Mamoru-kun wa norowarete shimatta! Meikai katsugeki Wide-Han (PlayStation 3, 2011)

MAMORU-KUN WA NOROWARETE SHIMATTA! MEIKAI KATSUGEKI WIDE-HAN
Titre alternatif : Mamorukun Curse!
Année : 2011
Studio : Gulti
Éditeur : CyberFront
Genre : c’est le pied !
Joué et testé sur PlayStation 3
Support : Blu-ray


À la suite d’un terrible accident, Mamoru kun aurait dû mourir… mais au lieu de cela, il se retrouve coincé à la croisée des chemins : dans le Netherworld. Pas encore tout à fait mort, mais plus vraiment dans le monde des vivants. Encore plus étrange, il n’est pas tout seul puisque trois autres jeunes personnes sont à ses côtés : Beniko, Kinya et Mayuno… vite rejoints par Nowa et Lukino – ce dernier tentant de regagner l’univers de Senko no Ronde. Ces héros qui s’ignorent encore ont en réalité été convoqués par Fululu pour sauver le Netherworld… sur le point de tragiquement fusionner avec le Dark World.

Pour définir la boîte à l’origine de la production de MAMORUKUN CURSE en arcade, à savoir G.Rev, deux mots suffisent : UNDER DEFEAT. Voilà, la messe est dite et la masse se délite puisque G.Rev parvient souvent à s’en extirper avec des shoot’em up de qualité et dotés d’une certaine originalité. Et c’est bien le cas de MAMORUKUN CURSE, qui est un shoot pédestre – et paradoxalement ça ne court pas les rues (je sais j’ai déjà fait cette blague mais j’aime bien la recycler). À première vue MAMORUKUN ressemble d’ailleurs à d’autres titres du genre : plusieurs personnages jouables avec des capacités légèrement différentes, un scrolling vertical non forcé (à quelques exceptions près), des power-up à ramasser, des bonbons multicolores à récupérer et des combos à effectuer pour le scoring, des pluies de balles dignes d’un vrai daimaku dans les difficultés relevées mais une promenade bien plus tranquille en easy voire même en normal (les tirs ennemis y sont par exemple beaucoup plus lents). Ajoutez à cela plusieurs types de jeu (Arcade, Story, etc.) et vous obtenez la parfaite recette du paradis moderne pour un bullet hell.

À première vue donc, MAMORUKUN CURSE ne paie pas de mine, et pourtant c’est une manne à bonnes idées. Les différents personnages se jouent vraiment tous de manière relativement originale, et le joueur sera obligé de se familiariser avec la plupart d’entre eux puisque dans certains modes de jeux il faudra en changer régulièrement : préparez-vous à faire face à un vrai travail d’équipe, épique. Mais la plus grande originalité de MAMORUKUN CURSE est son Noroi (malédiction en français). En maintenant le bouton de tir enfoncé (moi j’utilise le stick droit), on tire en continu. En appuyant longtemps sur le bouton de Noroi, on envoie une espèce de beam (tir surpuissant). Au contraire si on appuie de manière extrêmement brève sur ce même bouton, cela déclenche un bullet cancel (importantissime). Ce faisant, on crée également une petite zone de Noroi : si notre personnage y entre, il se maudit et ses tirs deviennent monstrueux durant une brève période – mais attention, car la jauge de Noroi demandera quelques secondes pour se remplir, donc impossible de lancer un bullet cancel durant ce laps de temps. Au contraire si un monstre entre dans la zone de Noroi, c’est lui qui sera maudit : il entrera dans une espèce de mode berserk et deviendra donc très dangereux, mais perdra aussi beaucoup d’énergie. Chaque joueur aura donc le choix des armes maudites, et jonglera avec les différents systèmes de Noroi suivant les situations, les lieux et les monstres. Par exemple face à un boss que vous connaissez très bien, le bullet cancel n’est peut-être pas indispensable : profitez-en pour vous maudire et lui infliger des dégâts dont il ne se relèvera pas. À mesure que vous progresserez dans le jeu et ses challenges hardcores (Netherworld), vous vous apercevrez sans doute qu’il existe quelques feintes expliquées nulle part, mais que vous devriez découvrir par la force des choses. Le « Noroi cancel » par exemple, une manip’ étrange que j’ai baptisée ainsi puisqu’elle permet de provoquer un bullet cancel sans pour autant créer de zone de Noroi (cela revient à envoyer un petit beam hors de l’écran) – résultat : il est possible de répéter les bullet cancels à grande vitesse, pour peu que vous maitrisiez parfaitement cette technique machiavélique.

Ce que j’apprécie également, dans MAMORUKUN, ce sont les niveaux. Peu nombreux, c’est vrai, mais relativement variés et surtout vraiment pensés autour du facteur pédestre du jeu : pièges, ponts, couloirs, escaliers… faites attention ou vous mettez les pieds ! La difficulté est également un modèle du genre. Le jeu est ainsi très abordable dans les modes Arcade et Story (avec des objectifs particuliers à remplir dans ce dernier pour débloquer le true final boss), avec en sus des continus infinis – tout l’intérêt de la chose étant de réaliser un 1CC avec chacun des personnages (avec Nowa et Fululu ça passe facile), voire un divin 1LC. Et ce n’est pas évident en difficulté 5, certains boss prenant alors un malin plaisir à pleurer des boulettes… Mais le véritable challenge caché de MAMORUKUN se situe dans le mode Netherworld. On y revisite tous les niveaux du jeu mais en 16/9 et avec quelques twists pas piqués des vers (chrono hyper serré, curse-poursuite avec des envoyés de la Mort, suicide bullets…), et bien évidemment des continus mais aussi des vies limités. Ici celui qui va pleurer, c’est vous. Et en parlant de Noroi, préparez-vous à maudire la Terre entière et en particulier cet archipel qu’on appelle Japon et qui héberge plus d’un développeur adepte du bullet hell… À titre d’exemple, il m’a fallu près de deux semaines pour venir à bout du tout dernier challenge…

Malgré un chara-design qui divisera autant qu’un écran splitté et des graphismes en dents de scie, MAMORUKUN CURSE constitue selon moi une superbe réussite en matière de shoot pédestre, même si certains défis peuvent finir par devenir un brin redondants – obligé de se taper trois ou quatre niveaux assez faciles pour finalement avoir le droit de faire face au vrai challenge : la dernière marche, un ultime démon, une dernière danse avec des mains griffues sur nos hanches… On note aussi quelques ralentissements parfois assez violents dans les difficultés les plus relevées (mais finalement, ça rend presque service) et des DLC retirés du PlayStation Store japonais depuis belle lurette – lorsque j’ai acheté le jeu en 2016, le jeu et ses DLC avaient déjà disparu dans leur version numérique. Résultat : impossible de jouer avec tous les costumes et donc de débloquer le trophée de platine avec la version japonaise du soft (la seule éditée en physique sur PlayStation 3). Par contre, et c’est une bonne nouvelle, les DLC précédents sortis pour la version Xbox 360 sont directement inclus sur la galette. De quoi rassurer le tireur d’élite que vous êtes, cet esthète de la boulette, ce pourfendeur de boss peu affables. MAMORUKUN est tout autant un enfer qu’un paradis de la balle !

Note :

Plus riche que la version 360 (les challenges Netherworld en 16/9 c’est vraiment génial), MAMORUKUN CURSE sur PlayStation 3 est un shoot’em up pédestre peu mis en avant, je trouve. Est-il tombé dans l’oubli ? Ou n’a-t-il jamais été mis en pleine lumière ? Fun, maniable, varié (nombreux modes différents qui changent les niveaux en profondeur) et doté d’un gameplay super intéressant à base de Noroi, MAMORUKUN CURSE devrait ravir à la fois les joueurs du dimanche ayant envie de se faire quelques parties pour s’amuser, et les pilotes plus hargneux qui aiment se casser les dents sur de véritables rideaux de balles.

Images : éditeur / Gamefaqs

Trailer :

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