Gorogoa (PlayStation 4, 2018)

GOROGOA
Année : 2018 (2020 au format physique)
Studio : Buried Signal
Éditeur : Annapurna Interactive / iam8bit
Genre : les écueils de dragon
Joué et testé sur PlayStation 4
Support : Blu-ray


Depuis sa fenêtre qui donne sur la ville, un jeune garçon aperçoit ce qu’il croit être un dragon, à l’épine dorsale colorée et corallienne. Après une rapide recherche dans son encyclopédie, il trouve un dessin qui rappelle étrangement l’auguste animal – et à ses pieds, deux hommes, paraissant supporter le poids d’une offrande bien mystérieuse, faite de cinq fruits aux couleurs audacieuses… peut-être lourdes de sens ? En se jouant des rêves, de la profondeur et de la perspective, le garçon va explorer des pans insoupçonnés d’une réalité bien distordue.

GOROGOA est un jeu de réflexion enchanteur, parsemé de réels élans de noirceur. D’une élégance rare, le jeu de Jason Roberts propose au joueur de naviguer dans des tranches de vie imaginées comme des tableaux, qui se meuvent à dessein. Pour bien comprendre le concept de GOROGOA, il faut en imaginer l’univers comme une espèce d’origami géant : les murs d’une maison semblent pouvoir s’y plier à mesure que l’on apprend à se jouer de notre imagination, elle-même courbée. Dans GOROGOA, on s’amuse ainsi de la perspective : on peut parfois zoomer dans une image, y faire apparaître des détails autrefois insoupçonnables, séparer lesdits détails du précédent tableau pour en faire une nouvelle image à part entière, faire un zoom arrière et mettre à jour un nouvel univers qui se dessine alors sous nos yeux, ébahis. La solution à l’énigme qui nous bloquait depuis de longues minutes apparait alors comme une évidence, en superposant deux images par exemple, créant de toutes pièces un escalier rêvé entre deux mondes à la fois réels, et fantasmés.

Je pourrais en dire davantage mais ce ne serait pas rendre service à ce jeu, particulièrement magique et ingénieux, qu’il convient donc découvrir par soi-même avec le regard d’un nouveau-né, plein de malice et de merveilles. Vous aurez alors l’impression de grandir, au fil du vent, des couleurs et des énigmes, en mettant régulièrement à jour une nouvelle astuce, un nouveau truchement. GOROGOA c’est l’histoire d’une vie. D’une imagination galopante, d’un dragon. D’une chute handicapante… Cette vie, ce sera à vous de l’interpréter, de la ressentir comme illuminée, ou gâchée. Si l’histoire du jeu, allégorique, fine et cryptique, sera donc sujette à interprétation, une chose est sûre et mettra tout le monde d’accord : les deux heures passées devant GOROGOA confinent à l’enchantement.

Note :

GOROGOA est un jeu de réflexion magnifique, originellement dessiné à la main. S’appuyant sur un concept riche difficile à expliquer avec des mots (jeu du taquin, perspectives mises à mal, origami géant à l’envers, à l’endroit…),  GOROGOA invite le joueur à explorer ses images, presque des tableaux, afin de les faire plier pour coller à « sa » réalité… Et par conséquent avancer dans une histoire à la fois discrète et… omniprésente, si vous faites l’effort de vous attarder sur ses ramifications, si élégantes.

Images : gorogoa.com

Trailer :

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