DRACULA DENSETSU
Titre alternatif : Castlevania: The Adventure
Année : 1989
Genre : fouet à lier !
Studio : Konami
Éditeur : Konami
Joué et testé sur Game Boy
Support : cartouche
Une centaine d’années avant que Simon Belmont ne terrasse Dracula, l’un de ses ancêtres, Christopher, avait lui aussi croisé le fer et surtout le fouet avec ce triste sire. En ces temps reculés, en Transylvanie, Dracula était encore un simple mortel aux ambitions démesurées. Sataniste éclairé, le comte ambitionnait de devenir un démon immortel. Maitrisant les arts obscurs de la magie noire, il parvint à invoquer de nombreuses créatures du malin. Retranché dans son château regorgeant de pièges tous plus machiavéliques les uns que les autres, il multiplia les rituels et ses pouvoirs prirent bientôt des dimensions effrayantes… à tel point qu’il éveilla les soupçons des campagnes environnantes. Armé de son seul fouet, un homme décida malgré tout de s’opposer au comte Dracula, espérant l’occire avant que celui-ci ne devienne trop puissant. La légende retiendra son nom : Belmont.
J’avais particulièrement apprécié DRACULA DENSETSU à l’époque – ses musiques fabuleuses, son level design très bien pensé pour la machine et sa foultitude de bonnes petites idées : les yeux protubérants qui roulent et qui explosent, détruisant éventuellement des ponts et précipitant certains de leurs congénères oculaires dans le vide, quelques secrets bien tordus, ces murs qui bougent et qui avancent, menaçant de nous écraser à chaque instant, ces plateformes particulièrement retorses et notre cœur qui s’emballe, manquant parfois de déchirer notre torse… En Occident le jeu porte bien son nom : THE ADVENTURE. Oh oui, quelle aventure ! Hélas, si ce CASTLEVANIA est pétri de qualités, il est aussi perclus de défauts, dont certains risquent de se révéler rédhibitoires pour le commun des mortels.
Voici une petite liste de mes remontrances, pareilles à des gouttes de rancœur qui s’accumulent dans un calice que vous finirez par boire jusqu’à la lie : le personnage est lent, à tel point que ça en devient navrant. Couplé à des ralentissements assez nombreux, cela a des conséquences directes sur le gameplay. Les sauts sont étranges et assez difficiles à prendre en main et pour couronner le tout mais d’une couronne d’épines la hitbox est plus que douteuse – ici oubliez le pixel près, il faut prévoir plus large ! Au programme : du stress, des larmes et de la rage. Le nombre de vies est limité, et malgré quelques checkpoints bien placés on doit souvent recommencer au tout début d’un niveau. Les continus sont, eux, heureusement infinis – contrairement à la patience du joueur, meurtri. Ce dernier devrait donc rapidement abandonner car, passés les premier et deuxième niveaux, sympas et bien équilibrés, le cauchemar commence au troisième pour se confirmer dans le quatrième : des pièges partout, une maniabilité trop rigide par rapport au sadisme de l’ensemble et des mots de passe qui brillent par leur absence.
Konami améliorera la recette en y mettant un peu moins de cyanure dans les épisodes suivants – par exemple CASTLEVANIA II propose, lui, des mots de passe ! Aujourd’hui le premier volet des aventures du chasseur de vampires sur console portable ne devrait donc pas rester dans les annales, ou alors pour sa difficulté et son machiavélisme qui sont, eux, effectivement mémorables. Il est bien évidemment possible de terminer le jeu dans les règles de l’art, à savoir sans savestates, sur une vieille Game Boy – j’y suis parvenu après bien des jurons lâchés, et de nombreux litres de sang et de sueur versés. Mais à la fin, l’amusement avait cédé la place à la crispation puis heureusement, au soulagement. Une maigre consolation pour un chasseur de vampires qui aura définitivement tout fait pour ne pas finir crucifié par Dracula – comble de la honte pour un éradicateur de démons, n’est-ce pas ?
Note : Nostalgie :
DRACULA DENSETSU était plutôt un bon jeu en 1989 (1991 en Europe, certes). Mais certaines de ses mécaniques ont affreusement mal vieilli. Le personnage est trop lent par exemple, et il ne dispose que d’une seule arme (légèrement améliorable). Et si les pièges sont imaginatifs et le level design bien ficelé, ils ne sont pas adaptés à la difficulté et la rigidité de l’ensemble. Mal équilibré, ce premier volet des aventures de la famille Belmont sur Game Boy est donc à réserver essentiellement aux nostalgiques d’une époque révolue.
Images : Gamefaqs
Vidéo de trucs et astuces d’époque :