DRACULA DENSETSU II
Titre alternatif : Castlevania II: Belmont’s Revenge
Année : 1991
Genre : un coup de fouet à la franchise !
Studio : Konami
Éditeur : Konami
Support : cartouche
15 années après avoir été défait par Christopher Belmont, Dracula est de retour. Il kidnappe le fils de Belmont, Soleil, et commet l’irréparable en transformant ce dernier en cruel démon. Mettant à son profit les pouvoirs surnaturels de Soleil, Dracula parvient à reprendre forme humaine, et à reconstruire son château. Celui-ci est malgré tout caché des yeux de tous. Pour le révéler au grand jour, Christopher Belmont devra avant tout mettre la main sur quatre artefacts magiques, gardés par des hordes de monstres et protégés par de nombreux pièges sataniques.
La série CASTLEVANIA n’avait pas forcément très bien commencé sur Game Boy – affreusement lent, pas toujours très maniable et trop difficile, le premier jeu de Konami avait, malgré tout, su plaire à un certain public à l’époque : ses pièges sadiques, son atmosphère particulièrement prenante, ses musiques… c’était chouette, quand même ! Mais à l’instar d’autres jeux dont on garde des souvenirs émus mais flous, CASTLEVANIA premier du nom prend un malin plaisir à piétiner notre nostalgie du fouet et des deux pieds lorsque l’on prend le risque fou de le ressortir de sa boîte plusieurs décennies après un premier contact. En gros, aujourd’hui, il faut avoir l’estomac bien accroché pour aller au bout de cette aventure écorchée. Tout le contraire de sa suite, sortie deux années plus tard, et pour laquelle Konami a mis les petits plats dans les grands, et choisi ses développeurs parmi les plus compétents.
Encore loin de se reposer sur ses lauriers, ces couronnes pleines d’épines promises à un succès facile (les jeux pour Smartphone, les pachinkos, les compiles…), Konami savait encore se retrousser les manches, se remettre en question pour faire plaisir à un public et à un marché alors en pleine ébullition. En effet, si on met de côté les musiques, qui étaient déjà magnifiques, Konami a absolument tout amélioré dans ce deuxième volet : le jeu n’est plus affreusement lent, le héros bouge bien, les sauts sont précis, la maniabilité est parfaite, on peut glisser rapidement le long des cordes, il y a de nouvelles armes, on ne perd plus nos améliorations lorsque l’on se fait toucher (ouf de soulagement dans l’assemblée) et la difficulté est globalement merveilleusement bien pensée pour un support portable – les six niveaux ne sont pas trop longs, quatre d’entre eux sont sélectionnables au début via une espèce de hub, il y a de nombreux checkpoints et des mots de passe pour souffler. Pas sur les bougies, hein. Ici on aurait plutôt tendance à les détruire pour récupérer des bonus, notamment des petits cœurs qui contrairement aux apparences ne redonnent pas d’énergie : ils servent en réalité à utiliser notre arme spéciale, à savoir une fiole d’eau bénite (déclenchant un feu sacré sur le sol) ou une espèce de croix qui se manie peu ou prou comme un shuriken géant. Les deux options sont payantes selon les niveaux et les bêtes féroces auxquelles on fait face : l’eau bénite détruit les monstres maudits mais pas les décors les plus fragiles (un pont par exemple) et la croix se révèle extrêmement utile pour balayer tout l’écran dans son horizontalité – étrangement, cette arme a été remplacée par une sorte de hache que l’on lance dans les airs, en cloche, dans les versions occidentales du jeu. Était-elle trop puissante dans le jeu japonais ?
CASTLEVANIA II reprend aussi, il faut l’avouer, de nombreuses idées issues des entrailles haineuses de son ainé. Mais celles-ci ont à chaque fois été peaufinées, améliorées… sublimées. Ces murs menaçants prêts à nous écraser, ces sauts improbables de corde en corde, ces plateformes instables se dérobant sous nos pieds, ces quelques monstruosités cracheuses de feu ou lanceuses de boomerang avec un air de déjà vues… de déjà vaincues. Rien de redondant ou répondant aux acides sirènes de la facilité : ici tout a été légèrement voire profondément repensé, tout est plus amusant, et jouable. Mais si la compagnie Konami a de la suite dans les idées, elle a aussi mis « des idées dans la suite » : le hub du début, la faculté de glisser le long des cordes, les armes spéciales, ces câbles mécaniques dont il faut épouser le rythme, l’obscurité de certaines des grottes, ces araignées assassines qui tissent des toiles dans lesquelles notre vie ne tient littéralement qu’à un fil…
CASTLEVANIA II est un grand jeu de la Game Boy. Excessivement bien pensé pour le support portable, doté de musiques sublimes et de quelques boss mémorables avec un level design qui confine à la perfection et moult pièges et secrets en sus, le jeu de Konami est un incontournable qui condamne aussi l’épisode précédent au triste sort des souvenirs déchus.
Note : Nostalgie :
Difficulté et level design formidablement bien pensés pour le support portable, bien réalisé et maniable, DRACULA DENSETSU II gomme tous les défauts du précédent volet et rend ses lettres de noblesse à la franchise sur la petite (mais costaude) Game Boy de Nintendo.
Images : retrogameraiders.com
Une astuce de l’émission Televisator 2 :