Typhoon (Amstrad CPC, 1988)

TYPHOON
Année : 1988
Studio : Imagine
Éditeur : Imagine
Genre : Flop Gun
Joué et testé sur Amstrad CPC
Support : cassette ou disquette

Récemment sorti des arcades de jeu, TYPHOON représente la toute dernière action de combat maritime et aérien alliant les forces de l’avion chasseur à celles de l’hélicoptère de combat.
Pilotez le vol de la mort de vague en vague dans votre hélicoptère blindé; hurlez de par les cieux dans votre F-14 alors que vous affrontez les hordes apparemment infinies d’envahisseurs mécanoïdes dont le seul but est une domination terrestre totale. La tempête fait rage pendant que vous livrez bataille dans les airs.
TYPHOON, le Konami d’arcade, est désormais disponible pour votre micro ordinateur personnel, avec un mouvement défilé rapide et trois dimensions pour un combat aérien acharné. Accumulez un vaste déploiement d’armes meurtrières sur huit niveaux de folle ivresse, chacun atteignant son summum contre un adversaire écrasant.
La simulation réaliste de ce jeu de Imagine, compulsif et passionnant vous électrisera. [texte tiré de la notice du jeu]


Je ne sais plus exactement pourquoi j’avais acheté TYPHOON à l’époque, pour mon petit Amstrad CPC. Sans doute que la jaquette magnifique, avec cet avion aux formes aérodynamiques, avait su titiller mon intérêt. La présence du logo d’Imagine (racheté par Ocean Software), une compagnie anglaise qui m’avait souvent régalé jusque-là, avait dû me faire sauter le pas. DRAGON NINJA, PING PONG, RENEGADE, ARKANOID… autant de hits de l’arcade qui furent portés, je sais ça parait incroyable, avec talent et succès sur les Amstrad CPC. Pince-moi, je rêve !


Hélas, TYPHOON n’a d’arcade que le nom. Passé son petit écran d’introduction avec sa musique très sympathique, on se prend de plein fouet un framerate programmé à la serpette qui a poussé plus d’un joueur de l’époque à se venger sur son joystick. Durant les phases en prétendue 3D à la AFTER BURNER, le jeu est en effet atrocement lent, comme un bullet-time permanent. Le rythme s’accélère un peu lors du deuxième niveau, plus classique avec sa vue zénithale et son scrolling vertical – hélas ce sont surtout les boulettes ennemies qui gagnent en célérité, et comme le jeu se joue aussi sur deux plans (barre d’espace pour larguer une bombe sur les tourelles au sol) eh bien c’est la panique assurée puisqu’il faut lâcher le joystick durant un court instant. Pince-moi, je crève !


Les graphismes ne sont pas en reste, programmés dans un mode 1 peu ragoûtant et qui, pour distinguer les niveaux, changent en fait leur couleur principale – en gros il y a le niveau vert, le rouge, le bleu, etc. Apprêtez-vous à saigner des yeux ! Le pire étant sans doute le rouge, ignoble : oui, oui, la couleur du Virtual Boy ! Et puis je reviens sur les fameux niveaux à la AFTER BURNER – sur arcade, il y avait un effet de zoom pour simuler la chose, et ça marchait très bien. Sur Amstrad rien de tout cela, ou alors si peu – une espèce de nuage dans le premier niveau, qui grossit à une image par seconde et qui tourne en boucle (et si j’ai deviné qu’il s’agissait d’un nuage, c’est parce que je connais le jeu d’arcade – car ça ressemble à tout sauf à un nuage sur Amstrad). Face au boss, un grand porte-avions, c’est encore pire puisqu’il n’y a absolument aucun zoom et que notre avion, alors qu’il est toujours en position de piqué, semble faire du surplace au-dessus du navire. Oui, le jeu est globalement mauvais, on ne va pas se mentir.


Et pourtant, voici venir un plot twist digne de USUAL SUSPECTS : oui, j’aime bien TYPHOON ! Je l’avais apprécié lors de sa sortie, et je m’y suis amusé l’espace de quelques parties dans l’optique d’écrire cette chronique. Je l’ai même terminé, plusieurs fois sans tricher, ce qui est à mettre à son crédit puisque cela ne coule pas nécessairement de source dans la jungle injuste des jeux Amstrad mal programmés et impossibles à boucler. Certes les deux niveaux à la AFTER BURNER, où l’on contrôle un avion, sont peu intéressants et assez laids, on se contente d’éviter les boulettes adverses jusqu’au boss que l’on dévisse avec une facilité déconcertante (mais c’était pareil sur arcade) – il faut les prendre comme des stages bonus je pense, pour les rendre digestes, à vous de choisir de prendre le risque de détruire vos adversaires pour scorer, plutôt que de vous contenter de slalomer entre leurs tirs arrondis. Les trois niveaux beaucoup plus classiques en vue zénithale et en scrolling vertical, aux commandes d’un hélicoptère cette fois sont, à mon sens, très corrects pour un jeu sur Amstrad CPC porté à la va-vite pour se faire du fric sur le dos d’une borne d’arcade de Konami. D’aucuns pesteront en raison de la relative lenteur de l’hélico, mais ce n’était pas rare à l’époque. Il fallait souvent anticiper pour éviter de finir en tas de tôles froissées – souvenez-vous de l’ancêtre TIGER-HELI, en 1985 ! Ne nous arrêtons pas en si bon chemin, et remontons encore plus loin dans le temps, avec le vénérable XEVIOUS sorti originellement en 1982 : TYPHOON en reprend le principe des bombes pour détruire les tourelles au sol, distinctes des tirs frontaux plus classiques que l’on crache à tout-va. Il y a aussi quelques armes spéciales à récupérer çà et là et une bombe à action multiple qui détruit tout, même les munitions ennemies – quoi vous n’avez pas bien compris ? Ah, je vois. En fait c’est comme cela que la notice expliquait que l’on pouvait utiliser une smart-bomb et que celle-ci provoquait également un bullet-cancel. Je sais, je sais, il faut réviser notre vocabulaire des années 80 !


Hélas dans TYPHOON, chaque jolie médaille a son revers. Il y a effectivement des armes spéciales, mais en réalité seul le laser est véritablement appréciable. Quant aux bombes à larguer au sol, et à la bombe à action multiple, elles sont certes essentielles au gameplay et apportent de la diversité à celui-ci, mais elles sont aussi victimes du manque d’ergonomie des micro-ordinateurs de l’époque, auxquels on jouait avec des joysticks dotés d’un seul bouton… Pour la bombe au sol, il faut ainsi taper sur la barre d’espace du clavier, et pour la bombe à action multiple, sur la touche entrée. Le tout en tenant votre joystick des deux mains, puisqu’il faut continuellement tirer et éviter les boulettes adverses ! Je vous laisse imaginer les circonvolutions digitées nécessaires pour finir par maitriser cet arsenal improbable et donc voir la fin du jeu. J’ai dû être contorsionniste, dans une autre vie.

TYPHOON est un petit jeu blindé de défauts mais résolument attachant, pour peu que vous ayez l’esprit vagabond, la nostalgie comme conseillère et les yeux fixés dans le rétro.

Note :     Nostalgie :

TYPHOON, malgré son titre et ses nuages d’une lenteur pachydermique, ce n’est pas un typhon, pas même une rafale de vent et encore moins une tempête… Tout juste une petite brise printanière. Objectivement il ne s’agit pas d’un bon jeu, beaucoup le considèrent d’ailleurs comme mauvais. Pour ma part, je l’avais apprécié à l’époque, et j’avoue sans honte avoir repris du plaisir à le finir plusieurs fois, aujourd’hui. Le prisme déformant de la nostalgie, sans doute à l’œuvre, ferait-il avaler des couleuvres ? 

Images : Jeux vidéo et des bas

Vidéo enregistrée par mes soins :

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