The Untouchables (Amiga, 1989)

THE UNTOUCHABLES
Titre alternatif officieux : Les Incorruptibles
Année : 1989
Studio : Special FX
Éditeur : Ocean
Genre : un bon jeu, Ness pas ?
Joué et testé sur Amiga 500
Support : disquettes


Profitant de la Prohibition, Al Capone a mis la ville de Chicago, et une bonne partie de ses fonctionnaires de police, à ses pieds – et dans sa poche. Réputé incorruptible, Eliot Ness va se lancer à l’assaut du gigantesque trafic mis en place par Capone, en s’appuyant sur trois flics qui n’ont pas été gangrénés par le système : Malone, Stone et Wallace. Fusillades dans les rues ou sur les toits, recherches de preuves dans des entrepôts, sauvetage de bébé en détresse et destruction de bouteilles à la frontière canadienne : le menu (sans alcool !) s’annonce chargé pour Eliot Ness, ses coéquipiers, mais aussi pour le joueur censé les incarner !

Début 1990, j’étais devenu intouchable sur le dernier jeu d’Ocean : je le maîtrisais de bout en bout. Mais je n’étais pas incorruptible pour autant puisque j’avais cédé aux douces sirènes du magazine Joystick en leur envoyant l’un de mes « trucs » afin de toucher… un chèque de 50 francs ! Et mon astuce fut publiée, à ma grande joie mais aussi à ma grande surprise.

En ce temps-là, je n’avais pas encore vu le film de Brian De Palma – j’étais tout juste collégien, un brin trop jeune. Mais tout le monde en parlait : les performances de Sean Connery, De Niro, Costner… la reconstitution d’époque, la mise en scène inspirée et violente de De Palma, la musique de Morricone… En attendant de découvrir enfin le film en vidéo, je m’étais donc jeté sur le jeu d’Ocean Software. Ce fut d’ailleurs l’un de mes premiers achats sur Amiga – et je ne fus pas déçu du voyage dans le Chicago pixélisé des années 30.

Découpé en plusieurs saynètes, ou mini jeux, THE UNTOUCHABLES propose au joueur de marcher scrupuleusement dans les pas des Incorruptibles (titre non retenu pour le jeu en France puisque la notice parle plutôt des « Intouchables » !) : presque toutes les scènes marquantes du film sont – fusillades dans un entrepôt, échanges de coups de feu à la frontière canadienne, tirs au fusil dans des ruelles malfamées (près de la rue Racine ?), protection de landau en détresse, résolution d’une prise d’otage et course-poursuite sur les toits de la ville dans un déluge de cris et de plombs. Le jeu fonctionne à merveille puisque contrairement à ce que j’ai entendu çà et là, THE UNTOUCHABLES se révèle parfaitement jouable et pas si difficile – un checkpoint propose de reprendre sa partie au dernier niveau visité. Ça change des jeux impossibles à terminer qui fleurissaient dans le jardin maudit de certaines ludothèques Amiga !

J’aime la plupart des mini jeux proposés (le plus souvent constitués de tirs sur cibles dans un écran fixe ou avec un petit scrolling), même s’il faut bien avouer que certains détails paraissent assez grotesques aujourd’hui. Par exemple lors du premier niveau, il suffit de se baisser légèrement pour éviter les tirs ennemis – quand bien même ceux-ci chevaucheraient allégrement la tête de notre bien embarrassé personnage ! Durant le niveau 3, on semble contrôler les quatre Incorruptibles, mais il est impossible de sélectionner Ness et Stone – ça complique le jeu mais ne le rend pas trop difficile pour autant : tirer sur tous ces bandits patibulaires, détruire leurs explosifs en plein vol se révèle en effet jouissif au possible… sauf en émulation. Il s’agit d’ailleurs là de l’un des problèmes de ce genre de système : tout n’y est pas toujours parfait et conforme à l’esprit de l’époque. Dans ma version crackée, offrant donc un plaisir frelaté, la cible disparaissait très souvent, rendant le jeu beaucoup plus difficile qu’il ne l’était lorsque je l’ai connu. Ou peut-être que mes réglages n’étaient pas corrects, je ne sais pas. Qu’importe : sur un Amiga, un véritable Amiga d’amour, le jeu ne sombre pas sur cet écueil et ne mérite donc pas d’être critiqué pour ça.

Outre ce long passage bien nerveux dans des ruelles, j’aime également beaucoup le duel dans la gare : le tic-tac du chrono, le stress qui s’empare du joueur les mains rivées sur son joystick à la manière du doigt du tireur qui se crispe sur son arme… car il sait qu’il n’aura qu’une mince ouverture… un seul tir possible. Retenez votre souffle ! Le niveau du landau, dans les escaliers, est assez fidèle au film et propose quelque chose de diamétralement opposé au reste du jeu : sympa ! Le final sur les toits se révèle également à la hauteur du reste : il faut viser juste, se mettre à couvert pour recharger et tirer sur Nitty lorsque celui-ci commence à détaler, afin de progresser dans le niveau. Attention car à la fin, on tombe de haut !

À mon sens, THE UNTOUCHABLES n’a que des qualités, en particulier sur Amiga où les grands jeux d’action abordables n’étaient pas légion : la présence d’un checkpoint à la fin de chaque niveau est vraiment une bonne idée, graphiquement c’est très joli, l’ambiance sonore est relativement bonne par exemple on entend même des voix étouffées dans les ruelles (appuyez sur S pour virer les musiques pas dans le ton), certains détails sont très bien vus (possibilité de détruire des éléments du décor) et le soft est assez varié pour le genre. Un bon jeu. Une bonne pioche – même si Capone préfère les battes de baseball, je sais.

Note :    Nostalgie :

Relativement moyen, bon ou très bon… THE UNTOUCHABLES est un peu tout cela à la fois. Tout dépendra du joueur qui viendra s’y user les doigts et de son attente d’un jeu d’action sur Amiga. Moi, je l’ai trouvé extrêmement réussi : ses mini jeux ne comptent pas de gros ratés dans leurs rangs (on dira que le premier niveau est le moins intéressant cependant), graphiquement c’est solide et, surtout, la présence de checkpoints (ou continus infinis) rend le jeu tout à fait faisable.

Images : Jeux vidéo et des bas

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5 réflexions au sujet de “The Untouchables (Amiga, 1989)”

  1. J’ignorais totalement l’existence de ce jeu, alors que je suis déjà un grand fan de De Palma, un grand fan de son film, et que l’adaptation a l’air fidèle, très jolie pour l’époque, et même réussie, ce qui n’est pas le cas de toutes les adaptations de films en jeux, loin de là ! Merci pour la découverte !

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  2. Ha mais je n’oublierai jamais ce jeu ! Et pourtant à l’inverse de certains privilégiés, j’ai fait la version cpc 6128 bien en deçà de la qualité Commodoresque. Je trépignais à l’idée de voir le film !!! Quel bonheur quand je l’ai enfin vu…
    Bravo pour tes astuces validées par Joystick 😉

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