GoldenEye 007: Reloaded (PlayStation 3, 2011)

GOLDENEYE 007: RELOADED
Année : 2011
Studio : Eurocom
Éditeur : Activision
Genre : la guerre froide se réchauffe
Joué et testé sur PlayStation 3
Support : Blu-ray


James Bond et Alec Trevelyan, aka 006, pénètrent dans une usine secrète de l’armée soviétique. La mission ne se déroulera pas comme prévue, et 006 sera abattu froidement par le colonel Ourumov. Plusieurs années plus tard, un sombre syndicat criminel, Janus, va tenter de mettre la main sur le satellite GoldenEye – avec pour but de faire plier les États du monde entier ? James Bond, qui a un peu par hasard croisé le fer et d’autres choses avec la belle mais dangereuse Xenia Onatopp, membre de Janus, va rapidement remonter cette étrange filière et retrouver d’anciennes connaissances…

J’adore le film GOLDENEYE, sans doute dans mon Top 5 James Bond. Le film qui relança la franchise après les déboires des deux titres avec Timothy Dalton (paradoxalement très bons…). Martin Campbell signait comme à son habitude un long métrage extrêmement propre et efficace, avec plusieurs scènes devenues cultes chez les fans (le saut depuis le sommet du barrage, la chute vertigineuse pour rattraper l’avion, la belle course-poursuite en voiture réalisée par l’équipe de Rémy Julienne, le tank qui ravage la ville…), le tout sublimé par une chanson fabuleuse de Bono et Tina Turner, la bande originale d’Éric Serra qui donne un cachet unique à l’ensemble et enfin un casting de qualité – Pierce sobre et crédible, première apparition de Judi Dench qui en profite pour lâcher quelques lignes inoubliables, Sean Bean parfait comme toujours et une James Bond Girl qui est désormais entrée au Panthéon des meilleurs rôles de la saga (qui SM le vent, récolte la tempête Xenia). Juste après la chute du mur de Berlin et la fin de la Guerre Froide, un nouveau départ pour cette franchise n’était pas gagné d’avance. Le défi fut donc relevé haut la main : pour James, GOLDENEYE fut incontestablement un grand bond en avant !

Côté jeu vidéo, GOLDENEYE RELOADED est un remake qui s’éloigne beaucoup du classique de la Nintendo 64 (auquel je n’ai jamais joué) – tout y est en effet nouveau, ou presque. En réalité, il s’agit plus ou moins d’un CALL OF DUTY (du même éditeur comme par hasard) recouvert des oripeaux d’un James Bond. Ça ne me dérange pas outre mesure, puisque la trame du jeu suit relativement bien le film – en ajoutant des centaines d’ennemis partout et en improvisant une escale en Afrique, mais c’est un détail ! Ce qui me gêne davantage, en fait, ce sont ces grosses infidélités faites au casting de l’époque – pour d’évidentes raisons de droits. Déjà lors du générique, on croit entendre la chanson originale… pour douloureusement retomber sur Terre à la manière d’Alec Trevelyan à la fin du film : ce n’est pas la voix de Tina Turner ! Et il en va ainsi de tout le casting du film originel, à l’exception de Judi Dench qui prête une nouvelle fois sa voix à M et de… Daniel Craig, qui remplace ici Pierce Brosnan. Mais quel dommage de ne pas retrouver Sean Bean, Izabella Scorupco et Famke Janssen… en particulier quand on doit subir la laideur de ces visages bâclés qui dénient tout charisme aux nouveaux protagonistes… Pour autant, était-ce vraiment plus réussi sur Nintendo 64 ?

Si GOLDENEYE RELOADED est un jeu complètement neuf, la possibilité d’envisager de nombreux niveaux de manière frontale ou au contraire en mode infiltration, renvoie quelque peu au jeu sur Nintendo 64. Attention malgré tout : ici le niveau de l’IA est au ras des pâquerettes, et vous vous surprendrez plus d’une fois à tuer un garde d’un headshot au silencieux, sans que l’autre sentinelle, située trois mètres plus loin, ne hausse le moindre sourcil. Curieusement, l’IA se révèle aussi particulièrement efficace à certains moments – voire même agressive, et traître : certains soldats n’hésiteront pas à vous encercler pour vous prendre à revers… quand dans d’autres cas, il suffira de les attendre sagement dans un coin pour les éliminer un à un, tels des lemmings peu inspirés. Étrange. Par conséquent, prenez garde lorsque vous choisirez la difficulté du jeu – sur la fin, le mode hard (aka 007) recèle quelques pics de difficulté presque désespérants (le sprint final avec les lasers géants, les soldats qui inondent l’écran et le chrono limité – ubuesque). Je n’ose imaginer les crises de nerf en mode 007 Classic, sans régénération – à l’ancienne, comme on dit dans le jargon !

Le jeu propose un nombre raisonnable de niveaux, le plus souvent à exécuter en ligne droite mais qui poussent aussi le joueur aventureux à fouiner, à prendre des risques – pour dénicher des secrets, remplir des objectifs secondaires, etc. À de rares reprises, GOLDENEYE RELOADED nous mettra aussi en face de situations qui amèneront un peu de vent frais à ce FPS de couloir (un terme qui est loin d’être péjoratif dans ma bouche) : conduite d’un tank assez jouissive, piratage d’ordinateurs ou encore protection d’une position stratégique sous des vagues d’assauts ennemis. Le reste du temps, que dire sinon que les phases d’action sont correctement exécutées… même si les armes, nombreuses, manquent quelque peu d’originalité et sont dénuées du moindre gadget (un comble dans un James Bond) et que les combats au corps-à-corps contre certains boss à base de Q.T.Euh…, eh bien on aurait sans doute pu s’en passer. Un dernier mot sur le mode multi-joueurs : je n’ai pas pu le tester (les serveurs sont sans doute fermés), et je n’avais personne sous la main pour lancer une partie locale en écran splitté – dommage, c’était fait sur mesure pour Janus, ça…

Si on est fan de cette merveilleuse franchise ciné qu’est James Bond, GOLDENEYE RELOADED se révèle être un jeu assez sympa… à défaut d’être onatopp.

Note :

Je pense qu’il faut vraiment être fan de James Bond pour apprécier GOLDENEYE RELOADED à sa juste valeur aujourd’hui : des joueurs plus exigeants et adeptes des tout derniers FPS sortis sur le marché devraient avoir du mal à se replonger dans un jeu qui est désormais un peu daté – ou comme dirait Judi Dench dans le film : un dinosaure ! Malgré ses imperfections, dont une difficulté parfois brutale je trouve, j’ai passé un bon moment.

Images : Jeuxvidéo.com (Xbox 360)

Trailer :

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