THE STORY OF THOR: HIKARI O TSUGU MONO
Titres alternatifs : The Story of Thor / Beyond Oasis
Titre alternatif officieux : La Légende de Thor
Année : 1994
Studio : Ancient
Éditeur : Sega
Genre : Beyond Oasis? … Blur!
Joué et testé sur Megadrive
Support : cartouche
L’histoire du monde ensoleillé de Thor a été écrite par de nombreux héros, cultes de légendes improbables. Luo est l’un d’eux : le prince du royaume de Poseidonia, jeune et intrépide, a vu sa vie basculer le jour où il mit la main sur le bracelet en or d’un magicien disparu… Le magicien en question avait su utiliser les pouvoirs du bracelet pour invoquer quatre esprits : l’eau, le feu, l’ombre et les plantes. Avec leur aide, il parvint à se défaire de son adversaire machiavélique, désireux d’asservir le royaume au moyen du bracelet en argent. Et ce bracelet du chaos a récemment refait surface : son nouveau propriétaire fait désormais planer la menace d’un mal infini sur le royaume de Poseidonia.
Au-delà de l’oasis, là où règnent les grands action-RPG 16 bits que sont A LINK TO THE PAST, SHADOWRUN et consorts, il est difficile de se faire une place au SOLEIL – c’est quelque peu le cas de THE STORY OF THOR, un excellent titre pour le genre, qui est souvent resté dans l’ombre des géants. Mais, peut-être, est-ce aussi en raison de ses quelques défauts bien gênants ?
Dès le début de l’aventure, le jeu fait forte impression : graphismes convaincants et expressifs, sprites très grands voire énormes (les boss !) et un héros animé avec une étonnante fluidité. Ensuite, très rapidement le joueur comprend qu’il n’a pas un ZELDA entre les mains – les développeurs ont véritablement cherché à faire quelque chose de différent, et c’est tout à leur honneur. Ils ont pris le genre au pied de la lettre, mais capitale, la lettre : Action-RPG ? Non : ACTION-RPG ! Oui, il était écrit que THE STORY OF THOR serait un vrai jeu d’action, doublé d’un RPG avec une histoire principale assez simple et quelques rares quêtes annexes. Alors on ne va pas comparer ça à un improbable cross-over entre STREETS OF RAGE et LINK TO THE PAST mais… en fait, on n’en est pas si loin ! Le jeu est en effet truffé de monstres en tous genres, et le joueur devra donc, presque constamment, se frayer un chemin à coups de pied, de couteau ou d’épée – le tout, si possible, en sautant et en effectuant des enchainements, nombreux, à l’aide de la croix directionnelle. Il faudra alors bien gérer l’espace, lancer des coups spéciaux, ne pas se laisser enfermer dans un coin, savoir quel monstre éradiquer en priorité et, surtout, passer maître dans l’art du crowd-control.
L’autre grosse originalité de THE STORY OF THOR est le bracelet en or que le héros (Luo, ou Ali en Occident) pourra utiliser tout au long de son aventure. Pour cela, il faudra garder un œil sur la jauge de magie (bleue) – celle-ci remonte automatiquement, mais lentement. Le bracelet en question permet au joueur d’invoquer des esprits – celui de l’eau, du feu, de l’ombre et des plantes, si et seulement si vous touchez l’une de ces matières avec le rayon magique de votre artefact doré (une rivière pour invoquer l’eau, une torche enflammée pour invoquer le feu, etc.). Chacun de ces esprits possède des capacités très particulières qui vont des attaques féroces (le feu) au regain de points de vie (l’eau) à la possibilité de dévorer des choses (la plante). Mais le concept va encore beaucoup plus loin : les esprits ont en effet plusieurs cordes à leur arc, et ils seront souvent extrêmement utiles (pour ne pas dire indispensables) pour franchir certains obstacles ou défricher des puzzles sadiques dans les donjons. Je ne dévoilerai rien en détail mais sachez que l’ombre, par exemple, qui vous permet entre autres choses de vous dédoubler, vous surprendra jusqu’à la toute fin grâce à l’ingéniosité (le génie ?) des développeurs de l’époque.
Si l’originalité galopante de THE STORY OF THOR est souvent grisante, il faut aussi reconnaître qu’elle nous fait régulièrement sortir de notre zone de confort – et c’est une bonne chose dans le petit monde des jeux vidéo. Mais il y a un revers à la médaille d’or : on est parfois un peu largué, on a du mal à avancer, à s’approprier les mécaniques du jeu – le mécanisme du bracelet magique, les combats nombreux et rappelant ceux d’un beat’em all. Certaines séquences m’ont aussi paru manquer de précision : on croit parfois toucher un ennemi mais on frappe à côté, on saute sur une dalle mouvante mais on la rate et on tombe, on ne distingue pas toujours clairement les plateformes surélevées sur lesquelles on peut sauter, etc. Rien de très grave mais ces petits défauts, mis bout à bout, augmentent la difficulté du jeu pour de mauvaises raisons.
Tout n’est donc pas très clair, dans THE STORY OF THOR, aussi je vous conseillerai de bien lire la notice (en version japonaise, c’est presque une encyclopédie !). Le jeu peut en effet être assez déstabilisant et le joueur n’est pas toujours pris par la main – par exemple ici, lorsque l’on récupère un cœur (qui apparaît généralement quand il nous reste peu de points de vie), ça ne nous redonne pas immédiatement de l’énergie (pour cela il faut manger quelque chose), mais ça augmente notre total de points de vie ainsi qu’une capacité cachée, non chiffrée dans notre statut : la force de nos coups ! Toutefois, chaque cœur ainsi récupéré, s’il rééquilibre intelligemment la difficulté du jeu par rapport aux capacités du joueur, fait aussi chuter notre score. Oui, oui : THE STORY OF THOR est également un jeu à scoring, avec un classement très détaillé à la fin du jeu ! Beaucoup de secrets et de petits bonus récupérés au cours de l’aventure servent (aussi) à augmenter notre score – chose assez étrange pour un RPG. C’est le cas des gemmes par exemple, qui améliorent à la fois la puissance des esprits, mais également notre classement.
THE STORY OF THOR a donc du charme. Il dégage quelque chose de très particulier, ses développeurs ayant eu le mérite de tracer leur propre sillon et de s’y tenir, au risque de froisser/frustrer certains joueurs. Un pari difficile et pas toujours réussi, à mon sens, avec ce jeu aux mécaniques plus riches que le monde tissé autour – un peu chiche ?
THE STORY OF THOR est définitivement un très bon jeu de la Megadrive. Mélange détonnant d’action et d’aventure, il met volontairement l’accent sur la baston pour se démarquer de ses glorieux concurrents. Ça passe ou ça casse, selon les joueurs… Pour ma part, j’ai trouvé qu’il y avait un peu trop d’action, et quelques soucis de collision lors des attaques, et de précision lors des sauts m’ont parfois irrité. THE STORY OF THOR a malgré tout beaucoup à offrir, et certaines de ses mécaniques sont véritablement très originales.
Images : game.watch
Vidéo d’époque (Micro Kid’s 1995) :
C’est marrant mais pour une fois quand on lit le test « rétro » dans ta rubrique « c’était mieux avant » on s’aperçoit que Spy vise juste et parle carrément de « Streets of Rage 3 » dans les ingrédients qui façonnent le jeu ! Au moins, je suis prévenu et quand j’aborderai ce jeu, je pense que je ne serai pas surpris et je prendrai cet aspect du bon côté !
Un très bon test, ça reste un de mes jeux d’action/aventure/RPG préféré de la Mega Drive même si pour moi, le chef-d’oeuvre du genre sur cette console, dans la série des RPG Project de Sega de 1994, ça reste « Soleil » ! The Story of Thor est assez difficile, surtout si tu veux trouver tous les trucs cachés à 100% avec par moment une difficulté assez punitive, mais bon tu en viens quand même à bout avec de la persévérance…beaucoup de persévérance. Perso, je déconseille la version PAL 50Hz qui rame et me donne même l’impression de saccader légèrement…comme toujours, privilégiez la version NTSC jap originale. Et sinon, je découvre votre site depuis quelques jours, avez-vous déjà entendu parler de notre chaîne YT Lord Paddle ? On évoque le retrogaming sous toutes ses formes depuis 2017, on est une petite équipe de six passionnés, n’hésitez pas à venir nous voir, je pense que notre travail vous intéressera à coup sûr. Merci ! Je continue de visiter le site !
Merci beaucoup pour le message ! Lord Paddle ? Je suis déjà tombé sur cette chaîne, avec le présentateur dans le costume d’Halo ! Il faut avoir une sacrée patience pour monter de telles vidéos, bravo, moi je ne pourrais pas. Je vais retourner voir tout ça pour me rafraichir la mémoire !
PS : en ce qui concerne les consoles de jeux, je ne joue que sur les Japonaises, of course. ^^