MARVEL’S GUARDIANS OF THE GALAXY
Année : 2021
Studio : Eidos Montreal
Éditeur : Square Enix
Genre : Space Opera Rock
Joué et testé sur PlayStation 4
Support : Blu-ray
Peter Quill, aka Star-Lord, Gamora, Drax, Rocket et Groot forment un groupe d’aventuriers un peu particulier : les Guardians of the Galaxy. Ils se rendent cette fois-ci dans la Quarantine Zone, dont l’accès est strictement règlementé par Nova Corps, afin d’y dénicher un monstre pour la féroce Lady Hellbender. La zone en question, réputée dangereuse, contient des millions de débris de la dernière guerre interstellaire. Parmi ceux-ci, Star-Lord trouve une étrange gemme, jaune. Après l’avoir manipulée, il en libère par accident une entité inconnue… Mais les Guardians of the Galaxy ne sont pas au bout de leurs surprises puisque, sitôt sortis de la Quarantine Zone, ils seront rattrapés par Nova Corps…
En cinq films pour Marvel, James Gunn a prouvé qu’un réalisateur doué et doté d’une certaine liberté de ton pouvait apporter un supplément de qualité indéniable au MCU, loin, très loin d’autres productions techniquement plus fades qui, hélas, désormais pullulent. Oui, j’aime beaucoup les cinq films GUARDIANS OF THE GALAXY, et même si on pourrait légitimement qualifier le deuxième long métrage de maillon faible, les acteurs, les savoureux dialogues, les punchlines de l’espace, l’humour et l’action sont toujours diablement efficaces. C’est donc avec un engouement certain que je me suis lancé dans le jeu d’Eidos Montreal – un détail m’inquiétait cependant : le casting est ici complètement différent de celui des films. Pas de Chris Pratt, ni de Zoe Saldana et encore moins de Bradley Cooper. Et pourtant, après un petit temps d’adaptation, on est obligé d’adopter les nouveaux visages et timbres de voix de nos tant aimés Gardiens, et c’est un tour de force à mettre au crédit du studio Eidos Montreal : le jeu est en effet extrêmement bien écrit, on se croirait dans un (bon) film Marvel ou dans un comics comme au bon vieux temps, les dialogues sont excellents, très drôles, parfois touchants. Ils donnent beaucoup de relief aux personnages, qui deviennent très vite attachants – que vous soyez fan des comics, ou que vous ne les connaissiez ni d’Ève, ni d’Adam Warlock.
GUARDIANS OF THE GALAXY est peu ou prou un jeu à la UNCHARTED : des séquences d’action façon TPS avec un peu de corps-à-corps et quelques QTE, de longues phases d’exploration agréables bien qu’assez simplistes, avec de la plateforme et des passages dissimulés pour dénicher des secrets, bonus et améliorations, et enfin un vrai côté aventure illustré par un système narratif très poussé. Alors je sais que ce dernier point ne plaira pas à tout le monde, aussi si vous préférez l’action non-stop, veuillez passer votre chemin. Dans GUARDIANS OF THE GALAXY, il y a en effet de très nombreux dialogues et à maintes reprises, le joueur devra faire des choix. Ceux-ci ne seront jamais rédhibitoires (pas de game over, rassurez-vous), parfois ils n’auront d’ailleurs aucune conséquence (ils renforcent le sentiment d’immersion) mais ils peuvent aussi modifier sensiblement le scénario, simplifier ou au contraire compliquer la vie du joueur. Grâce à la qualité de l’écriture c’est, à mon sens, une réussite totale, tant et si bien que même lorsqu’il n’y a aucun choix à faire, quand il s’agit de simplement regarder une longue scène cinématique, on ne s’ennuie pas, bien au contraire : on est pris dans l’histoire, on a envie d’écouter les personnages, et surtout pas de zapper la scène en question pour les faire taire.
Concernant l’action, le joueur contrôle Star-Lord, et se bat donc principalement à distance avec ses lasers – mais engager un corps-à-corps est tout à fait possible et, parfois, recommandé. L’esquive est importantissime – surtout en mode hard, essentiel pour ajouter un peu de piment à ces joutes spatiales relativement faciles de base, et un brin répétitives. Star-Lord dispose de plusieurs attaques, de coups spéciaux et son arsenal et ses capacités évolueront durant l’aventure. Il est aussi le leader des Gardiens de la Galaxie (n’en déplaise à Rocket !), aussi pourra-t-il donner des consignes à ses camarades durant les nombreuses batailles (dé)rangées qu’ils traverseront. Ça fonctionne extrêmement bien, et on prend un pied pas possible à lutter contre des hordes d’ennemis sanguinaires en pouvant compter sur le soutien de Gamora, Rocket, Groot et Drax : s’acharner sur un adversaire en particulier, devenir un spécialiste en crowd-control, sauver un ami en détresse… Il y a même un climax très, très spécial que l’on peut déclencher à certains moments pour remotiver nos troupes, et c’est hilarant : il convient d’y choisir les mots justes pour toucher au mieux nos camarades – en cas de succès, les bonus offensifs et défensifs sont énormes avec, en prime, une chanson lancée par Star-Lord ! Frissons garantis si, comme moi, vous tombez à ce moment-là sur The Final Countdown du groupe Europe, ou sur Take On Me de a-ha ! Oui, je n’en ai pas encore parlé mais la bande originale du jeu est complètement dingue – les musiques originales sont très bonnes, mais les chansons des années 80 sont encore plus folles (Kiss, Frankie Goes To Hollywood, Bonnie Tyler, Wham! et tant d’autres). Les mélomanes d’Eidos Montreal ont d’ailleurs eu l’intelligence de ne pas en abuser, ce qui rend leur usage d’autant plus marquant. Je suis fan.
Et que dire de la mise en scène ? Le jeu gère admirablement bien ses moments de calme, et ses tempêtes. Certains climax sont vraiment inquiétants – l’arrivée dans la forteresse de Lady Hellbender, quand d’autres sont très légers, voire drôles (l’histoire du lama de l’espace, la manière de contacter le Worldmind, etc.). L’ambiance sait aussi être diablement immersive (notre premier voyage sur Knowhere) voire mentalement corrosive, avec cette petite touche de Jodorowsky (The Matriarch…). Et si chaque personnage est extrêmement bien écrit, le joueur sera agréablement surpris de croiser la route, voire le fer, avec d’autres visages emblématiques de la saga. Il y a d’ailleurs de nombreux clins d’œil à l’univers Marvel, mais aussi et surtout des connexions plus profondes ayant une incidence directe sur les racines (chères à Groot) du scénario.
Dans la Galaxie des Gardiens, le jeu d’Eidos n’est aucunement le maillon faible, bien au contraire : il est particulièrement fiable ! Réussi sur toute la ligne, même si son rythme haché pourra déplaire à certains, il constitue un complément de grande qualité aux cinq films chapeautés par James Gunn.
Oui, les cinq films, pourquoi ? Pardon ? Comment ? James Gunn n’en aurait écrit que trois ?! Que nenni, vous vous fourvoyez, il y en a bien eu cinq : trois longs métrages, un HOLIDAY SPECIAL en 2022 et celui-ci, réalisé par David Yarovesky ! Gloire aux Gardiens de la Galaxie !
Techniquement renversant (j’y ai joué sur PlayStation 4 de base), très long, extrêmement bien écrit avec un scénario digne d’un bon comics, des dialogues bien pensés et des personnages incroyablement attachants, GUARDIANS OF THE GALAXY est un jeu AAA (a-ha ?) d’une redoutable efficacité malgré une action parfois un peu répétitive et une narration, très poussée, qui ne plaira pas à tout le monde. Personnellement, j’ai adoré. Cerise (ou pom ?) sur le gâteau : il s’agit d’un jeu entièrement solo, au contenu plutôt riche et sans aucun DLC ni microtransaction.
Images : Jeuxvideo.com
Trailer :