PEPSIMAN
Année : 1999
Studio : KID
Éditeur : KID
Genre : Pepsi met les gaz !
Joué et testé sur PlayStation
Support : CD-ROM
Le monde a soif ! Il a besoin de sa dose de sucre, de bulles, de gaz et de gaffes ! Heureusement Pepsiman est là, toujours très maladroit mais jamais avare en efforts, il va prendre tous les risques pour contenter des consommateurs de plus en plus exigeants. Que vous soyez confortablement installé dans votre salon, bloqué au milieu d’échafaudages brinquebalants ou près d’immeubles ravagés par les flammes, il viendra à vous : le seul, l’unique Pepsiman !
Courant à toute allure, et ne pouvant quasiment jamais s’arrêter, il devra slalomer, sauter, sprinter et glisser pour éviter les innombrables obstacles qui se dresseront sur son chemin, mais aussi garder un œil sur les canettes de Pepsi abandonnées çà et là : elles sont susceptibles de lui redonner de l’énergie, voire de débloquer des bonus (vies supplémentaires, costumes…). Alors, merci qui ?
Pepsimaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan !
Si Coca colla du diabète et des cirrhoses à une grande partie de la planète, la célèbre compagnie américaine n’a jamais laissé place à la sinistrose, reléguant loin derrière ses concurrents et ennemis, notamment Pepsi. Curieusement les jeux vidéo furent, un temps, critiqués voire ostracisés par la bien-pensance tandis que personne n’était dérangé de voir des marques chantres de la malbouffe sponsoriser de grands événements sportifs, les Jeux olympiques en tête – des hypocrites.
Aussi étrange que cela puisse paraitre, l’incursion de ces marques dans le monde des jeux vidéo a permis de voir éclore des titres de qualité, loin des cancers annoncés : COCA-COLA KID, MCDONALD’S TREASURE LAND ADVENTURE, ZOOL, COOL SPOT, GLOBAL GLADIATORS ou encore PEPSIMAN. Le titre qui nous intéresse aujourd’hui met en scène Pepsiman, un personnage maladroit et ridicule vu dans plusieurs publicités japonaises vraiment drôles. Le jeu reprend le ton déjanté des pubs en question, la marque Pepsi ne s’y prend pas au sérieux et c’est tant mieux ! Le « narrateur », qui intervient entre chaque niveau via des séquences en FMV, est d’ailleurs une caricature plutôt honnête du gros consommateur de malbouffe : il a de l’embonpoint, vide les canettes de Pepsi comme s’il s’agissait de verres d’eau et engloutit les chips avec l’élégance d’un livreur de pizzas ivre.
Le joueur incarne donc Pepsiman, qui doit récupérer des canettes abandonnées çà et là pour scorer (et débloquer des bonus) mais surtout arriver à la fin du niveau – et ce n’est pas si simple. Pepsiman, vu de dos, court constamment et ne peut donc pas s’arrêter (fallait pas abuser de la caféine), il est donc susceptible de percuter les nombreux obstacles qui se dresseront sur sa route – les plus petits ne font perdre que de l’énergie, on peut donc être touché plusieurs fois. Par contre on perd de précieuses secondes, et comme chaque niveau doit être terminé dans un temps imparti, il ne faudra pas trainer en chemin. Et prenez garde aux plus gros dangers (camions, voitures, trous béants…) qui écrabouilleront Pepsiman comme une vieille canette rouillée, l’obligeant à reprendre sa course folle depuis le début du niveau (ou du dernier checkpoint si vous avez encore des vies en stock). Chacun des quatre niveaux du jeu compte trois séquences : deux avec Pepsiman vu de dos (les meilleures), et une avec notre super zéro pris en chasse, vu de face (les plus frustrantes, en raison d’une visibilité moins bonne).
La maniabilité est simple et efficace : Pepsiman peut se déplacer sur la gauche et sur la droite, sauter (bouton X) ou glisser (bouton carré). Il est également capable de piquer un sprint très court (bouton carré + haut, une technique importantissime pour sauter par-dessus les trous les plus larges par exemple), ou encore freiner durant un très court instant (bouton carré + bas) – un mouvement difficile à placer. La plupart du temps, Pepsiman filera donc comme le vent (à pied, sur un skateboard, en équilibre sur un bidon, etc.), engloutissant les kilomètres comme d’autres boivent des canettes, et le joueur devra réagir au quart de tour pour éviter les nombreux pièges très variés que compte le jeu. Les niveaux sont courts mais rapidement stressants : préparez-vous à maudire la Terre entière et à refaire des dizaines, et des dizaines de fois certaines portions qui confinent au sadisme, avant d’en voir la fin. Je ne buvais déjà pas de soda, mais après avoir terminé de haute lutte PEPSIMAN, je suis définitivement traumatisé et ne supporte même plus d’en voir en photo !
Si comparé à Coca-Cola, Pepsi peut encore et toujours être qualifié de succédané, son jeu pourrait-il être le succès de l’année ? Non, même si PEPSIMAN est sans doute le plus indispensable des jeux dispensables : une publicité à peine déguisée qui ne se prend jamais au sérieux (au point de faire fuir les consommateurs potentiels ?!) mais qui propose malgré tout vrai un défi vidéoludique, un vrai jeu vidéo au gameplay simple qu’il faudra impérativement maitriser pour se sortir des nombreux passages retors que compte cette courte aventure. En or ? Cela dépendra de votre assuétude au mal, au sempiternel die and retry. Mais si vous prendrez ici des risques avec votre santé mentale, ce devrait être sans commune mesure avec les dangers occasionnés par un régime chips/McDo/Pepsi. Bonne apathie !
Note : Nostalgie :
PEPSIMAN est une improbable publicité à peine déguisée en jeu vidéo – lui-même inspiré d’une série de publicités japonaises. La boucle est bouclée (et pas celle de votre ceinture, si vous abusez des sodas !). Curieusement, le jeu en question est plutôt bon, et vraiment drôle. Il met en scène Pepsiman, un personnage qui ne peut s’arrêter de courir, et qui doit à la fois récupérer des canettes et éviter la foultitude d’obstacles se dressant sur son chemin (un précurseur au genre Endless Runner ?). Hélas, les développeurs n’ont pas su trouver le bon équilibre entre le fun et le challenge – seuls les tout premiers niveaux sont très amusants, les suivants revêtant la forme de défis résolument sadiques. Lorsque vous terminerez le jeu, vous débloquerez un mode freeplay plus abordable (99 vies en stock). Si PEPSIMAN n’est sans doute pas pour tout le monde, il a au moins pour lui un vrai capital sympathie.
Vidéo de Nolife :