Nanotek Warrior (PlayStation, 1997)

NANOTEK WARRIOR
Année : 1997
Studio : Tetragon
Éditeur : Virgin Interactive
Genre : engine grippée ?
Joué et testé sur PlayStation
Support : CD-ROM

Aux commandes de votre vaisseau hypersonique Nanotek, à la maniabilité sans faille et à l’arsenal infernal, vous vous élancez dans les dimensions autrefois inatteignables du Nanospace, afin de détruire les nanobots, de minuscules engins créés par les humains pour les assister, les soigner, et qui s’apprêtent maintenant à les anéantir en même temps que l’univers. Huit mondes aux pistes semées d’embuches et protégés par soixante-dix types d’ennemis différents vous attendent, prêts à vous transformer à chaque instant en vulgaire tas de ferraille. Avec en ligne de mire, tout au bout des rails, un ténébreux et mécanique boss final.


NANOTEK WARRIOR cache bien son jeu – vidéo. On y contrôle un engin antigravité à la WIPEOUT, survolant cette fois-ci non pas une piste, mais un tube. Oui, oui : un tube ! Certains circuits se situent à l’extérieur du tube, et d’autres l’intérieur, avec toujours la possibilité de naviguer sur l’entièreté des parois. Avec de tels circuits et une physique adaptée qui « tient la route », on se dit que les sensations doivent être grisantes ! On se lance alors à l’assaut de la première piste, le doigt sur le champignon (ici la flèche haut) et on déchante immédiatement. Tout d’abord le bouton dédié à l’accélération est mal placé : appuyer sur la flèche haut tout en manipulant les flèches droite et gauche, c’est crispant. Pire : sitôt les premières centaines de mètres englouties par notre vaisseau filant à vive allure, on peste, on fulmine… C’est trop dur ! On s’encastre dans le moindre obstacle, on encaisse presque tous les tirs des adversaires. Ça va trop vite : la maniabilité et le design des circuits ne sont pas adaptés à cette vitesse. Plot twist : NANOTEK WARRIOR n’est pas un jeu de course, mais une espèce de rail shooter – qu’importe le volant, pourvu qu’on ait l’ivresse !


Dès lors que l’on réalise que NANOTEK n’est pas un jeu de course, on délaisse le bouton d’accélération pour ne presque plus jamais l’utiliser – par contre on apprend à appuyer sur la flèche bas pour aller moins vite, en particulier à partir du niveau 4 dont la difficulté commence à piquer. Le reste du temps on subit donc un scrolling forcé à la fluidité sans failles, défilant à une vitesse convenable, nous laissant généralement le temps de respirer – tout du moins dans les premiers niveaux. De nombreux ennemis nous font alors face. Si dans le meilleur des cas, ils trépassent, vous pouvez aussi ne pas vous reposer sur votre canon laser et uniquement les esquiver. En effet, n’oubliez pas que votre terrain de jeu est assez conséquent (en particulier pour un shoot’em up ou un rail shooter) puisque votre vaisseau peut naviguer sur l’entièreté de la circonférence du tube. Vous pourrez donc, à loisir, jouer au jeu du chat et de la souris avec les ennemis, les truffer de plombs nucléaires, les frôler voire même leur sauter par-dessus : oui, il y a un bouton de saut, et votre véhicule saute assez haut ! Vous allez d’ailleurs rapidement vous rendre compte que de nombreux obstacles peuvent être évités de cette manière quand d’autres, plus imposants, devront être contournés – parfois en pleine panique, en cherchant un passage quelque part sur la circonférence du tube, tandis que tout va trop vite.


Il y a de nombreux ennemis différents, des patterns à apprivoiser, des obstacles variés (parfois mobiles, attention à ces portes circulaires qui tournent littéralement à l’intérieur des tubes) et des bonus très importants à récupérer – pour regagner de l’énergie, obtenir une arme spéciale temporaire voire ajouter une vie supplémentaire à notre maigre total. Le jeu devient ainsi assez vite stressant, puisqu’il nous demande de prendre des décisions lourdes de conséquences presque à chaque instant – surtout à partir du niveau 4. Si je n’avais pas perdu mes cheveux à cause du stress et de la vitesse, j’aurais presque pu dire : ça décoiffe ! Oui NANOTEK WARRIOR est extrêmement prenant, rapide et amusant. Mieux : il laisse le choix des armes au joueur. Libre à lui, en effet, de jouer davantage l’esquive que la destruction, le saut plutôt que le strafe, la prudence (freiner constamment) en lieu et place de la vitesse – qui permet pourtant, parfois, de s’extirper de situations inextricables. Si la première impression est bonne et l’accueil réussi, l’horizon hélas, rapidement s’obscurcit face à un sacré écueil.


La difficulté de NANOTEK WARRIOR me semble en effet trop élevée, même en mode normal – que j’ai eu la patience de terminer après moult déconvenues, puisque le mode easy ne couvre que quelques niveaux du jeu. Le manque ponctuel de lisibilité (sur certains tubes, face à divers tirs ennemis, lorsque la vitesse devient incontrôlable à cause d’accélérateurs inévitables, ou encore et surtout face aux boss) se marie mal avec certains choix discutables de game design – lorsque notre vaisseau explose par exemple, il ne réapparait pas sur place, mais au précédent checkpoint (qui est parfois très loin). Heureusement, NANOTEK WARRIOR ne bascule pas dans le hardcore gaming pour autant – les développeurs ont ainsi eu la présence d’esprit d’inclure des mots de passe après chaque niveau, et ceux-ci prennent en compte à la fois notre score mais aussi et surtout notre nombre de vies. En gros, si vous souhaitez un jour voir la fin du jeu, je vous conseille de faire et refaire plusieurs fois chaque niveau jusqu’à ce que vous soyez capable de les terminer avec un nombre raisonnable de vies en stock – s’attaquer au niveau 5 ou 6 avec uniquement une ou deux vies dans l’escarcelle, reviendrait peu ou prou à se tirer une balle dans la cervelle (le jeu ne proposant aucun continu). Certes NANOTEK WARRIOR ne compte que huit niveaux au total (ainsi que deux niveaux bonus), mais ceux-ci sont tout de même assez longs, et loin d’être évidents à boucler – je me répète mais à partir du niveau 4 ou 5, il va vous falloir travailler dur afin de pouvoir les terminer sans perdre trop de vies. Vous finirez sur les rotules, exsangue, mais avec le repos du guerrier de Nanotek en ligne de mire : c’est en effet après avoir occis le boss final, les mains moites et en tirant la langue, que vous obtiendrez un code débloquant un vaisseau surpuissant, permettant donc de s’attaquer à un second loop presque relaxant.


Avec ses défauts et ses qualités, NANOTEK WARRIOR demeure aujourd’hui un bon petit jeu qui peinera malgré tout à convaincre une majorité de joueurs – il a beau chevaucher de nombreux tubes, aucun d’entre eux n’est celui de l’année.

Note :   Nostalgie :

Aujourd’hui, NANOTEK WARRIOR est un bon petit jeu qui procure des sensations grisantes – essentiellement aux joueurs aux tempes grisonnantes ? Je ne suis en effet pas certain que les plus jeunes d’entre nous aient les patience de relever le défi que propose cette espèce de rail shooter se jouant sur toute la circonférence d’un tube – un concept qui fonctionne pourtant la plupart du temps, mais dont certains pics de difficulté peuvent s’avérer légèrement usants.

Images : Gamefaqs

Vidéo :

Preview du magazine CD Consoles montrant une version du jeu différente (E3 1996) :

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