GUARDIAN FORCE
Année : 1998
Studio : Success
Éditeur : Success
Genre : la Force tranquille
Joué et testé sur Sega Saturn
Support : CD-ROM
Un étrange artefact a été découvert au sein de ruines antiques. Émaillé d’une lueur cristalline appelée Force, si l’on en croit la translittération qui en a été faite, l’objet semble permettre la combinaison de phénomènes paranormaux et scientifiques, avec comme principale conséquence une production inouïe d’énergie. Tandis que de nombreux états ont lancé des recherches sur la Force, l’Empire HammerBolt a travaillé dessus dans le plus grand secret, pour un résultat détonnant : l’alliance du paranormal et des technologies de pointe a accouché d’armes de destructions massives, permettant à l’Empire de lancer une terrible invasion. Fort heureusement, un groupuscule inconnu de tous, Guardian, a toujours été conscient des dangers inhérents à la Force. Afin de faire triompher la paix, Guardian décide donc d’implanter la Force directement dans l’un de ses véhicules de guerre : le char M22, capable de se transformer à volonté lorsqu’il acquière certaines particules de Force. Cela sera-t-il suffisant pour faire trembler la terrifiante armée de l’Empire HammerBolt ?
GUARDIAN FORCE n’est sans doute pas le shoot’em up le plus réputé de la Saturn, ni le plus beau… ni le plus agréable à écouter. Mais il a pour lui une originalité certaine puisque l’on y contrôle un char d’assaut futuriste. Vous me répondrez que ce n’est pas le seul jeu dans ce cas, et vous aurez raison. Mais rarement un jeu d’action nous mettant aux commandes d’un tank n’a été aussi bien exécuté. La maniabilité de GUARDIAN FORCE est absolument fantastique, le tank bouge bien et comme les touches sont paramétrables, chacun devrait y trouver son compte. Pour ma part, je place les boutons de tir et de bombe sur les touches normales, et le mouvement du canon (à 360 degrés) sur les gâchettes. Ça répond parfaitement, c’est un véritable régal à jouer.
Le scrolling de GUARDIAN FORCE est multidirectionnel (il alterne entre l’horizontal et le vertical en fait), entièrement pensé pour mettre le gameplay du jeu en valeur. On manie alors le char avec la croix directionnelle, et la tourelle avec les boutons de notre choix (les gâchettes donc, pour moi). Il est par conséquent possible de se déplacer et de tirer dans toutes les directions avec la tourelle – un tir de base partira lui toujours devant, dans le sens de la marche. Des améliorations peuvent également être récupérées et ajouter par exemple des missiles à votre arsenal nucléaire, téléguidés ou non. L’arme principale de votre engin changera du tout au tout également, suivant les pastilles que vous récupérerez durant votre périple. Rouge pour le tir de feu (Tusk : basique, assez large et efficace), jaune pour le laser (Feeler : j’aime bien car il traverse les sprites et peut donc toucher plusieurs cibles à la fois), vert pour le Fang, aka l’espèce de tranchoir qui ressemble à un yoyo (désolé je n’ai rien trouvé de mieux pour expliquer mais j’adore cette arme elle est vraiment puissante), violet pour les gros obus (Horn : plus faible portée mais très puissants) et bleu pour un tir de rockets relativement basique (Beak). Les armes sont par conséquent très différentes les unes des autres, et elles modifieront à la fois votre apparence et surtout votre manière d’appréhender certaines de vos batailles rangées (attaques plus ou moins massives, bullet cancel, etc.).
On s’engage alors sur le champ de bataille galactique, on slalome entre les ennemis, mobiles ou non, on recule face à une vague de tanks trop entreprenants tout en les arrosant du plomb irradié de notre canon surpuissant, en pleine action de gros avions transporteurs débarquent pour nous prendre à revers, des missiles géants surgissent subitement, on fonce sur la gauche, on attrape une pastille de couleur dans la foulée pour changer notre arsenal, on tire, on mitraille, on crie, on braille… ainsi plongé dans une guerre susceptible de nous happer de partout, comme croqué par un engrenage fou au mouvement perpétuel. Gangrénés par notre crachin interstellaire faiseur de morts et de tôles froissées, les boss de fin de niveau finiront-ils par courber l’échine… voire par définitivement plier ?
Les boss en question participent de concert à la réussite interstellaire de GUARDIAN FORCE. Ces diables mécaniques récitent leur partition avec technique (ils sont bien animés, surprenants et magnifiques) et intelligence – leurs patterns et déplacements ont été pensés pour mettre en valeur le gameplay si particulier du jeu. L’originalité de ces joutes pleines de vice est poussée à son paroxysme dans le duel final qui forcera le joueur à détruire les réacteurs du boss dans un temps imparti afin d’empêcher la fuite de celui-ci – et ainsi avoir le redoutable privilège de combattre sa dernière forme pour éventuellement obtenir la good ending. Ces petits défis en temps limité se retrouvent à de nombreuses reprises durant l’aventure, et ont principalement une incidence en matière de scoring. Une excellente idée pour celles et ceux que ça intéresse – pour ma part finir le jeu me suffit en général, même s’il est vrai que GUARDIAN FORCE n’est pas très difficile, même en very hard (les smart-bombs sont peut-être trop efficaces ?). De toute manière, le puriste et le surdoué tenteront inévitablement de dompter le jeu et ses finesses en visant le 1CC puis le 1LC.
GUARDIAN FORCE n’est sans doute pas le meilleur shoot’em up de l’histoire ni le plus techniquement abouti, mais il propose quelque chose de différent dans le paysage très embouteillé du genre. Un peu à la manière d’un UNDER DEFEAT et de son hélicoptère aux mouvements échancrés, ou d’un IN THE HUNT qui nous mettait aux commandes d’un sous-marin presque nucléaire, GUARDIAN FORCE est entièrement pensé autour des déplacements et des tirs très particuliers de son char d’assaut irradié. De bonheur ?
Note : Nostalgie :
GUARDIAN FORCE est pour moi un vrai grand shoot’em up. Sa maniabilité, son véhicule et ses ennemis – en particulier les boss – détonnent face à ce que produit la concurrence. Certains jugeront qu’il lui manque un semblant de quelque chose pour entrer au Panthéon des meilleurs STG de l’histoire, mais je trouve justement que son originalité vient rattraper ses (très) petits défauts.
Images : hardcoregaming101 / Jeux vidéo et des bas
Vidéo :