MICKEY MANIA: THE TIMELESS ADVENTURES OF MICKEY MOUSE
Titre alternatif : Mickey Mania
Année : 1994 (1995 au Japon)
Studio : Traveller’s Tales
Éditeur : Sony Imagesoft / Capcom
Genre : Mickey tombe sur un os (il aurait mieux valu que ce soit Pluto)
Joué et testé sur Super Famicom
Support : cartouche
Mickey va vivre sa plus grande aventure ! À travers le temps et les pellicules usées de son histoire animée, Mickey va revisiter ses classiques : 1928 avec Steamboat Willie, 1933 et The Mad Doctor, 1937 avec Moose Hunters, 1937 toujours avec Lonesome Ghosts, 1947 et Mickey and the Beanstalk, et enfin plus près de nous : 1990 avec The Prince and the Pauper. Pour l’assister dans sa tâche extrêmement périlleuse, Mickey pourra compter sur son plus fidèle compagnon : Pluto ! Une aide loin d’être superflue, tant les pièges disséminés çà et là au cours de l’aventure se révèleront retors – et fatals ? Alors prenez votre courage à deux mains, car lors du sprint final, c’est le maléfique Pat Hibulaire qui se dressera en travers de votre chemin !
Le jeu MICKEY MANIA est souvent préféré sur Megadrive, au détriment de la version Super Famicom – rien d’injuste à cela, puisque sur la console de Sega, le jeu semble avoir été mieux fini. Ça se voit dans la qualité des scrollings (dans l’ascenseur par exemple), dans les sons (il y a des voix supplémentaires), dans les temps de chargement et même dans les niveaux : la descente de la tour et une petite séquence bonus sont absentes de la console de Nintendo ! Pire : sur Super Famicom, le jeu est un poil (de mouche) plus lent. Rien de rédhibitoire cependant : le jeu est bien évidemment très jouable sur les deux machines, mais les puristes sauront vers quelle version se tourner en priorité.
Bâti sur l’idée folle de revisiter l’histoire des dessins animés de Mickey, MICKEY MANIA affole les conteurs dès le début de l’aventure – c’est impressionnant et bien trouvé, et avec la séquence dédiée à Steamboat Willie, on a littéralement l’impression de faire renaître la légende… voire d’en faire partie ! C’est hélas un peu moins vrai par la suite, car à moins de connaître l’histoire de Mickey sur le bout des doigts gantés de blanc, il est difficile de s’y retrouver et par conséquent de sentir sa petite fibre nostalgique vibrer. Mais une chose est sûre : les niveaux sont extrêmement variés et ça, nul besoin d’être un fan de Mickey Mouse pour s’en apercevoir. Un château hanté peuplé de squelettes désarticulés, un ascenseur brinquebalant avec des bouts d’os assassins dedans, une tour à gravir avec un effet rotatif de toute beauté (à la NEBULUS pour les plus anciens), des sauts (pas vraiment) périlleux de corde en corde, une course-poursuite avec un superbe effet de simili 3D en pleine nature mais loin d’être bucolique quand on est poursuivi par un élan (ne perdez pas le vôtre !), quelques secrets bien gardés, des fantômes fourbes, une araignée-bélier, la possibilité de lancer des billes sur les ennemis au lieu de bondir dessus pour les écraser, et une idée géniale : la possibilité de sauter en continu en maintenant le bouton de saut enfoncé.
Développé par le studio britannique Traveller’s Tales (créateur de LEANDER !), MICKEY MANIA peine, malgré ses évidentes qualités, à rivaliser avec les productions japonaises de l’époque (MAGICAL QUEST, CASTLE OF ILLUSION…). C’est peut-être mon penchant pour les jeux japonais qui me fait dire ça puisque, par exemple, je préfère largement la version japonaise d’ALADDIN sur Super Famicom, au jeu américain sur Megadrive. Je trouve que l’on sent une différence entre le savoir-faire japonais, et les studios occidentaux de l’époque. L’approche semble différer quelque peu… l’esprit, aussi. MICKEY MANIA est en fait assez difficile, et pas toujours pour de bonnes raisons. On s’y fait toucher pour un oui, pour un non, des plateformes se confondent parfois avec les décors au point de faire douter le joueur à propos de la marche à suivre pour progresser, il y a des pièges que l’on est presque obligé de se prendre sur le museau la première fois, la hitbox ne pardonne rien et me semble parfois un brin douteuse, certaines séquences sont peu intéressantes (la première partie du niveau contre l’élan), surcharger le dernier chapitre d’ennemis qui peuvent toucher à distance n’est pas forcément une bonne idée dans un jeu de plateformes, souvent on peut sauter sur les ennemis pour les anéantir mais parfois non, les boss sont rares et globalement peu inspirés et on doit reprendre au tout début d’un niveau lorsque l’on perd un crédit – quand c’est après un échec lors du duel final avec Pat Hibulaire, il y a de quoi en vouloir à la Terre entière. Peut-être que les continus auraient dû être disponibles en nombre illimité, tout du moins en mode easy ?
J’ai pour ainsi dire pas mal galéré, pour terminer MICKEY MANIA – je n’y étais pas parvenu à l’époque, je crois. J’ai même dû me résoudre à y jouer en mode easy, avec cinq vies par crédit. Mais diable, que j’en ai bavé ! J’y ai passé près de deux après-midi, à me faire toucher gratuitement, à tomber, à ne pas forcément comprendre comment envisager certaines séquences (le savant fou ?!), à perdre si près mais en fait si loin du but… contre Pat Hibulaire. Heureusement on finit par progresser, signe d’un bon jeu. Et j’ai finalement réussi à boucler l’aventure mais en pestant plus souvent qu’en m’amusant. MICKEY MANIA n’est pas forcément ce que j’attends d’un jeu de plateformes. Des cohortes de fans colportent malgré tout depuis des années des avis extrêmement flatteurs à propos du titre de Traveller’s Tales, aussi est-ce peut-être moi qui suis fou. Dans le faux. Le flou ? De plus, les magazines de l’époque avaient extrêmement bien accueilli MICKEY MANIA. De quoi ravir les manias de Mickey ?
Note : Nostalgie :
MICKEY MANIA est un bon jeu, cela va sans dire – mais pas sans mourir ! Encensé lors de sa sortie… Insensé pour les joueurs les plus avertis ? Si je reconnais les qualités de MICKEY MANIA, je dois en effet avouer qu’il ne correspond pas à ce que j’attends généralement d’un jeu de plateformes – trop de manière de se faire toucher, dernier niveau truffé d’ennemis qui nous tirent dessus, hitbox un peu douteuse, et une difficulté qui n’est pas (à mon sens) adaptée aux écueils précités. Mais MICKEY MANIA est beau, varié et truffé de détails d’amoureux du pixel d’origine contrôlée. Cela sera-t-il suffisant pour vous faire craquer ?
Images : YouTube / Jeux vidéo et des bas
Vidéo d’époque présentant la version PlayStation (légèrement enrichie par rapport aux jeux 16 bits) :