Illbleed (Dreamcast, 2001)

ILLBLEED
Année : 2001
Studio : Crazy Games
Éditeur : Sega
Genre : étrange, étrange…
Joué et testé sur : Dreamcast
Support : GD-ROM

Eriko est la fille d’un créateur de parcs d’attractions horrifiques. Invités par le père d’Eriko, trois de ses amis partent sans elle pour s’amuser dans l’un des parcs de l’étrange inventeur, baptisé Illbleed, avec une récompense à la clé : cent millions sont offerts à quiconque réussira à arriver à la fin du parc. Plus tard… et restée sans aucune nouvelle de ses amis, Eriko décide de se rendre sur place.

Si la Dreamcast n’a pas été le succès prévu par Sega, la console peut se venter d’avoir un catalogue sympathique, et même quelques exclusivités importantes, notamment Shenmue 1 et 2 (bien que depuis ressortis en HD sur de multiples supports). En termes d’horreur, la Dreamcast a bien évidemment eu droit à des portages des grands titres du genre (Resident Evil 2 et 3, Dino Crisis), ainsi que ses versions des jeux du moment (Evil Dead Hail to the King, Alone in the Dark the New Nightmare), mais a également eu son lot d’exclusivités (temporaires ou non) intéressantes. Resident Evil Code Veronica tout d’abord, avant de sortir l’année suivante sur les autres supports, mais également, Blue Stinger, Carrier, D2, The Ring, ou encore le jeu uniquement sorti au Japon Nanatsu no Hikan: Senritsu No Bishou, et ce Illbleed qui nous intéresse dans ces lignes. Un jeu qui n’aura eu qu’un très, très modeste succès lors de sa sortie, mais qui est depuis devenu culte pour bien des joueurs. Rien qu’à la vision de la pochette, oui, nous sommes bien en présence d’un jeu horrifique. Mais Illbleed ne cherche absolument pas à coller à la mode. À la manière de D2, Illbleed tente de nouvelles choses, et nous offre un univers totalement barré qui tranche avec les autres jeux du genre – en plus de trancher l’héroïne. Après une courte introduction de notre personnage principal et de ses cheveux violets, à savoir Eriko, lançant un speech au festival de son école, nous découvrons ses trois amis, tandis qu’ils reçoivent une invitation pour le parc Illbleed. Ils finissent par s’y rendre, et ne reviendront pas. Eriko se rend alors sur place et voilà, le jeu peut commencer, manette en main.

Le jeu, facile dans les faits, se constitue de six grands niveaux aux ambiances bien différentes. Bien évidemment, Eriko va devoir les parcourir, en restant en vie si possible… Le joueur aura même droit à un petit niveau d’entraînement dans un cimetière, mais soyons honnête, il s’avère plutôt inutile et ne nous expliquera pas tant que ça les différentes mécaniques de gameplay. C’est bien là d’ailleurs le premier gros problème de Illbleed, son manque d’explications. C’est simple, n’importe quel joueur se retrouvera incroyablement frustré lors de sa première partie, ne comprenant pas comment échapper à tel ou tel danger. Car dans les faits oui, comme je l’ai dit, c’est simple : il suffit de parcourir six gros niveaux en évitant de nombreux pièges et en restant en vie. Un jeu d’enfant sur le papier mais bien plus complexe manette en main. D’ailleurs, comme si le jeu se moquait de nous, voilà qu’il nous place un piège, inoffensif certes, mais dés le tout début du premier niveau, comme pour nous mettre en garde face à ce qui nous attend, et nous faire bien comprendre que ce ne sera pas une partie de plaisir. Car contrairement à tous les jeux d’horreur, ici le joueur ne devra pas seulement gérer une barre de vie pour survivre, mais également les battements de son cœur (cela rappelle Fear Effect tiens) et le saignement (oui, Bleed, comme dans le titre). Et Eriko va saigner, beaucoup. Et si le joueur ne fait pas attention, ces trois éléments peuvent le tuer. Les pièges étant incroyablement nombreux et souvent très sadiques, la prudence est peut-être de mise !

Dans les faits encore une fois, c’est simple, même si Illbleed manque d’explications et se fait très sadique. Le joueur récupère en début de partie un « horror monitor ». Qu’il faudra, parce que les développeurs sont sympathiques, retrouver au début de chaque niveau. Et cet objet sera l’élément de gameplay le plus important. En effet, nos sens sont indiqués en haut de l’écran, et s’activent lorsqu’un détail important ou un piège se trouve à proximité. Le joueur devra alors passer en vue subjective pour marquer cet élément, et ainsi l’éviter. Dans le cas contraire, ça fait mal. Mais il conviendra d’utiliser ce moniteur à bon escient, puisque pour l’utiliser, il faudra des points d’adrénaline que l’on récupère en trouvant les pièges. Mais là où le jeu devient sadique, c’est que certains passages sont blindés de pièges potentiels, mais que le jeu se permet de placer des faux pièges, ou des vrais pièges cachés derrière des faux pièges. Moralité, on aura dépensé plus de points d’adrénaline que l’on en aura récupéré. Surtout qu’utiliser le moniteur fait déjà descendre nos points d’adrénaline, avant même de savoir où se situe l’éventuel piège. Sadique oui, je le disais ! Et finalement, incroyablement fun.

Mais Illbleed ne se contente pas de nous faire éviter des pièges, il place aussi des ennemis sur notre chemin. Sans doute le pire élément du jeu d’ailleurs, les combats contre les ennemis étant mal pensés. Le joueur aura un bouton d’esquive qui, par chance, confère pendant quelques instants une invincibilité. Il pourra alors affronter l’ennemi (ce qui peut s’avérer ultra long, surtout au début sans arme), ou alors appeler un hélicoptère en activant un bouton au sol pour fuir le combat. Illbleed ajoute aussi quelques séquences où il faudra s’enfuir, et qui elles fonctionnent bien. Chaque niveau se termine en général par un boss de fin. Dit comme cela, Illbleed ne semble pas forcément être le jeu le plus passionnant du monde. Difficile, parfois buggé (l’invincibilité en esquive), manquant clairement d’explications la plupart du temps, Illbleed reste pourtant une belle curiosité, avec pas mal d’atouts dans sa poche. Visuellement, Illbleed est beau pour l’époque, très beau même. Les contrôles, bien que le jeu n’explique pas grand-chose, sont simples à prendre en main, et Eriko bouge bien. Mais oui, Illbleed a gagné une base de fans grâce à son ambiance et sa diversité. Les six niveaux qui peuplent le jeu sont tous totalement différents, en termes d’ambiance, d’ennemis, de pièges, et cela permet au jeu de se renouveler en permanence.

Le joueur ne parcourra donc jamais deux fois les mêmes lieux, et aura sans cesse l’impression d’évoluer. Sans être immenses, les niveaux sont un vrai plaisir à parcourir. Mais l’autre grande force d’Illbleed sera son ambiance totalement folle. Entre moments glauques et moments totalement WTF, ennemis sortant d’on ne sait où et tous plus surprenants les uns que les autres. De plus, les premiers niveaux permettent à chaque fois de sauver un de nos camarades, ou non, ce qui amènera des fins différentes, donnant une replay value au titre, vu que nous avons tout de même trois amis à sauver. Un élément bienvenu. Mais la très grande force du jeu sera clairement son univers qui parvient à surprendre en permanence, et donc à faire plaisir. Nous ne savons jamais à quoi nous attendre, et Illbleed ressemble beaucoup plus à une adaptation du film japonais Hausu (House), film totalement délirant et avec cent idées à la minute qu’à un jeu horrifique comme le début des années 2000 nous y avait habitués. Un jeu original, comme la Dreamcast savait en quelque sorte nous en offrir, bien qu’elle était déjà en fin de vie lors de la sortie du jeu, qui d’ailleurs ne sortira jamais en Europe, une nouvelle fois. Je conseille en tout cas le jeu à tous ceux voulant une expérience originale, tout simplement fun sans être trop simple.

Note : Nostalgie :

Illbleed, bien qu’ayant sa base de fans, n’est pas connu du grand public et c’est dommage. Le jeu est une expérience originale, parfois fun, parfois frustrante également, mais qui a le don de proposer quelque chose de nouveau.

Images : Hardcoregaming.101

Vidéo :

5 réflexions au sujet de “Illbleed (Dreamcast, 2001)”

  1. Merci pour la review. Le jeu a l’air sympa et pourrait me plaire… Certains prétendent que le jeu aurait pu inspirer UNTIL DAWN. Tu es d’accord ?

    PS : « Et Eriko va saigner, beaucoup. ». Il aurait peut-être fallu rebaptiser le jeu Ellebleed, alors… (^^)

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    • Hmmmm, c’est sans doute aller un peu loin, mais par certains aspects, notamment le côté « train fantôme » général ou les personnages qui vivent ou non suivant nos choix, possible oui. Mais je n’avais pas franchement fais un rapprochement entre les deux (et j’adore les deux). En tout cas ça pourrait te plaire oui, mais je me méfie, la dernière fois que je t’ai conseillé un jeu assez frustrant, ça a donné ENEMY ZERO haha.

      Ho ho ho le jeu de mot, je te reconnais bien là. J’ai envie de te dire (avec la voix d’Eriko) : Ie Yamate!!!

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