Völgarr the Viking (PlayStation 4, 2016)

VÖLGARR THE VIKING
Année : 2016 (2020 au format physique)
Studio : Crazy Viking Studios
Éditeur : Crazy Viking Studios / Hard Copy Games
Genre : échec et mât (de drakkar)
Joué et testé sur PlayStation 4
Support : Blu-ray


Votre pays ravagé… Midgard menacée… Il n’en fallait pas plus à Odin pour envoyer son plus fidèle viking à l’assaut des troupes du malin, le terrible Fafnir, dragon bedonnant protégé par des gardiens meurtriers, et qui observe, avec dédain, les morts et autres cataclysmes du haut de sa tour maudite. Mais Fafnir est-il véritablement la dernière pièce morbide de cet échiquier machiavélique ? Armé de son épée (parfois aussi enflammée que son haleine), de ses lances et de son bouclier, Völgarr ne craint rien, ni personne. À part peut-être une chope de bière vide !

Viril mais correct. Oui, Völgarr c’est un bon mec : il ne se prive pas d’achever la plupart de ses adversaires dès la première charge pour éviter de les faire souffrir. D’un coup sec. Yep. D’une belle attaque en pleine tête !

Dès les premières secondes de jeu, le doute n’est pas permis : VÖLGARR THE VIKING a été pensé comme un hommage à RASTAN, d’ailleurs beaucoup d’éléments du premier niveau sont similaires à celui du hit de Taito – sans même parler de ces monstres vulgaires qui ont parfois la même sale tronche, la même dégaine patibulaire. Toujours la même rengaine ? Eh bien non ! Si VÖLGARR rend un hommage appuyé (à grands coups d’épée faisant exploser des têtes) à RASTAN dans son level design initial, son bestiaire et son gameplay (assez rigide), il a surtout l’intelligence de s’en détacher petit à petit en proposant des niveaux originaux, des boss coriaces et quelques nouveautés venant considérablement enrichir les mouvements de ce viking aux faux airs de barbare des années 80 : le double saut, la roulade et la lance subliment en effet le gameplay originel. Ajoutez à cela un bouclier (plus ou moins friable selon les bonus que vous aurez ramassés) et vous obtenez un RASTAN-like parfait et survitaminé (les musiques sont épiques, les coups font mal) qui distille juste ce qu’il faut de cruauté et de difficulté pour rendre hommage au passé sans pour autant faire sombrer l’ensemble dans le trip hardcore et injuste à l’ancienne. Oui, avec son checkpoint au milieu de chaque niveau (assez court en général) et ses secrets cachant de nombreuses améliorations permettant au viking d’encaisser plusieurs coups avant de prendre le chemin du Valhalla, VÖLGARR propose un défi résolument humain.

Abordable alors, le viking ? C’est vic dit. En réalité, il est même plutôt corsé et risque de causer plus d’une crise de nerfs à n’importe quel joueur normalement constitué (la jaquette est d’ailleurs bien trouvée, le gars dessus c’est moi en train d’extérioriser ma rage – la barbe et les pectoraux en moins !). Ne vous fiez donc pas à la chance pour vous en sortir, ou comme le fameux Leif the Lucky, vous serez le premier à passer par-dessus bord ! En effet dans VÖLGARR, pas de place pour le hasard : à force de mourir, vous finirez certes par noyer votre chagrin dans de funestes libations, mais aussi et surtout par connaître les niveaux, leurs pièges, leurs monstres et même, leurs stratèges. Oui, VÖLGARR c’est une certaine idée du parcours piégé. Du par cœur biaisé. Si la mémoire sera toujours bonne conseillère, quelques chemins de traverse pourraient malgré tout être fortement déconseillés – la voie de la Valkyrie, presque un deuxième jeu dans le jeu, risque bien de vous faire pleurer des litres de sang… Mais une connaissance poussée des niveaux ne suffira pas à vous extirper de cet enfer pixélisé sans heurts : au début il vous faudra également apprendre à connaître les différents mouvements du viking. Sa manière de marcher, de sauter… de grimper aux cordes… La bonne gestion du double saut (qui déclenche automatiquement une attaque) est également primordiale, de même que la manière d’utiliser les lances. Celles-ci peuvent ainsi être défensives (plantées au-dessus de vous elles protègent des chutes de projectiles), offensives (pas la peine de vous faire un dessin) et enfin utilisées pour progresser : franchir des passages trop élevés, par exemple. Dernière chose et pas des moindres : un bouton du joypad permet de faire un zoom arrière, dévoilant par la même occasion une plus grande partie de l’écran et permettant donc d’anticiper plus facilement les attaques à venir… les ecchymoses en devenir ?

Viril mais correct. Dur mais pas injuste. Rétro mais moderne. Avec son côté RASTAN/THE LEGENDARY AXE voire MAGIC SWORD (jusque dans la tour finale à se taper étage par étage), VÖLGARR n’a que des qualités – mais encore faut-il avoir le courage et l’abnégation chevillés au corps pour pouvoir les apprécier.

Note :

Sorti sur tout un tas de machines et même en physique sur PlayStation 4, Switch et Dreamcast, VÖLGARR THE VIKING a été pensé comme un hommage à RASTAN sans pour autant être figé dans le passé, notamment grâce à un gameplay enrichi, un brin rigide certes mais aussi moderne. Difficile mais pas injuste, il finira par être dompté par le joueur endurci dont le cuir a déjà été tanné par de nombreuses joutes pixélisées. Et croyez-moi, lorsque vous finirez par vaincre, vous ferez comme moi et pousserez ce cri qui sommeillait en vous depuis si longtemps : VölgaAaarrrgh !

Images : éditeur.

Trailer :

5 réflexions au sujet de “Völgarr the Viking (PlayStation 4, 2016)”

  1. J’avoue que je ne connaissais absolument pas, à part quand tu en parlais rapidement sur twitter. Un de ces jeux qui pourraient me tenter mais dont la difficulté me fera sans doute bien rager 😀 À voir.

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  2. Moi il m’a fait le premier confinement (un peu tous les jours) et je l’ai fini avec un grand plaisir ! Il faut aimer le die et retry et les jeux au mm près mais dans le genre je le trouve vraiment excellent.
    Je fais en ce moment Ghouls n Ghosts ressurection en mode paladin et bien finalement Volgarr c’est de la rigolade…

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    • GHOSTS ‘N GOBLINS RESURRECTION tu veux dire ? Oui dans ce cas-là c’est différent. C’est pour ça que je parle d’un jeu difficile pour VOLGARR, mais « humain ». Il reste accessible. Mais le premier GHOSTS ‘N GOBLINS non, c’est hardcorrissime et assez injuste selon moi. Je ne connais pas trop le RESURRECTION. Mais tu parles d’une difficulté Paladin ? Un genre « very hard » ? Dans ce cas-là, il faudrait peut-être le comparer avec le mode « Path of the Valkyrie » de VOLGARR ahahah ! Un vrai nouveau jeu dans le jeu. Idée géniale mais c’est hyper dur, j’ai lâché l’affaire d’ailleurs. Même si… encore une fois ça reste du par coeur, donc potentiellement maitrisable en y passant du temps. Si GHOSTS ‘N GOBLINS RESURRECTION sort sur PS4 en physique, je le prendrai je pense.

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      • Oui c’est bien ghosts n goblins et non ghouls n ghosts ! Je te le recommande chaudement et en plus je ne sais pas si tu connais mais Anthony « jeudanslaboite.fr » a réalisé une magnifique boite pour l’occasion ! (vu ton adoration du support physique je suppose que tu connais déjà les œuvres du gars…)

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        • Salut Tatsael. Merci pour le lien, je ne connaissais pas. C’est extrêmement joli, le Demon’s Souls dans une boîte PS1 ça a du charme. ^^ En réalité, je suis attaché au format physique pour diverses raisons : le fait de jouer dans les conditions d’époque pour le rétro, le fait de ne pas risquer de perdre mes jeux au format numérique un jour – ça m’est arrivé avec le crash du PSN… Mais ça me sert aussi de « filtre ». Il y a tellement de jeux qui sortent maintenant, le fait de me concentrer sur le physique uniquement m’empêche de courir plusieurs lièvres à la fois.

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