Death Come True (PlayStation 4, 2020)

DEATH COME TRUE
Année : 2020
Studio : Too Kyo Games
Éditeur : Izanagi Games
Genre : la mémoire dans la peau lisse
Joué et testé sur PlayStation 4
Support : Blu-ray


Un homme se réveille dans une chambre d’hôtel. Il ne sait plus qui il est. Il allume la télé, et apprend qu’il est en fait recherché par la police ! Il s’appellerait Karaki Makoto… un tueur en série particulièrement sadique. Paniqué, il commence à jeter un œil dans la chambre et se dirige vers la salle de bains. Il y découvre, interdit, une femme inconsciente dans la baignoire. Que faire ? La réveiller ? Lui retirer les liens qui l’entravent ? Et maintenant quelqu’un qui frappe à la porte… C’est un policier ! Faut-il lui ouvrir la porte, se cacher dans un placard… ou tenter une fuite désespérée ?

DEATH COME TRUE est un jeu en full motion video. Il a ainsi été tourné comme un film (d’aucuns diront un téléfilm) avec, cerise sur le gâteau, quelques acteurs particulièrement connus au Japon – notamment Hongô Kanata et Kuriyama Chiaki qui endossent les deux rôles principaux. L’interprétation est donc bonne quand la réalisation, elle, se révèle plutôt efficace et léchée – pour une production de ce genre, j’entends. Mais la meilleure surprise vient sans doute de l’écriture, qui a été confiée à Kodaka Kazutaka, le papa de DANGANRONPA – également réalisateur du jeu. Ce n’est donc pas étonnant si on retrouve certaines de ses obsessions dans DEATH COME TRUE : suspense, morts étranges, personnages torturés au propre comme au figuré et si le quatrième mur n’est cette fois pas véritablement brisé, Kodaka Kazutaka se livre encore à une mise en abyme très maligne du média vidéoludique. L’histoire est par conséquent particulièrement chouette, et les personnages suffisamment convaincants pour happer le joueur/spectateur dans l’intrigue et le feu de l’action deux ou trois heures durant – le temps qu’il m’a fallu pour boucler l’aventure la première fois. D’une traite, d’ailleurs, tellement il m’a été difficile de lâcher le joypad.

Durant l’aventure, on suit donc les pérégrinations d’un homme amnésique et déboussolé, visiblement enfermé dans un hôtel qu’il ne reconnait pas… Très rapidement, les évènements étranges vont se multiplier et ce sera alors au joueur/spectateur de décider : laisser entrer un policier dans la chambre ou plutôt se cacher dans un placard ? Retirer les liens entravant les mains d’une femme retrouvée dans notre baignoire, ou la laisser attachée un peu plus longtemps ? À chaque fois, les conséquences seront bonnes, ou mauvaises – au point de rendre l’âme, alors prenez garde ! D’ailleurs la mort vous va si bien que vous vous draperez parfois volontairement dans son élégant linceul. Le jeu récompense en effet le joueur lorsque ce dernier découvre une nouvelle façon de mourir – avec des bonus, des vidéos du making-of, etc. Kodaka Kazutaka ne vous passera donc pas la bague au doigt, mais plutôt la corde au cou !

Le rythme du jeu et le sérieux affiché par toutes les équipes techniques sont ses plus grandes forces. Son manque d’interactivité pourrait, lui, être qualifié de farce. Personnellement ça ne m’a pas dérangé : j’adore ce genre de jeux… même si, ici, j’ai parfois eu l’impression qu’il n’y avait pas assez de choix à faire, et donc pas suffisamment d’embranchements à parcourir dans l’histoire – les dilemmes proposés étant le plus souvent là pour découvrir une nouvelle mort, et non pas une véritable nouvelle branche dans le scénario. J’aurais aimé, aussi, pouvoir farfouiller davantage dans l’écran – qui s’affiche avec tellement d’élégance quand deux ou trois choix sont proposés, que l’on a vraiment l’illusion de pouvoir naviguer dedans !

S’il fait passer un excellent moment, DEATH COME TRUE aurait donc pu être un peu plus riche, plus long, plus… vivant ! Oui, à la manière de son héros amnésique, le jeu de Kodaka Kazutaka ne devrait pas rester dans les mémoires.

Note :

Écrit et réalisé par Kodaka Kazutaka, et mis en musiques par Takada Masafumi, deux des papas de DANGANRONPA, DEATH COME TRUE est bien évidemment un film interactif de qualité, porté par des acteurs de premier plan très convaincants (notamment les deux rôles principaux). Le suspense est très efficace, le scénario est chouette et si l’aventure est courte, au moins elle n’a pas le temps d’ennuyer. On regrettera néanmoins quelques petits soucis çà et là, notamment une interactivité vraiment mince et des embranchements peu nombreux alors que le genre, et l’interface très réussie du jeu, semblaient pouvoir idéalement s’y prêter.
PS : sous-titres français inclus.

Images : éditeur

 

2 réflexions au sujet de “Death Come True (PlayStation 4, 2020)”

  1. Tu as totalement résumé mon ressenti, je n’avais pas pris le temps d’écrire dessus, mais comme toi, je l’avais fais d’une traite au final. Et oui, bien aimé, même si finalement, pas tant de choix que ça, cette petite impression que ça aurait pu en donner plus. Mais bon, je ne fais pas la fine bouche, tu sais combien j’adore DANGANRONPA, et que j’adore aussi Kuriyama Chiaki (que j’avais découvert à l’époque dans BATTLE ROYALE évidemment, mais aussi la mini série MPD PSYCHO par Miike). Tu me donnes envie d’y replonger un peu, pour tenter les quelques rares choix que je n’ai pas fais (il doit me manquer 3/4 trophées, le truc que je n’aime pas, être si proche du 100% mais ne pas l’avoir haha). Et tu me fais penser, en voyant tes doux mots « Images : éditeur » que oui, nous ne pouvons faire aucune capture du jeu, ça m’a stressé sur le coup, je suis habitué à prendre 30 000 captures de mes jeux pour une future critique en général haha.

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    • Oui on est d’accord alors – pour ne pas changer. ^^ Quel plaisir de retrouver Kuriyama Chiaki en effet. En plus elle est super convaincante je trouve. Elle travaille beaucoup pour la télé maintenant je crois. Dommage, je sais pas… Elle a manqué une marche quelque part pour être dans le top des actrices ciné au Japon… Récemment, elle joue dans 24 JAPAN (la version japonaise de 24 !!! O_o ). J’ai peur du résultat ahahah.

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