SUMMER CARNIVAL ’93: NEXZR SPECIAL
Année : 1993
Studio : Inter State / Kaneko
Éditeur : Naxat Soft
Genre : le carnaval de brio
Joué et testé sur PC Engine Duo
Support : Super CD-Rom²
A.D. 2012. Shirdi et Randy sont deux pilotes de la Space Military Force. Tandis que le Sector Luna 6 est attaqué par de terribles envahisseurs, Shirdi est tuée par un mécha rouge, particulièrement habile. Au-delà même du sort de la pauvre jeune femme, c’est un carnage : 80% des forces militaires sont anéanties, et la Space Force Federation décide de capituler. C’est dans les ombres d’obscurs recoins de l’espace que la Resistance s’organise. Trois années plus tard, une arme prétendument fatale est même créée : le Slasher, un vaisseau surpuissant et particulièrement rapide. Ses chances de succès sont évaluées à 2,5%. L’espoir est mince mais suffisant pour motiver Randy d’en prendre les commandes. Sa soif de vengeance suffira-t-elle à faire basculer la guerre du bon côté ?
NEXZR est disponible en deux versions. La première (décembre 1992) propose une jaquette de toute beauté ainsi que des séquences cinématiques venant agrémenter notre épopée spatiale de quelques pixels et voix digitalisées fort agréables. La seconde (juillet 1993) s’illustre avec une jaquette au teint blanc cassé un brin austère, et donc souvent gaussée. Plus important : cette nouvelle édition du jeu est aussi davantage axée sur le scoring, puisqu’elle propose un mode caravan en plus du mode story normal – avec une concession inévitable pour faire de la place sur le CD : la disparition pure et simple des cinématiques. Dans le manque d’espace, personne ne vous entendra crier votre indignation ! Plus sérieusement : le mode story est identique dans les deux versions, donc à vous de voir. Préférez-vous un vrai mode de jeu supplémentaire ou deux cinématiques purement cosmétiques ?
Coupons court à tout suspense : j’adore NEXZR. Le jeu est super maniable et ultra simple, il se prend immédiatement en main : un seul bouton est ici mis à contribution, et si notre aéronef ne propose rien de neuf, il bouge bien et la hitbox se débrouille comme un chef. Des pastilles apparaissent à intervalles réguliers afin de gonfler notre arsenal ou nous proposer un bouclier – là non plus, rien de neuf sous le soleil nucléaire des shoot’em up délétères, d’ailleurs le nombre d’armes n’est pas très élevé : tirs tridirectionnels, tirs téléguidés, lasers triples, options dévorantes qui s’acharnent sur leurs cibles (tellement cool, en particulier contre les boss), missiles qui lèchent les parois des décors… Chacune des armes (une principale et une secondaire) peut s’avérer utile, même si certaines sont plus recommandables que d’autres à certains endroits qui risquent de vous mettre la tête à l’envers.
Je l’ai déjà dit, mais la simplicité de NEXZR est une force. Il rappelle d’ailleurs la série SOLDIER et ce n’est pas un hasard puisque les développeurs du jeu ont travaillé sur SUPER STAR SOLDIER. On entre tout de suite dans le rythme fou du jeu, on profite immédiatement de sa science des patterns, on plie (on rompt parfois aussi) sous le poids des vagues ennemies, certaines étant particulièrement retorses – ces passages avec des vers de l’espace, affamés et tenaces, et qui nous suivent partout dans l’écran tandis que d’autres vaisseaux en profitent pour nous tirer dessus. On finit à cran, avec souvent l’obligation d’exceller dans l’art de l’esquive, de l’optimisation d’espaces parfois confinés, certains boss ou mid-boss bloquant parfois le passage et nous forçant à reculer. Les escarmouches, souvent courtes mais particulièrement violentes, vont vous pousser à viser juste, à faire mouche : détruire un ver avant qu’il ne se mette à nous prendre en chasse est plus que conseillé !
Si le jeu est difficile, il n’est pas hardcore pour autant : les continus sont illimités, et il y a généralement un checkpoint dans chaque niveau – ouf de soulagement dans l’assistance. Malgré tout certains passages font mal, et si les réflexes peuvent suffire dans les deux voire trois premiers niveaux, par la suite il vous faudra mourir un certain nombre de fois avant, d’éventuellement, être capable de renverser des montagnes, que dis-je : des astéroïdes – argh de dépit dans l’assistance. Le mid-boss du niveau 3 est à mon sens la première vraie difficulté du jeu, mais une fois dompté celui-ci fait pâle figure face aux défis à venir – à vomir ? Cela dépendra de votre assuétude au mal – un pilote habitué aux joutes spatiales devrait s’en sortir et prendre un plaisir infini même si parfois maso. Le niveau 4 est ainsi particulièrement retors et vous y côtoierez des vers dévoreurs distribuant autant la peur que la mort. Stress assuré ! Mais que dire du niveau 6 et de ses tunnels étroits à parcourir avec moult ennemis disséminés entre les murs et sur les parois ! Ne baissez pas les bras et dites-vous bien que certains adversaires ne tirent que lorsqu’ils sont agressés, ou détruits (suicide bullets) : l’art de l’esquive tout en finesse pourrait donc bien vous sortir de ce mauvais pas. Entre détresse en allégresse, préparez-vous à tomber de Charybde en Scylla !
Comme je l’ai déjà sous-entendu, les boss et mid-boss sont une autre grande réussite du jeu. Tout d’abord, il n’est pas trop difficile d’en venir à bout : les affronter est vraiment plaisant, et valorisant. Certains vont tenter de confiner le joueur dans un espace exigu (entre leurs pattes mécaniques voire au fond d’une grotte qui s’effrite…), quand d’autres vont purement et simplement essayer de s’enfuir dans une course éperdue au sein de couloirs aspectant le vide interstellaire – évitez les collisions avec les parois et les mines nucléaires ! Le double boss final est également réussi : le premier est large, plutôt lent et très imposant, tandis que le second est beaucoup plus petit et rapide, obligeant le joueur à modifier son type d’approche. Ne faiblissez pas, la victoire vous tend les bras !
Si les décors de NEXZR ne brillent pas par leur originalité (l’espace, des astéroïdes, mais quand même des tunnels avec un super effet de profondeur dans le dernier niveau), les sprites sont magnifiques, quelques effets visuels impressionnent et les musiques, absolument sublimes, ajoutent encore une pierre à l’édifice de l’excellence attendue sur PC Engine. S’il ne s’installe pas tout à fait au sommet de la pyramide des shoot’em up de la console, il n’en demeure pas moins une valeur sûre du genre : sa simplicité, sa prise en main immédiate et ses jolis boss aux lèvres d’amiante rendent les parties vraiment trépidantes.
Note : Nostalgie :
Hyper rapide, super fluide, NEXZR est un shoot’em up extrêmement simple à prendre en main qui rappelle un peu la série SOLDIER. Difficile mais pas hardcore, le jeu de Naxat Soft nous plonge dans un espace aux décors austères, certes, mais habité par des ennemis et boss aux sprites sublimes et ponctuellement habillé d’effets visuels remarquables. Pour les amateurs, il s’agit d’un immanquable.
Images : hardcoregaming101
Vidéo :