The Tomb Raider Trilogy (PlayStation 3, 2011)

THE TOMB RAIDER TRILOGY
Année : 2011
Studio : Crystal Dynamics / Buzz Monkey Software / Nixxes Software
Éditeur : Square Enix
Genre : Lara crafte ses meilleures aventures
Joué et testé sur PlayStation 3
Support : Blu-ray

TOMB RAIDER: LEGEND (2006)
Lancée sur la piste de la légendaire Excalibur, Lara Croft va traverser le monde, du Ghana au Japon, en passant par le Népal, mais aussi replonger dans son passé : la mort de sa mère, et celle de son amie, Amanda. Au risque de réveiller de vieilles malédictions et de cruelles rancœurs ?

TOMB RAIDER: ANNIVERSARY (2007)
Lara Croft est engagée par une riche femme d’affaires afin de retrouver un artefact légendaire d’Atlantis : un pendentif aux pouvoirs étranges, connu sous le nom de Scion. Un objet que le père de Lara a longtemps recherché… L’aventurière se rend immédiatement au Pérou, sur les traces de la cité perdue Vilcabamba, où l’artefact serait enterré au côté de Qualopec, l’ancien dirigeant inca.

TOMB RAIDER: UNDERWORLD (2008)
Lara Croft se rend dans la Méditerranée, sur la piste d’Avalon, dans l’espoir d’en savoir davantage sur le sort de sa mère. Pourrait-elle être encore en vie ?! En explorant les fonds marins, le belle Anglaise croisera la route d’un monstre légendaire, du gant ayant permis à Thor de soulever Mjolnir mais aussi celui d’une bien peu scrupuleuse aventurière…

TOMB RAIDER: LEGEND

Tandis que la série TOMB RAIDER tombait petit à petit en désuétude, la faute à des épisodes moins inspirés (pour ne pas dire catastrophiques) et à une maniabilité s’empêtrant encore parfois dans les remugles de souvenirs datés, LEGEND est venu redonner un coup de fouet à Lara Croft – au sens figuré, ne soyez pas déçus bandes d’obsédés textuels ! Afin de redorer le blason de cette série culte, le studio Crystal Dynamics a fait un constat simple : les joueurs aiment les environnements exotiques et mystérieux, mais rechignent à devoir mourir régulièrement en raison d’un saut improbable manqué de quelques millimètres. LEGEND sera donc plus accessible, moins tortueux, plus joli aussi et fourmillant de détails magnifiques (les insectes ou les oiseaux qui s’envolent, la distance d’affichage, la buée qui s’échappe des lèvres de Lara lorsqu’il fait froid…), tout en conservant l’ADN des premiers jeux en faisant plonger les aventuriers en herbe dans l’ambiance de contrées reculées invitant parfois au rêve éveillé.

Dans LEGEND, Lara Croft saute comme un cabri sous amphétamines, se rattrape à des corniches effritées avec grâce (bouton triangle pour stabiliser Lara et ainsi rattraper un saut trop juste), nage et plonge avec facilité et peut même utiliser un grappin (bouton carré) afin d’atteindre certains endroits et éventuellement courir sur les murs ! Bad-ass. La palette de mouvements de Lara est très large, et ceux-ci sont d’ailleurs, malgré l’incongruité de la plupart des situations, criants de naturel. Oui, on y croit, aux exploits de cette as de la varappe !

L’exploration exotique est donc le maitre-mot de cette aventure, avec son lot d’énigmes et de plateformes, éparpillée aux quatre coins du monde : les neiges éternelles du Népal, une forêt tropicale au Ghana, des tombes oubliées enfouies dans des labyrinthes souterrains dévorés par les mythes… mais aussi des décors ponctuellement plus urbains et contre toute attente, assez rafraichissants (les pérégrinations sur les hauteurs bétonnées de Tokyo). L’aventure est aussi ponctuée de gunfights simplistes, mais plutôt maniables et, c’est le plus surprenant, assez fun finalement – nonobstant un ou deux combats de boss plutôt louches. Quelques séquences à moto, elles aussi assez réussies, viennent également apporter un peu de variété à un jeu définitivement très rythmé et généreux.

Malgré son histoire à dormir debout, LEGEND est un jeu auquel on a envie de continuer à jouer couché la nuit. Facile et prenant, en un mot : amusant !

TOMB RAIDER: ANNIVERSARY

Le premier TOMB RAIDER, sorti en 1996, fait selon moi partie des titres les plus importants de l’histoire des jeux vidéo en 3D. Son level design n’a, pour ainsi dire, jamais vraiment été égalé, et certains de ses niveaux figurent, avec ceux de THIEF II, parmi les plus grandes prouesses du monde vidéoludique. Des aventures en mode solo, durant lesquelles on ressent la solitude du héros. Le poids d’une tension, et de notes assassines pesant sur les épaules de l’héroïne. Ainsi abandonnés aux quatre vents balayant des aventures hors normes, les joueurs d’alors n’étaient pas pris par la main, mais plutôt par le cou, avec cette corde qui se resserrait lentement et surement à mesure qu’ils s’enfonçaient de plus en plus profondément dans les mystères et autres chemins de fortune de niveaux tentaculaires aux contours cryptiques. La mort et l’échec se trouvaient parfois au bout de ce chemin, aucunement balisé et vierge de tout GPS et PNJ qui auraient agi comme des guides à peine camouflés. Cette sensation de vide, de jouer sans filet, renforçait la puissance immersive de ces jeux fabuleux, et décuplait la joie d’en venir à bout.

ANNIVERSARY est un remake du premier épisode. Et pour un retour aux sources, qui de mieux que Toby Gard, qui en a écrit les premiers codes ? Ce retour du boss de fin est un gage de qualité, et de renouvellement dans la continuité. Cet ANNIVERSARY est en effet une réussite totale, puisqu’il reprend l’ADN du jeu originel, à savoir un level design dantesque, des environnements gigantesques qui respirent la vie mais distribuent la mort, et des mystères et énigmes particulièrement retors. La difficulté est bien dans le contrat : vous avez signé pour en baver, pour saigner ! On replonge ainsi avec un plaisir infini dans certains niveaux que l’on connait déjà mais qui, remake oblige, esquissent des courbes, pièges et autres secrets particulièrement fourbes totalement originaux ! On redécouvre ainsi le premier jeu sous un angle nouveau, modernisé mais, c’est important, toujours respectueux du matériau originel. Je peux vous assurer que lorsque vous remettrez les pieds à Saint Folly, l’un des plus grands niveaux de l’histoire des jeux vidéo, plus d’un frisson vous parcourra l’échine.

Si ce remake reprend ce qui faisait le sel du TOMB RAIDER originel, il en profite aussi pour expurger ce dernier de ses défauts majeurs et rédhibitoires pour le commun des mortels. Déjà le jeu est magnifique, Lara n’a jamais été aussi belle (oubliez les courbes pixélisées de la femme fractale sur PS1) et les environnements s’étendent à perte de vue, avec des effets de profondeur qui ont parfois manqué de me faire perdre pied – par exemple lorsque j’ai découvert, interdit, que cette salle relativement exiguë et sans sortie, cachait en réalité sous son étendue d’eau des bâtiments titanesques. Le jeu corrige également quelques erreurs gênantes pour un jeu ciblant l’archéologie (les salles de Neptune et de Thor ont été logiquement rebaptisées des noms grecs Poséidon et Héphaïstos). Mais surtout, ANNIVERSARY gomme tous les problèmes de maniabilité qui ont souvent condamné ces vieux jeux PS1 à hanter nos placards et étagères usés. Le jeu reprend en fait le système déjà vu, et apprécié, dans LEGEND : Lara saute merveilleusement bien, se rattrape avec élégance, peut se stabiliser avec le bouton triangle après un saut mal maitrisé, l’ajout d’un grappin est une idée fantastique qui ne dénature aucunement l’esprit du titre original, les mouvements sous-marins sont fort bien retranscrits (avec une certaine lourdeur, c’est voulu) et les combats sont mieux gérés à défaut d’être réalisés avec génie.

Il s’agit d’ailleurs de l’un des seuls défauts du jeu – et encore c’est très relatif. Je n’ai pas trop aimé les combats, avec un système d’Adrenalyn Shot qui ne m’a pas convaincu plus que cela lorsque l’on est en présence de plusieurs adversaires, et un mécanisme de lock qui montre ses limites vers la fin du jeu (un peu trop dure et un brin irritante) lorsque l’on doit lutter contre des démons ailés dans une salle construite dans la verticalité et que notre visée se fixe sur des objets plutôt que sur les diaboliques histrions, eh bien il y a de quoi péter un câble. Ou boire le bouillon. Sans pour autant taper du poing sur la table, car comme je l’ai déjà dit, cette critique est relative : ça reste mille fois mieux géré que dans le TOMB RAIDER originel et, surtout, de nombreux combats sont passés à la trappe – tous ceux, peu passionnants, contre des humains par exemple, ont soit disparus, soit été remplacés par des QTE agréables et bien vus.

Lara Croft, la belle Anglaise au short moulant, la pilleuse de tombes, la destructrice de sites archéologiques millénaires et la tueuse d’animaux en voie de disparition est de retour dans ce qui constitue, pour moi, sa plus grande aventure.

TOMB RAIDER: UNDERWORLD

UNDERWORLD, je l’avais terminé en 2009, à 100% d’ailleurs, preuve que je l’avais particulièrement apprécié. Mais à l’époque, j’en pinçais plus pour les muscles, les blagues et les aventures XXL de Nathan Drake que pour celles, immenses certes, mais plus amoureusement ancrées dans le rétro, de Lara Croft. La belle Anglaise m’était alors un peu sorti de la tête, et mes souvenirs d’UNDERWORLD se firent de plus en plus brumeux. Eh bien après l’avoir terminé une nouvelle fois cette année, j’ai envie de le réévaluer. Ce jeu mérite d’être beaucoup plus connu qu’il ne l’est actuellement. Tout d’abord parce qu’il s’agit de la toute dernière aventure de Lara Croft en date – non, ne me parlez pas du reboot de 2013. Je n’aurai pas l’outrecuidance de dire qu’il s’agit d’un mauvais jeu, mais il n’a de TOMB RAIDER que le nom. Ensuite, parce que UNDERWORLD est un très bon jeu, tout simplement !

Construit sur les bases des deux précédents TOMB RAIDER, UNDERWORLD ne déçoit pas, et le joueur déjà conquis se retrouvera en terrain connu : Lara est super maniable, le grappin est toujours là et l’aventurière est même encore plus souple qu’auparavant – elle enjambe désormais les petits obstacles automatiquement, et elle repousse les plantes et les hautes herbes d’un revers de la main criant de naturel. De la même manière, Lara peut sprinter, lancer les objets qu’elle soulève, ou se tenir debout sur une petite barre, dans une pose aussi fragile que gracile. Mieux : les développeurs ont implanté un wall-jump assez jouissif et les phases de plongée sont encore plus agréables qu’avant, et lorsque l’on est équipé de bouteilles, l’exploration sous-marine procure un plaisir infini.

Le jeu commence d’ailleurs pied nu au plancher avec un premier niveau assez dantesque sous l’eau, durant lequel le joueur devra explorer le moindre interstice afin de se frayer un chemin de fortune parmi les roches et les coraux. S’en suivront la découverte d’un gigantesque temple sous-marin et un face-à-face improbable avec une créature légendaire et titanesque. Quelle entrée en matière ! La suite sera du même acabit : UNDERWORLD nous emmène dans de nombreux pays et environnements différents, l’immersion est totale et on plonge littéralement dans l’aventure, les yeux émerveillés, le temps passe à toute allure.

Si des combats bas du front viennent parfois obscurcir le tableau contemplatif que propose le jeu, l’aventure est heureusement principalement constituée d’exploration dans des environnements magnifiques où l’on prend plaisir à se perdre, avec des graphismes superbes, fourmillant d’idées, de profondeur et de détails. Bien évidemment, ces phases d’exploration sont ponctuées de nombreuses séquences de plateformes et de résolutions d’énigme. Rien d’atrocement difficile. Si UNDERWORLD hausse quelque peu la difficulté par rapport à LEGEND, il reste loin du défi représenté par ANNIVERSARY. Le jeu de Crystal Dynamics est définitivement très accessible.

Malgré son scénario à la mords-moi-la-queue (de cheval), un climax final très peu inspiré et un framerate qui nous fait parfois autant tourner la tête que le corps sculptural de l’héroïne, UNDERWORLD conclue avec classe une trilogie mémorable.

Note :

Core Design (RICK DANGEROUS, CHUCK ROCK…) est le fantastique studio à l’origine de Lara Croft et de sa première aventure absolument sensationnelle sortie en 1996. Une future poule aux œufs d’or. À l’image du destin d’autres grands aventuriers et découvreurs, tels qu’Allan Quatermain, Indiana Jones, Benjamin Gates ou Nathan Drake, mettre la main sur un trésor n’est pas toujours synonyme de fortune et de gloire – le sceau de la malédiction n’est jamais loin, prêt à frapper. Emporté par le succès de leur franchise, Core Design n’arrivera pas à suivre le rythme dantesque des sorties, et le manque de temps, d’idées et de finition aura finalement raison de Lara Croft et du studio qui l’avait enfantée. Fort heureusement, les Américains de Crystal Dynamics reprendront le flambeau avec trois très bons jeux qui se complètent : LEGEND, facile, accessible, extrêmement prenant et fort joli pour l’époque. C’est le titre qui a relancé la machine. ANNIVERSARY, le remake absolument sublime du jeu originel. Long, beau et exigeant. Et enfin UNDERWORLD, qui nous propose une aventure palpitante. Le dernier vrai jeu de Lara Croft à ce jour, puisque le reboot de 2013 n’a plus de TOMB RAIDER que le nom.

Images : Jeuxvideo.com

Trailer :

Tomb Raider: Legend :

Tomb Raider: Anniversary :

Tomb Raider: Underworld :

2 réflexions au sujet de “The Tomb Raider Trilogy (PlayStation 3, 2011)”

  1. Bonjour à toute l’équipe,
    Je viens de découvrir votre site. Il va devenir mon point de référence quand je trouve d’anciens jeux sur les braderies ^^
    J’ai commencé à joué sur Atari 2600 pour finir actuellement sur PS4.
    Il y a tellement de jeux-vidéo, il faudrait une éternité pour tous les tester.
    Bref ! Merci pour la lecture et les souvenirs, et bonne continuation !

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