Xeno Crisis (PlayStation Vita, 2020)

XENO CRISIS
Année : 2020
Studio : Bitmap Bureau / EastAsiaSoft
Éditeur : EastAsiaSoft
Genre : c’est la crise – de nerfs !
Joué et testé sur PlayStation Vita
Support : PS Vita Card

S’aventurer dans l’espace n’est pas de tout repos, et la paix ne semble pas encore assurée. L’avant-poste 88 vient ainsi d’envoyer un appel de détresse, et un escadron de marines est envoyé sur place. Les deux meilleurs soldats, armés de technologies meurtrières et d’élixirs leur permettant de quasiment revenir d’entre les morts, vont pénétrer dans les lieux, pour rapidement se rendre compte que l’immense station spatiale a été ravagée par de monstrueux extraterrestres. Après avoir recueilli de précieuses informations, ils vont partir à la recherche du nid des bêtes, enfoui dans le désert. Et en remontant petit à petit le fil rouge sang des derniers tristes événements, ils finiront par avoir une très douloureuse surprise…

XENO CRISIS est un petit jeu indépendant sorti initialement sur Megadrive, en 2019. Ce titre, qui rend un hommage appuyé à Smash T.V. (tirer sur tout ce qui bouge dans des arènes sans scrolling) a depuis été porté sur un nombre incalculable de machines, mortes voire enterrées, ou au contraire très actuelles et bien portantes : Super Nintendo, Neo Geo, PlayStation 4, Switch, Xbox One, Dreamcast, Ouya (non je plaisante)… Si j’ai opté pour la PlayStation Vita, c’est un peu par hasard – l’édition physique n’était pas chère lors de sa sortie. Si je ne connais pas très bien les détails qui diffèrent d’une version à l’autre, il me semble que la Vita a eu droit à un portage direct de la version Megadrive.

En réalité, j’ai l’impression que la différence majeure entre les diverses versions réside surtout dans la qualité de la manette de chacune des machines concernées. En l’occurrence, pour un jeu de ce style, deux sticks me paraissent essentiels pour un confort optimal. Le stick gauche pour les déplacements, et le droit pour tirer dans une direction donnée – ce qui permet, par exemple, d’envoyer la purée tout en reculant. La version PlayStation Vita se joue donc comme un charme, même si l’étroitesse de l’écran rend certains projectiles peu lisibles dans le feu de l’action, en particulier dans le dernier niveau où il faut réagir au quart de tour – ou alors c’est ma vue qui baisse. Autre petit souci : il n’y a pas de bouton pour l’attaque au corps-à-corps, celle-ci s’exécute donc automatiquement le cas échéant et c’est peu intuitif – ou alors c’est ma Vita qui biaise.

Malgré ces petits défauts, XENO CRISIS est une petite bombe vidéoludique à fragmentation, dont les éclats n’ont pas fini de vous faire souffrir et de vous éblouir : sa simplicité est une force, son rythme effréné une bénédiction et sa difficulté… une farce ? Mais j’y reviendrai, inutile, maintenant, de pousser des cris d’orfraie. Focalisons-nous sur le positif : ce personnage qui tire dans toutes les directions, ces monstres variés et expressifs aux routines intéressantes à déjouer, sublimés par de superbes graphismes 16 bits, notre soldat encore lui qui lance des grenades avec la première gâchette (magnifiques explosions), et qui fait des roulades avec la deuxième (une esquive essentielle à votre survie)… Quant aux boss, ils sont relativement simples mais très sympas à affronter – curieusement, il n’y en a pas à la fin du niveau 3 (ca fait partie des petites choses que les développeurs auraient pu améliorer lors du passage sur des consoles plus puissantes que la Megadrive). Entre chaque niveau, il est possible d’acheter des améliorations en échange des dog tags récupérés auparavant à la sueur de votre front : vitesse, force, nombre maximum de grenades, etc. Lorsque vous arriverez au dernier niveau, vous devriez normalement être gonflé à bloc ! Hélas, ce ne sera sans doute pas suffisant pour voir la fin du jeu…

J’aborde donc maintenant ce que j’appellerais poliment une incongruité de game design : si vous avez utilisé le moindre continu avant d’arriver à la dernière salle du dernier niveau, vous mourrez automatiquement. Sans gloire, ni argent. Juste vos yeux pour pleurer et vos doigts, fatigués, à panser. Il s’agit là, de l’aveu des développeurs, d’un hommage aux jeux d’antan, à la difficulté souvent très relevée. J’entends bien, et je ne les clouerai pas au pilori : il s’agit d’une décision, de game design, réfléchie. Pourtant, je leur rappellerai deux choses. Tout d’abord, les vieux jeux qui proposaient des modes easy tronqués (un ou deux chapitres en moins) le faisaient car le mode en question était vraiment très facile. Dans XENO CRISIS, le mode easy est déjà à s’arracher les cheveux ! Par conséquent arriver au bout du bout du jeu sans le moindre boss à dézinguer, le moindre os à ronger, est particulièrement désolant. Ensuite les jeux d’antan, en particulier à partir de l’ère 16 bits, étaient parfois difficiles, mais justes. Dans CONTRA SPIRITS par exemple, le boss de fin ne dévoilait sa forme finale que dans le mode hard – les joueurs moins aguerris ayant tâté des modes easy et normal avaient donc, malgré tout, été récompensés en affrontant un boss diminué certes, mais consistant. Dans XENO CRISIS hélas, c’est hors de question. Le boss final n’apparaitra que si vous parvenez jusqu’à lui en n’ayant utilisé aucun crédit. Ubuesque.

Cette décision de game design, critiquable, destine-t-elle XENO CRISIS à finir sa course dans nos poubelles ? Certainement pas : le jeu est fun, très maniable et pas avare en surprises (des armes spéciales apparaissent aléatoirement, un monstre bizarre a envahi mon écran une ou deux fois uniquement pour je ne sais quelle raison…). Je me console également en me disant que parvenir au dernier écran du jeu et y mourir automatiquement est déjà un aboutissement en soit – à la manière des bad endings présentes dans d’autres titres. XENO CRISIS : un jeu qui se mange sans fin !

Note :

Sorti initialement sur Megadrive en 2019, puis sur de nombreuses autres machines, XENO CRISIS rappelle bien évidemment Smash T.V., on peut même dire qu’il s’agit d’hommage vibrant comme le corps d’un alien dont le corps serait truffé de rafales de plombs dévorants. Pétri de qualités, le jeu de Bitmap Bureau respire l’esprit arcade d’antan : rythme effréné, superbes musiques qui nous immergent dans l’action, magnifiques graphismes 16 bits fourmillant de détails et de nombreux monstres aux routines variées. Sur PlayStation Vita, on peut même profiter d’une maniabilité à deux sticks qui procure un confort indéniable – hélas l’écran se révèle parfois étroit, en particulier vers la fin du jeu quand les ennemis et leurs projectiles pullulent. La difficulté de l’ensemble est, de toute façon, maladroitement pensée, avec des choix de game design abscons – jusque dans les modes Boss Rush et Infinite qui n’apparaissent pas dans le menu des options, mais qu’il convient de débloquer à chaque fois avec un cheat code lourdingue à entrer, ou encore le mode deux joueurs qui ne peut se faire en ad-hoc local, mais uniquement via la PlayStation Vita TV. Damned, s’agit-il encore d’un clin d’œil à Smash T.V. ?!

Trailer :

2 réflexions au sujet de “Xeno Crisis (PlayStation Vita, 2020)”

  1. Bravo pour être arrivé au dernier stage, sur vita en plus avec l’écran petit pour tous ce qu’il y a à voir. J’ai réussi une seule fois à atteindre le stage 4 et j’ai en pleuré des larmes de sang ! Pourtant j’ai passé vraiment pas mal de temps sur le jeu (au moins 15h voir plus). J’y joue sur switch principalement sur tv. Malgré tout j’adore ce jeu à l’action bien frénétique.

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    • Merci pour ton message, ça me rassure que d’autres joueurs trouvent XENO CRISIS trop difficile ! Finalement on partage le même sentiment : malgré cette difficulté sans doute mal dosée, on trouve le jeu vraiment fun – et on y a passé beaucoup de temps !

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