Lost Planet: Extreme Condition (PlayStation 3, 2008)

LOST PLANET: EXTREME CONDITION
Année : 2008
Studio : Capcom
Éditeur : Capcom
Genre : Lost Planet is Hoth!
Joué et testé sur PlayStation 3
Support : Blu-ray

En raison de la guerre, du réchauffement climatique et de la pollution, la Terre n’est presque plus habitable : l’espèce humaine a donc décidé de coloniser l’espace. Mais la planète idéale fut si difficile à trouver que la mégacorporation NEVEC jeta son dévolue sur E.D.N. III – une planète extrêmement hostile, recouverte de neige et de glace et peuplée d’insectes géants, très agressifs : les Akrids.

150 années plus tard, il ne reste plus beaucoup d’hommes et de femmes sur E.D.N. III. L’espèce humaine semble avoir perdu la guerre contre les Akrids. Mais des bataillons de NEVEC sont toujours sur place, tentant d’aider les personnes prises au piège sur ce diamant de glace, et luttant à la fois contre les Akrids, pour récupérer et recycler leur énergie T-ENG, et contre les pirates des neiges.

Pour une raison que j’ignore, lorsque le jeu LOST PLANET est sorti sur PlayStation 3 en 2008, il m’avait laissé de glace – promis, j’arrête immédiatement les jeux de mots foireux, je n’ai pas envie de refroidir l’atmosphère à la manière de ce grand comique du cinéma. Bref. J’ai donc plongé dans l’aventure avec beaucoup de retard et un brin d’appréhension. Heureusement, mes doutes ont été balayés presque immédiatement. Déjà techniquement, LOST PLANET en a encore un peu sous le capot : regardez par exemple le visage du héros – Lee Byung-hun est super reconnaissable. Ensuite, dès mes premiers pas dans cette neige abondante, j’ai été happé. La lourdeur de notre personnage renforce encore cette sensation d’immersion : l’impression de véritablement marcher, parfois péniblement, avec de la neige jusqu’aux chevilles, voire jusqu’aux genoux ! Les environnements sont majestueux, presque écrasants : on s’y sent si petit, isolé… fragile ? Un sentiment d’oppression encore renforcé par l’énergie chauffante de notre combinaison qui diminue constamment – nous obligeant à avancer, toujours, pour tuer des ennemis (à la manière de l’excellent NIGHTMARE CREATURES) et ainsi récupérer du T-ENG pour ne pas mourir de froid. Mieux : le satané pic mouillé du pipi du stress vous gagnera certainement lorsque vous ferez face à certains Akrids, ces insectes géants tout droit sortis d’un STARSHIP TROOPERS délocalisé sur la planète Hoth. Et quand je dis « géants », je n’exagère pas : certains sont parfois absolument gigantesques !

Les combats contre les Akrids sont très souvent jouissifs : qu’il s’agisse des plus petits, gélifs, nécessitant une maîtrise du crowd-control, de ceux de taille moyenne qui allient souvent vitesse et (heureusement) précipitation, ou encore et surtout des plus grands, hyper impressionnants, superbement mis en scène et dont les rencontres débouchent le plus souvent sur des combats absolument épiques ! Car la difficulté est là, et bien là ! Même en mode normal, certains passages font mal et il n’est pas impossible que vous leviez les bras au ciel pour célébrer une victoire bien méritée face à l’un des nombreux colosses du jeu. Et c’est aussi ça qu’on aime ! Oui LOST PLANET propose un vrai défi, et même si les 11 niveaux sont découpés en plusieurs checkpoints, il n’est pas rare de reprendre loin en amont après une mort impromptue : cela influera bien évidemment sur votre manière de jouer, de gérer l’espace, les ennemis, les munitions. Je vous assure que lorsque vous devrez attaquer un convoi de méchas tout seul, en pleine nuit, au beau milieu d’un territoire rempli d’ennemis équipés d’armes toutes plus létales les unes que les autres, vous assurerez plus que de raison au moment d’arriver vers la fin du niveau et qu’il ne vous restera plus qu’un ou deux méchas à dessouder – et une dernière goutte de sueur sur votre front à éponger.

Les méchas en question sont, avec les Akrids, l’autre grande réussite du jeu. Je ne suis pas un spécialiste du genre, mais les sensations de pilotage sont, à mon sens, complètement folles. On ressent à la fois la lourdeur des engins mais aussi une certaine gracilité : selon les modèles, ceux-ci peuvent donc sauter, double-sauter, voleter, forer, tirer, exterminer, écrabouiller, tuer, détruire… bref je crois que vous avez saisi. C’est tout simplement grisant au possible ! LOST PLANET permet donc au joueur d’alterner les phases à pied et à bord d’un mécha : et les deux sont de vraies réussites. À pied, le personnage est certes lourd, mais il bouge bien – un grappin lui permet même de s’envoler sur des caisses, des parois… parfois de visiter des niveaux dans leur verticalité ! Aux commandes d’un mécha, on se sent tout de suite plus léger – enfin façon de parler ! Nos tirs font extrêmement mal (on sent la puissance des impacts… de chaque balle), il est possible de modifier légèrement notre véhicule (changer ses armes) et une fois que l’on manœuvre bien ce dernier, on se surprend à exécuter des esquives de toute beauté. Grandiose !

Environnements superbes, gameplay fantastique et varié, combats épiques contre des monstres aux points faibles souvent apparents ou des méchas ennemis surpuissants et une difficulté réelle, mais pas abusée : LOST PLANET assume son côté 100% japonais (avec de l’ADN de MONSTER HUNTER ?) – exigeant, précis mais valorisant pour le joueur méritant. Comme un bon vieux jeu d’arcade ! Punaise, mais que de moments mémorables dans ce LOST PLANET ! La première attaque des vers des neiges géants… le sol qui se brise sous nos pieds, cette gueule, comme un gouffre béant prêt à nous dévorer ! Cette course folle en avant pour s’échapper et se rendre compte qu’il n’y a pas de fuite possible… L’attaque du convoi en pleine nuit, longue, pesante, stressante… On serre les dents jusqu’au bout en croisant les doigts pour ne pas exploser sur la fin ! Ces canyons impressionnants que l’on visite parfois dans leur verticalité, et cet instant inimaginable où l’on s’aperçoit que les petites boules rouges qui tombent alors du ciel, ont en fait été larguées par un insecte volant titanesque que l’on aurait pu apercevoir plus tôt si on avait pris la peine de lever les yeux !

Hélas les yeux, il ne faudra pas trop souvent les baisser au niveau du plancher des vaches… les humains qui s’y trainent pourraient fort bien vous décevoir au plus au point ! Dotés d’une IA indigne même pour l’époque, les soldats que vous affronterez vous feront soit mourir d’ennui, soit pleurer de dépit – isolés, les soldats en question ne représentent en effet aucune menace, mais les développeurs ont trouvé la parade : l’union fait la farce ! Ces satanés humains lobotomisés s’agglutinent parfois pour nous rendre la vie atroce, en particulier lorsqu’ils sont armés de lance-roquettes en série et appuyés par des tourelles surpuissantes ou quelques méchas en sus. Certains passages peuvent alors vite devenir énervants, surtout si la caméra, qui accuse parfois son âge, se met à vous jouer de mauvais tours… Ces quelques défauts, auxquels on pourrait ajouter une histoire relativement nulle car trop emberlificotée, un duel final hors de propos et quelques ralentissements (je crois que LOST PLANET est mieux réalisé sur Xbox 360), font heureusement pâle figure face à tout ce que le jeu, hyper généreux, propose à côté.

La planète perdue, c’est celle de ces jeux volontairement oubliés en raison d’un côté technique prétendument daté. Une génération de jeux sacrifiés, issus de la PlayStation 3 ou de la Xbox 360, qui ne correspondrait plus aux attentes des joueurs modernes ni à la résolution de leur nouvel écran de télévision… Quelle tristesse ! LOST PLANET a beau avoir été développé il y a longtemps, il faut croire que le froid l’a bien conservé : il est encore tellement vivant.

Note :

Si personnellement je trouve LOST PLANET encore assez beau et très bien mis en scène, je sais que certains joueurs, plus exigeants que moi, auront du mal à se replonger dans un tel jeu qui, il faut aussi le reconnaître, accuse son âge sur plusieurs points (IA des humains, caméra, textures, etc.). Et pourtant… LOST PLANET est toujours aussi efficace aujourd’hui. Il propose des environnements grandioses, des combats enivrants, à pied ou à bord d’un mécha. Sensations garanties ! Les boss sont dingues, la puissance et la sauvagerie des batailles sont extrêmement bien retranscrites et la difficulté (même en mode normal) est réglée de telle manière que le joueur devra vraiment (et intelligemment) se retrousser les manches. J’adore ! Que d’émotions ! Et non, je ne pleure pas de joie… J’ai juste un flocon dans l’œil.

Images : Jeuxvidéo.com

Trailer :

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