Evil Dead: A Fistful of Boomstick (PlayStation 2, 2003)

EVIL DEAD: A FISTFUL OF BOOMSTICK
Année : 2003
Studio : VIS Entertainment
Éditeur : THQ
Genre : vice entertainment ?
Joué et testé sur PlayStation 2
Support : DVD-ROM


Trois années après les terribles évènements survenus dans Hail to the King, Ash raconte l’histoire de ses batailles à la radio, mais lorsque la station diffuse les fameux mots du Necronomicon, la ville commence à être envahie par des zombies et autres monstres hideux. Un terrible vortex a ouvert une passerelle vers le monde des morts… et les habitants de Dearborn, priant pour leur survie, sont transformés petit à petit en créatures du chaos. Ash, heureusement, entendra leur appel au secours, et c’est armé de sa célèbre tronçonneuse et de sa « baguette magique » à canon scié, ou Boomstick, qu’il tentera de mettre fin aux supplices de ses concitoyens.

Hail to the King, le précédent jeu Evil Dead sorti sur PlayStation, PC et Dreamcast, n’avait pas convaincu les foules. Et ne m’avait pas convaincu non plus. Je voulais l’aimer, mais il faisait tout pour que je ressente le contraire. Malgré tout, il n’était pas non plus un titre honteux… mais juste bancal. THQ, qui détient les droits de la licence, ne compte pas en rester là, et après avoir confié le développement du premier à Heavy Iron Studio, c’est ce coup-ci à VIS Entertainment que le jeu est proposé. Un studio peu connu, à qui l’on doit notamment des jeux tels que Earthworm Jim 3D et Tom et Jerry sur Nintendo 64 et GameCube, et un jeu Powerpuff Girls. Les voilà donc bien loin de leur terrain de base. Qu’importe. Si le premier jeu Evil Dead était un pur survival horror, avec une ambiance glauque, une forêt maudite, de l’essence à récupérer pour la tronçonneuse, des énigmes et tout ce qu’il faut dans un jeu du genre, A Fistful of Boomstick change radicalement pour devenir un Beat’em All en 3D intégrale, ou plutôt un hack and slash. Il n’y a plus d’angles précalculés, non, mais de la vraie 3D. Alors, qu’est-ce qu’il a dans le ventre ce nouveau jeu ? Premier bon point, Bruce Campbell est encore de retour pour assurer le doublage d’Ash. Une excellente idée, assurant une continuité. Malheureusement, il faut bien avouer que passé la cinématique d’ouverture, la réalité vient nous heurter en pleine face. Et parfois la réalité peut être violente, puisque dans les faits A Fistful of Boomstick sera d’un niveau (de médiocrité ?) similaire à Hail to the King… voire moins bon, en fonction des attentes des joueurs et de leurs affinités avec les différents films de la saga.

Car Hail to the King abordait le plus souvent un ton sérieux (exception faite du menu et de Bruce Campbell se moquant du joueur), et se rapprochait donc plutôt du tout premier Evil Dead. Et j’adore le premier Evil Dead, bien plus que les autres. Mais pour ce Fistful of Boomstick, le ton est plus décontracté, plus fun, et on pense donc forcément beaucoup plus à Evil Dead 2 et 3. Mais pourquoi pas, les premiers pas dans le jeu, s’ils ne sont pas extraordinaires, ne sont pas totalement catastrophiques non plus. Le passage sur la génération suivante de consoles permet au jeu d’être plus varié, plus grand, et d’être bien plus fin, mais malheureusement le passage à la 3D intégrale rend les détails beaucoup moins nombreux, et le travail sur l’ambiance presque absent. N’attendez pas de super atmosphère, pesante, ou de jeux d’ombres impressionnants, rien de tout ça ici : c’est plutôt fade. Pas moche, mais fade. Et après seulement deux pas dans les rues, les ennemis débarquent. Le jeu se joue alors le plus simplement du monde, il faudra tuer tout ce qui est sur notre route, en utilisant notre fusil et notre tronçonneuse. Les ennemis sont nombreux, ils sont partout, et malheureusement, nos munitions ne sont toujours pas illimitées, comme dans le précédent.

A Fistful of Boomstick pourrait alors être un jeu défoulant et plutôt fun… Hélas, il est parsemé de petits défauts qui viennent ternir constamment le tableau, que ce soit graphiquement comme déjà dit plus haut, ou en termes de gameplay, de durée de vie et même de fun tout court. La seule chose qu’on ne pourra pas lui reprocher, c’est qu’il défoule. Mais en jeux défoulant, il faut bien avouer que l’on a mieux, même dans des jeux à tendance horrifique (et délirants). Graphiquement donc, malgré des niveaux parfois bien différents, ce n’est pas la folie. C’est souvent vide, fade, très limité. Même Ash, Bruce Campbell donc, si on le reconnaît bien, semble faire la tronche en permanence, ou tout simplement être sa version possédée. De quoi rire. Parfois, en s’approchant un peu trop, on remarquera quelques textures pixélisées. Le souci majeur du titre néanmoins, vu que les niveaux se parcourent vite et que le jeu n’est pas fait pour nous mettre une claque graphique, c’est clairement que les niveaux se ressemblent pas mal. Les rues, les immeubles, les couleurs, tout finit par se confondre. La caméra, comme dans tous les jeux 3D de l’époque, n’en fait parfois qu’à sa tête, mais le joueur pourra recentrer tout cela avec le second stick, ce qui vient réduire clairement les dégâts. Car en termes de maniabilité, si ce n’est pas la folie, c’est au moins réactif. Et c’est déjà ça, car il ne faudra pas attendre un gameplay varié ou bien évolué ici. C’est fun parfois, mais ultra répétitif.

Les différents coups sont bien trop limités pour permettre des combinaisons de folie, ou tout simplement pour varier les plaisirs. Alors certes, les développeurs nous proposent les armes emblématiques des films, nous offrent des munitions différentes pour les armes à feu mais c’est peu, au final. Seul véritable point fort du gameplay : la possibilité de lancer des sorts avec le Necronomicon. Des sorts bien variés, permettant d’avoir plus de force, de lancer une attaque à base d’éclairs, ou même de contrôler un ennemi pendant un certain laps de temps. Ce sort d’ailleurs rappellera bien les films aux fans, puisque le jeu utilise alors la fameuse caméra subjective avant la possession. Ce sont ces petites touches éparpillées çà et là qui font plaisir. Car même au niveau sonore, le jeu se plante quelque peu. On a de très bons morceaux par exemple, mais ils sont si peu nombreux qu’on a souvent l’impression d’entendre les mêmes notes tourner en boucle encore, et encore, et encore ! Et comme le jeu se fait au final plutôt court, avec peu de niveaux (malgré quelques pics de difficultés, il faut le préciser), l’amateur en viendra à bout, mais l’ensemble reste malgré tout vite lassant et bien trop répétitif pour être un jeu que l’on voudra ressortir de temps en temps. Pour apprécier un tant soit peu le jeu, ou du moins ne pas en avoir marre trop vite, il sera conseillé de le faire par petites sessions.

Hélas… même par petites sessions, il arrivera que le jeu énerve. Les boss par exemple, sont très (trop) peu nombreux, mais certains sont assez ardus, et le jeu nous fait alors une bien mauvaise surprise. Car la progression se fait souvent via des petits niveaux, et des cinématiques (d’un niveau tout à fait acceptable pour la PlayStation 2) viennent faire avancer l’histoire, classique et clichée mais pas désagréable. Et du coup, forcément, lorsque l’on recommence un niveau après une défaite, on a envie de passer ces cinématiques. Sauf que dans A Fistful of Boomstick, aucune cinématique ne peut être zappée. Du coup, être obligé de se taper une dizaine de fois la même cinématique avant un boss car l’on échoue lamentablement durant le combat, c’est très énervant. Ce qui nous fait penser que Evil Dead n’a vraiment pas de chance en jeu vidéo. Après un survival horror moyen, nous voilà face à un Beat’em All moyen. On ne peut qu’espérer que Evil Dead Regeneration, deux ans plus tard, viendra relever le niveau, surtout qu’il s’agît du dernier jeu de la franchise. Mais pour le coup, et malgré un nombre incalculable de défauts, je préfère Hail to the King à ce Fistful of Boomstick.

Note :    Nostalgie :

Pour une petite partie rapide, A Fistful of Boomstick peut être assez fun et défoulant. Mais techniquement, ce n’est vraiment pas fameux, entre des musiques répétitives, des textures pas au top, un gameplay assez rigide et finalement une aventure courte mais répétitive.

Images : Jeuxvidéo.com

Trailer :

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