DISNEY’S GOOF TROOP
Titre alternatif : Goofy to Max: Kaizokujima no Daibouken
Année : 1993
Studio : Capcom
Éditeur : Capcom
Genre : un jeu dingo !
Joué et testé sur Super Famicom
Support : cartouche
Goofy, alias Dingo, et son fils Max partent à la pêche. Ils assistent alors incrédules à l’arrivée d’un grand bateau pirate. Les terribles flibustiers kidnappent Pat Hibulaire et le fils de ce dernier avant de repartir au large. N’écoutant que leur courage, Goofy et Max partent à l’abordage… d’une lointaine île pirate. Sur place, il leur faudra d’abord décider s’ils souhaitent progresser seuls ou coopérer. Ils devront lors déjouer de nombreuses énigmes, mettre à jour d’étranges mécanismes en se triturant les méninges, utiliser plusieurs objets pour poursuivre leur chemin (des grappins pour franchir des précipices, des bougies pour se déplacer dans l’obscurité, des pelles pour éventuellement débusquer des trésors…) mais aussi parfois affronter frontalement de terribles ennemis pour sauver Pat. À moins que celui-ci ne désire pas vraiment être secouru ?
GOOF TROOP est une espèce de croisement entre le jeu d’aventure et de réflexion – voire de reflexes, car il y a également un peu d’action. On y affronte ainsi de nombreux puzzles à base de blocs à déplacer pour actionner des mécanismes et débloquer des portes, mais en réalité il y a d’autres astuces, traboules et chemins de traverse qui amusent, au risque de finir maboule. GOOF TROOP est en effet d’une beauté pixélisée qui renverrait presque à LINK TO THE PAST pour les couleurs et la prise de vue, et d’une profondeur étonnante pour un jeu qui paraissait si simple au début. De quoi jouer à en perdre la tête ?
GOOF TROOP pourrait être considéré comme le remake avec un habillage Disney du vieux jeu d’arcade de Capcom, PIRATE SHIP HIGEMARU. On y retrouve en effet les bases de ce gameplay ancestral (1984, quand même !) à base d’objets, notamment de nombreux tonneaux, à ramasser et à projeter sur de vilains pirates. Et GOOF TROOP n’a définitivement pas pris l’hommage par-dessus la jambe de bois, puisque les ennemis sont ici une nouvelle fois des pirates, et que le dernier niveau a même lieu sur un bateau coiffé du célèbre pavillon à tête de mort.
Le jeu fourmille d’idées intéressantes, et insérer une clé dans une serrure est loin d’être le seul moyen d’ouvrir une porte. Un certain nombre d’énigmes et de chausse-trapes de GOOF TROOP sont même à usage unique, et si la surprise est totale, le désarroi n’a pas voix au chapitre. Le Game Design du jeu de Capcom (avec un jeune Mikami Shinji à sa tête) ne frustre ainsi jamais le joueur, tout s’imbrique logiquement et on reste rarement bloqué très longtemps. La progression est très valorisante. On apprend alors à anticiper les pièges, on trépigne d’impatience avant d’entamer un nouveau puzzle et on s’amuse à chercher puis à manipuler les objets indispensables à notre réussite : grappin, planche de bois, bougie, pelle et clochette (ne la sous-estimez pas !). Comme je l’ai déjà dit, il ne faudra pas uniquement vous triturer les méninges, mais aussi déjouer les manèges des pirates de Pat Hibulaire dans de nombreuses séquences d’arcade/action : renvoyer des boulets sur des canons, éviter moult projectiles, esquiver les ennemis les plus pressants et bien évidemment vaincre plusieurs boss durant des duels variés et très plaisants.
Lorsque le jeu est sorti en Europe au milieu des années 90, certains magazines qui ne manquaient pas d’air avaient fustigé sa facilité, prétextant que celle-ci ne parlerait qu’aux tout petits. Je ne suis pas d’accord : un jeu accessible et amusant le restera peu importe l’âge de nos artères. N’écoutez donc pas ces marins d’eau douce : les pirates de GOOF TROOP s’adressent à tous. Le jeu propose même des parties à deux, en coopération, modifiant l’expérience vécue par la même occasion (Dingo est plus costaud, Max plus rapide, un joueur peut divertir des ennemis pendant que l’autre s’occupe d’autre chose, etc.). La version japonaise, sortie après, propose trois niveaux de difficulté, avec des puzzles remaniés. En easy c’est un plaisir de tous les instants, mais en hard honnêtement, j’ai trouvé cela très (trop) dur – il vaut sans doute mieux s’y attaquer à deux joueurs.
Trop c’est Troop. N’ajoutez rien, cela suffit. N’en jetez plus par-dessus bord ! GOOF TROOP est parfait tel qu’il est, et son accessibilité fait aussi beaucoup de son charme. Cette discrète merveille de Capcom est une délicieuse sucrerie, garantie sans carie.
Habile mélange de réflexion, d’aventure et d’action, GOOF TROOP fait aussi l’éloge de l’accessibilité : on comprend tout, très vite et on ne reste jamais coincé bien longtemps. Un superbe exemple de Game Design bien pensé, valorisant et qui donne toujours envie d’avancer.
Images : Mobygames
Preview d’époque (Televisator 2) :
Encore un très bon jeu. Plus complexe que l’on croit. De bonnes enigmes avec Dingoo qui est mon personnage préféré avec Donald. Graphiquement propre et qui a très bien vieilli.
Nous sommes d’accord ! D’ailleurs, je trouve qu’on ne parle pas assez souvent de ce très bon jeu quand on envisage la ludothèque Super Nintendo.