UFO ROBOT GRENDIZER: THE FEAST OF THE WOLVES
Titres alternatifs : Goldorak : Le festin des loups / UFO Robot Grendizer: Tatoe wa ga Inochi Tsukirutomo
Année : 2023
Studio : ENDROAD
Éditeur : Microids / 3goo
Genre : pas d’Euphorie
Joué et testé sur PlayStation 4
Support : Blu-ray
Le prince d’Euphor est contraint d’abandonner sa planète, ravagée par l’armée des Végas. Aux commandes de son robot géant Goldorak, il trouve refuge sur Terre, et s’y installe sous le nom d’Actarus. Recueilli par le professeur Procyon, un éminent scientifique qui devient son père adoptif, Actarus se prépare au cas où le Grand Stratéguerre parviendrait à retrouver sa trace. Las, ce n’est pas pour occire le prince d’Euphor que les Végas vont se décider à envahir la Terre, mais pour piller toutes ses ressources. Aux côtés de Procyon et d’Alcor, aux commandes de son OVTerre, Actarus va se résoudre à réveiller Goldorak.
GOLDORAK, c’est une grande partie de mon enfance, mais je dois avouer prendre peu de plaisir à revoir les anciens épisodes de ce dessin animé qui, à mon sens, a beaucoup moins bien vieilli qu’ALBATOR, COBRA ou ULYSSE 31. Malgré tout, il reste inoubliable pour toute une génération, au point que celle-ci a adopté le terme Golgoth dans le langage courant ! Et je ne parle pas du design des robots, des musiques d’ambiance et de ces chansons résolument formidables – avant qu’elles ne soient, tristement, par Bernard laminées. Si je n’ai donc pas spécialement envie de revoir le dessin animé, me replonger dans l’atmosphère de l’époque via un jeu vidéo avec Actarus, Venusia, Minos et Hydargos me tentait au plus haut point.
Le jeu est principalement constitué de phases de beat’em up dans des environnements ouverts, ou bacs à sable. On se déplace ainsi à loisir sur la carte, les objectifs (missions) sont bien indiqués et certaines petites quêtes secondaires n’apparaissent à l’écran que lorsque l’on passe près d’elles – sauvetage d’un bateau ou d’un train en détresse, incendie dans un bâtiment, etc. Alors tout d’abord, je dois dire que les décors sont plutôt sympas à parcourir (il s’y cache d’ailleurs quelques secrets et bonus) et qu’en mettant ainsi en perspective Goldorak avec de nombreux immeubles, des véhicules ou de simples forêts, ils permettent de mettre en avant le gigantisme de Goldorak. Ensuite, les combats sont corrects pour le genre. On retrouve ainsi toutes les célèbres attaques du robot – certaines à débloquer puis à améliorer grâce aux matériaux récoltés çà et là : Fulguropoing, Astérohache, Clavicogyre, Rétrolaser, ou encore Cornofulgure (qui fait peu ou prou office de smart-bomb) et Pulvonium (qui se déclenche lorsque l’on réalise une esquive parfaite). Les combats contre les Golgoths, enfin, sont extrêmement fun mais trop faciles à mon goût – à part le dernier qui m’a donné un peu plus de fil barbelé à retordre, mais que j’ai malgré tout battu dès ma première tentative. Ce qui est assez décevant finalement…
Si GOLDORAK, le jeu, s’était contenté d’être un petit beat’em up en ligne droite avec un vrai level design, ça aurait suffi à mon bonheur. L’aspect sandbox n’est pas désagréable mais ne fait pas nécessairement partie de mon ADN de joueur. Mais les plus grands défauts de GOLDORAK sont ailleurs. L’aspect technique tout d’abord : on croit parfois rêver face à l’étendue des dégâts. La distance d’affichage souvent ridicule et ces décors qui poppent littéralement sous nos pieds, à mesure que l’on se déplace : assurément, un sale coup des Végas ! La pauvreté des détails ensuite : les villes manquent de vie et ressemblent plus à des tas de Lego qu’à autre chose. Les temps de chargement enfin. J’ai beau avoir grandi avec Amstrad CPC 464 doté d’un très lent lecteur de cassette, aujourd’hui je n’ai plus la patience d’attendre qu’un niveau se charge pendant une grosse minute, surtout quand le contenu est si pauvre (sans même parler des ralentissements) qu’il pourrait tourner sur une PlayStation 3, voire 2. Le dernier écueil de taille du jeu de Microids, ce sont ces phases de shoot’em up incluses à intervalles réguliers entre les missions principales. Si celles vues en 3D, à la SPACE HARRIER, se contentent d’être lénifiantes, celles en vue zénithale sont carrément désespérantes ! Entre la borne d’arcade de 1994 et le jeu de Microids, c’est le jour et l’ennui !
Globalement, GOLDORAK : LE FESTIN DES LOUPS n’est pourtant pas un mauvais jeu. Si on ferme les yeux (et serre les fulguropoings) durant les séquences de shoot’em up, on passe même de bons moments à fouiner dans les différents paysages et à dézinguer des robots et autres Golgoths lors des phases de beat’em up. La nostalgie aide aussi à faire passer la pilule – quel plaisir de retrouver tous ces personnages et ces musiques ! Même les doublages français, assez naïfs et monocordes, s’accordent bien avec le ton sans emphase du dessin animé de l’époque – jusque dans l’usage de nombreuses expressions relativement désuètes aujourd’hui. Désuètes oui, comme ces drôles d’aventures concoctées par Microids, naviguant entre l’allégresse d’improbables retrouvailles et une technique anachronique, porteuses du sceau d’une impardonnable paresse.
Note :
Goldorak Go! Go away?! Non, pas si vite ! Le jeu de Microids a beau être miné par des défauts qui seront rédhibitoires pour le commun des mortels, ses phases de beat’em up (le nerf du jeu) demeurent très correctes. Enrobées par le halo déformant (aveuglant ?) de la nostalgie, elles devraient faire passer un bon moment à une partie du public ayant grandi au rythme des épisodes de ce dessin animé culte. Pour l’amour des oiseaux, des fleurs, et pour l’amour des enfants… devenus de vieux gamers !
Images : presse-citron
Trailer :