SAW II: FLESH & BLOOD
Année : 2010
Studio : Zombie Studios
Éditeur : Konami
Genre : une torture
Joué et testé sur PlayStation 3
Support : Blu-ray
Le fils de l’officier de police Tapp part à la recherche de la vérité… Il court après les ombres se cachant encore derrière la mort de son père. Michael, aujourd’hui jeune journaliste, a semble-t-il lui aussi des choses à se reprocher… et un certain Jigsaw va rapidement le kidnapper pour le mettre face à ses démons intérieurs. Plongé dans un labyrinthe de couloirs sombres, de salles humides et de pièges morbides, Michael va devoir accepter de jouer pour survivre. Ses actes auront aussi de nombreuses conséquences sur les autres malheureux participants du jour…
« I want to play a game », me susurre Jigsaw à l’oreille. Ça tombe bien, moi aussi !
Je suis fan des films SAW, cette série très librement inspirée du livre LES DIX PETITS NÈGRES d’Agatha Christie. J’aime même les plus mauvais – j’y trouve toujours quelque chose à sauver, des effets spéciaux et des maquillages efficaces, des pièges originaux et des twists de plus en plus improbables tant et si bien qu’ils finissent par procurer un vrai petit plaisir coupable. Ce n’est donc pas une surprise si j’ai apprécié SAW, le jeu vidéo, sorti en 2009 après avoir été plus ou moins annulé puis miraculeusement sauvé des eaux usées par Konami. Contre toute attente, une suite à ce jeu bancal fut rapidement mise en chantier et vit le jour une nuit bien sombre d’octobre 2010. Préparez-vous donc à arpenter de nouveau, pieds nus, des couloirs plongés dans l’obscurité et recouverts de verre pilé…
Accumulant de nombreux clins d’œil énucléés à la franchise ciné (Tobin Bell prête d’ailleurs toujours sa voix à Jigsaw), SAW II, qui se situe juste avant le deuxième film et après le premier jeu reprend également la plupart des pièges et idées tortueuses de celui-ci. Les puzzles sentent le réchauffé et pire : ceux-ci sont le plus souvent répétés ad nauseam durant l’aventure. Ces puzzles, s’ils sont malgré tout parfois réussis, mettent aussi en lumière l’un des principaux défauts du premier jeu : les films SAW ne sont pas basés sur la résolution de puzzles à proprement parler, mais plutôt sur des choix impossibles à faire en l’espace d’un instant, ce sacrifice à assumer le temps d’un souffle coupé. Ici donc, pas de cas de conscience – hormis au tout début, dans le premier chapitre (le meilleur du jeu), qui influera d’ailleurs sur le dénouement de l’aventure. Un premier chapitre vraiment réussi, avec en prime une grosse référence au film SAW II, puisqu’il faudra s’extirper d’un Death Mask (Venus Fly Trap, rapport à la plante carnivore) en tripatouillant notre œil avec un scalpel…
Le reste du jeu ne sera pas du même acabit, les phases se répétant mécaniquement dans une espèce de routine assassine et rébarbative, tuant dans l’œuf presque tout effet de surprise. Le dernier tiers de l’aventure se révèle ainsi être une véritable torture – remarquez ça colle avec la thématique des films ! La misère ambiante aura vite fait de vous apposer son baiser d’amiante, empoisonnant par la même occasion une atmosphère délétère qui perd rapidement de sa superbe. Techniquement, de plus, ça ne casse pas trois pattes à un canard ni deux poignets à un supplicié, et les combats, plutôt ratés dans le premier jeu, sont ici purement et simplement expurgés de toute idée de gameplay puisqu’ils s’effectuent désormais via de paresseux QTE. Pire : il n’est même plus possible de confectionner soi-même des pièges, alors que ce stratagème ajoutait incontestablement du sel à l’aventure – et sur les plaies de nos ennemis ?
Les fans de la saga au cinéma devraient malgré tout parvenir à voir le bout de SAW II en y prenant un certain plaisir – à l’image de certaines victimes de Jigsaw, il faut sans doute être aussi un peu maso.
Note : 
Malgré un premier chapitre assez réussi, SAW II sombre vite dans la monotonie. Si certaines mises à mort rendent de jolis hommages aux films, d’un point de vue ludique l’ensemble reste d’un goût beaucoup plus douteux : puzzles et situations qui ne cessent de se répéter, certains défis pas très clairs (un peu à la manière de ce sketch japonais hilarant) ni vraiment amusants… SAW II finit par ennuyer, voire par crisper en raison de décisions assez incongrues de game et level designs…
Images : Jeuxvidéo.com (PlayStation 3 et Xbox 360)
Trailer :