais (Asmik Ace Entertainment) et n’a d’ailleurs pas eu droit à une sortie en Europe (en Amérique oui avec seulement six mois de retard environ), mais le jeu dans son ensemble semble tellement inspiré par l’horreur occidentale que sa création même, à destination de la Dreamcast avant l’engouement Ring, est étrange. Mais de ce fait, le développeur n’a pas eu de trop fortes pressions sur le dos. D’ailleurs c’est simple, si le jeu reprend en gros l’univers de Ring (et semble même, ironiquement, avoir inspiré le plus récent reboot Américain Rings, totalement catastrophique), il s’en éloigne plutôt rapidement, autant dans son scénario et son ambiance, que son gameplay. Bon point donc, le jeu ne reprend pas la trame du film, qui n’aurait de toute façon pas du tout permis de faire un bon jeu, ou du moins un jeu long et intéressant. Le jeu se déroule en Amérique, nous y incarnons une jeune Américaine, et la présence de l’univers Ring dans l’histoire est au départ floue, puisque le jeu nous lance dans une aventure se déroulant avant tout dans un centre de recherche en quarantaine.

Les premiers pas dans le jeu sont tout ce qu’il y a de plus classique, même si quelques bonnes surprises débarquent par la suite. Classique en tout cas pour le genre, mais pas vraiment en tant qu’adaptation. Nous jouons Meg, qui arrive sur son nouveau lieu de travail. Après avoir exploré le bureau de son défunt petit ami Robert, elle parvient à accéder au programme Ring sur son ordinateur. Mais pas de cassette vidéo ici, pas de vidéo, non, Meg se retrouve catapultée dans un univers virtuel peuplé de monstres. À son retour dans le monde réel, l’écran de l’ordinateur lui indique qu’il ne lui reste plus que sept jours à vivre. Le jeu Ring va donc alterner phases d’exploration dans le monde réel pour faire avancer l’histoire et phases horrifiques et de survie dans un monde virtuel. Un peu comme si Ring s’était transformé en Tron… Oui, un choix plutôt étrange, surtout lorsque le premier ennemi que l’on croise est un singe à taille humaine. On comprend immédiatement que le jeu a pris des libertés immenses avec Ring. Pour le meilleur et aussi pour le pire. Sorti sur Dreamcast, le jeu se fait plutôt beau de manière générale, avec des environnements assez grands, une gestion de l’éclairage avec une lampe torche lors de l’exploration du monde virtuel, pas mal d’ennemis, des PNJ en pagaille. Mais on se rend aussi très rapidement compte que le jeu manque de détails. Oui, si on le compare au sublime D2 ou même à Resident Evil : Code Veronica, tous deux des titres Dreamcast également, le jeu fait pâle figure.

On se balade, peu importe que cela soit dans le monde réel ou dans le programme informatique, dans des décors souvent très vides. La modélisation est plus qu’honnête, mais oui, juste des couloirs en béton vides, bien lumineux dans le monde réel et bien sombres dans le monde virtuel, des bureaux vides, et c’est à peu près tout. Niveau gameplay, le tout est plutôt honnête, sans pour autant être forcément très inventif par rapport aux conventions de l’époque. On marche, on court, on peut esquiver en faisant un pas en arrière, s’équiper d’une arme, viser et tirer. Les angles, parfois fixes, parfois dynamiques, sont souvent des angles précalculés. Par contre, petite nouveauté, en maintenant la touche Y du contrôleur, le joueur pourra passer en vue subjective pour analyser plus en détail ce qui se trouve devant lui. Un ajout parfois sympathique et utile. Sinon, que du classique, avec des objets de soin à ramasser, un inventaire limité à gérer, des coffres, une barre de vie, des armes, un couteau. Mais à l’heure où l’action devient de plus en plus présente dans le genre, The Ring fait le choix du survival à l’ancienne. Pas mal d’ennemis, très peu de munitions, une barre de vie relativement fragile. Et pour continuer dans l’action à l’ancienne, pour viser correctement un ennemi, il faudra que la lampe torche soit activée. Sauf que celle-ci consomme des batteries, et que l’utilisation de la lampe attire automatiquement vers nous les ennemis alentours. Il va donc falloir faire des choix, bien gérer son inventaire, et prévoir ses actions en fonction de nos munitions et des zones à explorer.

Mais est-ce que respecter à la lettre le cahier du parfait petit jeu horrifique fait de The Ring un bon jeu ? Surtout que dans les faits, il s’éloigne très rapidement de l’univers du film, et qu’il fait des choix pas toujours agréables. Si le jeu n’est pas franchement moche, il se fait incroyablement vide, et la tenue de Meg dans le monde virtuel peut faire sourire, semblant plus venir de Matrix que de The Ring. Et dans le monde virtuel, le jeu est sacrément sombre. On pourra aussi sourire devant le design des autres personnages, notamment nos collègues de travail, dont une dame ressemblant à Tina Turner ! Les musiques sont sympathiques tout comme certains bruitages, mais ceux des menus semblent nous ramener dix ans en arrière, tandis que les musiques s’avèrent vite répétitives, surtout dans le monde réel, et en font parfois trop. Pour un jeu de 2000, il semble également plutôt étrange de voir une absence quasi totale de doublage. Les cinématiques sont doublées, mais les nombreux dialogues in-game sont totalement silencieux. Pas mal de petits défauts qui viennent ternir le verdict final, que ce soit graphiquement, en termes de contrôles, de bande-son, et même d’ailleurs de durée de vie, le jeu étant plutôt court et blindé d’allers et retours dans les mêmes lieux. Quant au fameux lien avec le film, si dans le fond l’idée aurait pu être sympathique, elle est souvent bien trop bancale. Une déception donc, assurément, malgré quelques bonnes idées par-ci par-là.

Note :   Nostalgie :

Le jeu s’éloigne du film et ressemble à un jeu d’horreur très classique. Peut mieux faire !

Trailer :

Laisser un commentaire